La derniere lettre de Marcel Rajman, l’un des membres les plus redoutables du groupe Manouchian

La derniere lettre de Marcel Rajman, l’un des membres les plus redoutables du groupe Manouchian

La derniere lettre de Marcel Rajman, l’un des membres les plus redoutables du groupe Manouchian, a été tué avec ses camarades le 21 février 1944.
Né en mai 1923 à Varsovie, Marcel Rajman émigre en France à 8 ans avec ses parents. Après son brevet élémentaire, il travaille comme ouvrier tricoteur.
En 1940, lorsque les premiers groupes des Jeunesses
communistes se reforment clandestinement, il y adhère et
milite activement jusqu’au début de 1942, participant aux
manifestations illégales.
Au début de 1942, il rejoint le 2e détachement juif FTP-MOI.
Recherché par les polices française et allemande, sa
planque, rue de Belleville à Paris, ne tarde pas à être connue des renseignements généraux.
Marcel Rajman est arrêté par les policiers français le 16
novembre 1943 alors qu’il a rendez-vous avec Olga Bancic.
Il est fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944.
Il écrit une dernière lettre à sa mère et à son frère. Prison de Fresnes. 21 février 1944
« Ma chère petite maman,
Quand tu liras cette lettre, je suis sûr qu’elle te fera une peine extrême, mais je serai mort depuis un certain temps et tu seras consolée par mon frère qui vivra heureux avec toi et te donnera toute la joie que j’aurais voulu te donner. Excuse-moi de ne pas t’écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m’est impossible quand je pense à la peine que tu ressens. Je ne puis te dire qu’une chose, c’est que je t’aime plus que tout au monde et que j’aurais voulu vivre rien que pour toi. Je t’aime, je t’embrasse, mais les mots ne peuvent dépeindre ce que je ressens.
Ton Marcel qui t’adore et qui pensera à toi à la dernière minute. Je t’adore et vive la vie.
Marcel
Mon cher Simon,
Je compte sur toi pour faire tout ce que je ne puis faire moi-même. Je t’embrasse, je t’adore, je suis content, vis heureux, rends Maman heureuse comme j’aurais voulu le faire si j’avais vécu.
Vive la vie belle et joyeuse comme vous l’aurez tous. Préviens mes amis et mes camarades que je les aime tous. Ne fais pas attention si ma lettre est folle mais je ne peux pas rester sérieux.
Marcel
J’aime tout le monde et vive la vie. Que tout le monde vive heureux.
Marcel
Maman et Simon, je vous aime et voudrais vous revoir. »
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