Mois : juin 2020

Cotentin : il se bat pour entretenir la mémoire des résistants et des victimes du nazisme

Cotentin : il se bat pour entretenir la mémoire des résistants et des victimes du nazisme

Dans le Val de Saire, Yves Sassignol est marqué par l’histoire de son grand-père, résistant déporté suite à une dénonciation familiale. Il en a fait le combat de sa vie.

Yves Sassignol, originaire du Val de Saire, porte sur ses larges épaules le destin funeste vers lequel son grand-père Julien Hardy, père de cinq enfants, a été précipité le 27 février 1943.

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Un résistant dénoncé par ses proches

Julien Hardy, bûcheron de profession, né à Valognes en 1904, est arrêté par la Gestapo sur dénonciation de ses proches à la maison familiale située rue Inkerman à Cherbourg.

Julien Hardy avait 39 ans lors de son arrestation.

Ma mère, fille de Julien, avait 8 ans le jour de son arrestation. Comme nombre de nos compatriotes, elle n’a jamais évoqué cette période. C’est au moment de son décès que, dans le grenier, j’ai retrouvé des documents et des courriers qui relatent toute cette période », explique Yves Sassignol.

« Durant l’Occupation, Julien avait des activités isolées au sein de la résistance française locale avec un petit groupe de camarades. Son arrestation par la Gestapo est bien l’amer fruit d’une dénonciation familiale. Après un séjour de quelques jours à la prison de Cherbourg, il est transféré à celle de Caen pour y subir un interrogatoire musclé ».

Très rapidement, il est envoyé dans le camp d’internement de Royallieu à Compiègne, dans l’Oise.

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Envoyé dans un camp en Autriche

Les étapes s’enchaînent et la dernière, pour Julien Hardy, prend la direction du camp de Mauthausen en Autriche. « Les prisonniers de Compiègne montent alors à bord d’un train, dans des convois à bestiaux, dans le cadre de l’opération Aktion Meerschaum (écume de mer). Pour la France, deux transports sont partis de Compiègne à destination de Mauthausen en avril 1943 ».

Le premier de ces deux transports comprenait au moins 994 hommes dont Julien Hardy et trois camarades de la région : Jules Lejuez d’Hainneville, Hippolyte Olivier d’Equeurdreville et Jules Letterier de Fermanville.

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Castelnau-sur-l’Auvignon. Pensée pour Jeanne Robert, grande dame de la Résistance

Castelnau-sur-l’Auvignon. Pensée pour Jeanne Robert, grande dame de la Résistance

Publié le , mis à jour

À chaque commémoration du 21 juin 1944, la grande résistante et la cofondatrice du réseau « Victoire » Jeanne Robert est toujours présente dans les esprits. Jusqu’à l’âge avancé de 102 ans et malgré parfois l’avis de son médecin, Jeanne répondait toujours présente chaque 21 juin. Nul ne peut oublier Jeanne. Depuis 2014, l’école communale aujourd’hui fermée porte son nom, mais jusqu’au bout elle s’était battue contre cette fermeture allant jusqu’à écrire contre cette fermeture à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale. Combattante dans l’âme, Jeanne ne connaissait pas la capitulation. Elle fut décorée de la Légion d’Honneur le 21 juin 2016. Bien qu’originaire du Nord, jusqu’à son dernier souffle, elle a gardé dans son cœur ce coin du Gers. Arrivée en 1941 à Castelnau, elle fut une pierre angulaire du réseau « Victoire » et de la Résistance française. Après l’Armistice, elle continua à enseigner à Caussens et à Condom, puis s’installa dans la région bordelaise. À l’origine de la création de l’association des Amis du réseau Victoire, en 2000, elle avait passé le flambeau à Alain Geay. Disparue en septembre 2017, elle repose désormais au cimetière de Condom.

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Au musée de la Résistance à Champigny, l’Histoire se touche et s’écoute

Au musée de la Résistance à Champigny, l’Histoire se touche et s’écoute

Inauguré à la fin février puis confiné, le musée de la Résistance nationale a enfin rouvert ce samedi à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Les premiers visiteurs ont profité d’une visite guidée gratuite.

Le 27 juin 2020 à 17h26, modifié le 27 juin 2020 à 19h08

Rien à voir avec les livres en classe. Ici, l’Histoire se touche, s’examine, s’écoute. Elle se vit, presque, au travers d’yeux qui ont vu la guerre. De femmes et d’hommes qui l’ont subie, faite. Mais qui ont surtout combattu pour une France libre.

Projeter chaque visiteur dans d’extraordinaires « tranches de vie », c’est bien toute l’ambition du nouveau Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne. Cet « MRN », inestimable écrin de mémoire inauguré quai Victor-Hugo fin février puis confiné, a enfin rouvert ce samedi matin.

Immersion en 39-45

Ceux qui ont eu la chance d’en franchir le seuil ont gagné le droit d’assister gratuitement à la toute première visite guidée. Comme Ophélie qui a redécouvert la Seconde Guerre mondiale. « On l’étudie en cours, mais là, ce n’est pas pareil, ne peut qu’admettre la collégienne venue en voisine. Je trouve ça super intéressant de voir toutes ces preuves… »

Une étonnante scénographie sert la collection du musée. LP/L.M.
Une étonnante scénographie sert la collection du musée. LP/L.M.  

Des preuves ? Il s’agit en fait de 900 pièces composant l’exposition permanente sur plus de 1 000 m2 à l’espace Aimé-Césaire. L’original du poème « Liberté », des billets secrets, des armes cachées ou le vélo d’un compagnon de la Libération. Mais aussi bien d’autres trésors à débusquer dans l’ancien centre de documentation pédagogique. Mieux vaut ouvrir l’œil !

Tous ces objets sont issus d’archives privées, et correspondent à des donations abondant la collection du musée depuis 1965. « Les pièces présentées ici n’en représentent toutefois qu’une petite partie », assure Claude Gascard, secrétaire général de l’association MRN. Le reste demeure dans les précédents locaux, rue Dormoy.

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Les historiens n’ont plus accès aux archives de 39-45, leurs travaux sont menacés

Les historiens n’ont plus accès aux archives de 39-45, leurs travaux sont menacés

L’arrêté de 2015 qui ouvrait les archives de la Seconde Guerre mondiale connaît des blocages. Des historiens s’en émeuvent.

Jean-Marc Berlière, professeur d’histoire contemporaine et spécialiste de la police française, s’inquiète de la fermeture des archives de la défense. Dans ces conditions, les historiens ne peuvent accéder aux fonds concernant la Seconde Guerre mondiale.

Dans quelle mesure chaque citoyen peut-il accéder aux archives de la Seconde Guerre ?

Le président François Hollande avait permis la libre consultation de ces archives après un gros travail des historiens en ce sens. Une façon, avait-il dit, de lutter contre  le révisionnisme, l’altération de la mémoire, l’oubli, l’effacement . Déjà, sous Lionel Jospin en 1999, les choses évoluaient. En 2015, l’ouverture au grand public a permis à des amateurs, qui ne sont pas historiens de formation, de progresser dans la connaissance de cette période. Cela a multiplié les études locales. C’est aussi une façon de faire avancer la démocratie.

En quoi la situation a-t-elle changé ?

Depuis le début de l’année, on note de grosses difficultés pour obtenir les documents aux archives, notamment au Service historique de la Défense, à Vincennes. Ce centre incontournable pour les chercheurs, qui dépend du ministère des Armées, a reçu une consigne des autorités qui vise à la fermeture « provisoire » totale des fonds postérieurs à 1940, en attendant de revenir ensuite sur les documents antérieurs à 1940. Pour un universitaire qui, par exemple, travaille sur le contre-espionnage de 1934 à 1944, tout se ferme brutalement !

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L’histoire nous parle !!!! 

Raymond Gurême, né le  à Meigneux et mort le  à Arpajon, est un forain français, l’un des derniers survivants de l’internement des « Nomades » en France de 1940 à 1946.

Résistant pendant la guerre, il consacre ensuite sa vie à la lutte contre l’antitziganisme.

Raymond Gurême naît le  à Meigneux (Seine-et-Marne) au sein d’une famille manouche itinérante depuis des générations.

Sa mère, Mélanie Gurême, est issue d’une famille de vanniers, et son père, Hubert Leroux, est forain et tient un cirque ainsi qu’un cinéma muet ambulants. Il est le troisième de neuf enfants.

Dans son enfance, qu’il décrit comme « magique », il commence très tôt au sein du cirque familial : à deux ans et demi, il est ainsi déjà clown et acrobate. Il assiste aussi son père dans le bon fonctionnement du cinéma

Déportation et résistance pendant la Seconde Guerre mondiale

Depuis la loi du 16 juillet 1912, les populations itinérantes sont fichées en France.

Trois catégories sont mises en place : les commerçants ambulants, les forains et les « nomades » ; ces derniers ont l’obligation d’avoir un Carnet anthropométrique.

La famille de Raymond Gurême acquiert le statut de forain. Le 6 avril 1940, un décret est signé par le président Albert Lebrun qui interdit la libre circulation des nomades en les assignant à résidence.

En octobre de la même année, l’administration allemande décrète l’internement des Tsiganes de la zone occupée dans des camps placés sous la responsabilité de policiers et gendarmes français.

Ces internements ne devaient concerner que les personnes nomades et non foraines.

Le matin du , les gendarmes l’envoient lui et sa famille à Darnétal pour être confinés dans une usine désaffectée avec d’autres gens du voyage.

Ils sont ensuite internés à Linas-Montlhéry dès l’ouverture du camp, le 27 novembre.

Il s’échappe avec son frère en juillet 1941 mais ils sont repris, suite à une dénonciation par le maire de leur village d’origine. Il s’échappe une deuxième fois, en octobre 1941 et rejoint la Bretagne pour travailler dans des fermes.

Il retourne à plusieurs reprises à Linas pour apporter de la nourriture et des vêtements à sa famille, toujours internée.

En avril 1942, le camp est démantelé et les personnes internées sont transférés au camp de Montreuil-Bellay, le plus grand camp de nomades de la zone occupée.

Raymond Gurême continue d’apporter de la nourriture à sa famille.

Il est alors placé dans une maison de redressement pour mineurs à l’hôpital d’Angers.

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Seine-Maritime : indexation des dossiers de police judiciaire 1941-1945

Seine-Maritime : indexation des dossiers de police judiciaire 1941-1945

le 16 Juin 2020 par Guillaume de Morant

Les archives de la Seine-Maritime publient un fichier d’indexation bien singulier relatif à la période 1941-1945, celui des dossiers de police judiciaire. Ils contiennent notamment des enquêtes de police sur les réseaux de résistance normands.

Ce sont plus de 5.000 dossiers d’affaires du Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Rouen versés aux Archives départementales en 1978 et 1979. Il s’agit des enquêtes des inspecteurs de la Troisième brigade de police mobile qui couvraient l’ensemble des cinq départements normands pour les années 1907 à 1958. Les dossiers constitués entre 1941 et 1945 ont été indexés pour faciliter les recherches sur cette période.

Les dossiers relatifs aux crimes et délits de droit commun sont communicables après un délai de 75 ans, par conséquent les dossiers 1945 ne seront communicables qu’en 2021. Les dossiers d’enquêtes de moins de 75 ans relatives à des faits survenus entre le 3 septembre 1939 et le 8 mai 1945 et ne relevant pas du droit commun sont communicables, les archives relatives à la Seconde guerre mondiale ayant été ouvertes par l’arrêté du 24 décembre 2015.

L’indexation de ces dossiers a mis au jour les enquêtes réalisées par la police française pour identifier les réseaux de résistance de la région normande ou les arrestations opérées par la police allemande. Des dossiers contiennent également des documents saisis lors des perquisitions à savoir des journaux clandestins, des tracts, de la correspondance, des photographies des suspects, des photographies des scènes de crime.

Les recherches peuvent s’effectuer par thématique, par département, par ville ou par date. Le nom des résistants est parfois mentionné. La consultation des dossiers s’effectue dans la salle de lecture du site de l’Hôtel du département. A noter que les dossiers de moins de 75 ans concernés par la dérogation générale ne peuvent pas être reproduits. En 2020, le SRPJ a prévu de verser des registres facilitant les recherches pour les autres tranches chronologiques.

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Découvrons le mémorial de la Résistance en Vercors

Découvrons le mémorial de la Résistance en Vercors

Le Dauphiné Libéré a intégré l’opération « Nation apprenante » lancée par le ministère de l’Education nationale. Pendant la fermeture des écoles en raison du Covid-19, notre journal se mobilise sur le web pour proposer, du lundi au vendredi, des contenus pour les enfants, en lien avec les apprentissages et les programmes scolaires. Ceux-ci sont issus du Dauphiné Libéré des enfants, le journal qui accompagne à l’école les 6-11 ans depuis maintenant quatre ans.
Par Gw. B. 18 juin 2020 à 10:00 | mis à jour le 20 juin 2020 à 07:29 – Temps de lecture : 3 min

lors que l’on célèbre aujourd’hui le 80e anniversaire de l’appel du 18 juin, partons à la découverte du mémorial de la Résistance en Vercors construit sur les hauteurs de Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme. Il rend hommage aux femmes et aux hommes courageux qui ont défendu la liberté pendant la Seconde Guerre mondiale et résisté aux nazis.

La Résistance, qu’est-ce que c’est ?

Résister veut dire s’opposer. En 1940, la France est envahie par les nazis allemands, et le gouvernement français de Philippe Pétain collabore avec eux. La Résistance désigne les hommes et les femmes qui refusent de leur obéir. Ces résistants décident de continuer à combattre l’ennemi dirigé par Adolf Hitler en Allemagne. Ils mènent des opérations de sabotage (ils font dérailler des trains), espionnent, fabriquent des faux papiers, créent des journaux clandestins pour informer les Français, ou encore cachent des Juifs persécutés.

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Châteaumeillant : Membre de la Résistance, Camille Vampa a reçu la Légion d’honneur

Châteaumeillant : Membre de la Résistance, Camille Vampa a reçu la Légion d’honneur

Le 18 juin, jour de l’appel du Général de Gaulle, ne pouvait être mieux choisi pour remettre à Camille Vampa, un Castelmeillantais méritant, la plus haute distinction française : la Légion d’honneur.

Frédéric Durant, nouveau maire de Châteaumeillant, a reçu, jeudi, de nombreuses personnalités pour honorer Camille Vampa, qui s’est vu décerner la Légion d’honneur.

Selon le protocole, c’est Edmond Chesné, président honoraire des médaillés militaires du Cher, qui a relaté le parcours du récipiendaire, né le 11 septembre 1924, à Amiens, dans la Somme. « Camille Vampa a suivi des études primaires, secondaires et professionnelles à Montluçon (Allier) où il a obtenu un certificat de menuisier-modeleur, a-t-il indiqué. En 1942, il a contracté un engagement de quatre ans dans l’armée de l’Air et c’est en mars 1944 qu’il a rejoint la résistance au maquis de Cuzac (Lot) où il est devenu chef de groupe. »

« Une grande joie et une immense fierté »

Nommé sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI) la même année, le Castelmeillantais a participé à « plusieurs opérations périlleuses, échappant plusieurs fois à l’issue fatale ».

Après avoir épousé Georgette en 1946, union de laquelle deux enfants ont vu le jour, Camille Vampa est entré en 1953 dans les rangs de la Compagnie républicaines de sécurité (CRS) de Montluçon, avant de terminer sa carrière, en 1979, à Bourges.

Camille Vampa, qui s’est vu remettre la Légion d’honneur par le général Bernard Ducateau, a prononcé un long discours dans lequel il a dit recevoir « avec une grande joie et une immense fierté » cette récompense honorifique. « Mais je n’ai fait que mon devoir », a-t-il tenu à préciser.

La cérémonie s’est achevée par La Marseillaise et le Chant des partisans, deux morceaux joués avec émotion par Jérôme Gauthier et son piston.

LA RÉSISTANCE COMMUNISTE DÈS 1940

LA RÉSISTANCE COMMUNISTE DÈS 1940

Par Louis Poulhès Ancien élève de l’ENA, agrégé et docteur en histoire

Revendiquer l’héritage gaulliste pour se rendre droito-compatible pourrait prêter à rire, tant son absurdité est d’évidence, alors que xénophobie et racisme sont à la base du projet d’une telle formation, dont l’origine est à placer du côté de la collaboration avec les nazis, aux antipodes mêmes du gaullisme. Rien ne doit cependant étonner de sa part, tant le mensonge historique est constitutif de ce Rassemblement (ex-Front) National.

Vieille antienne, les communistes français n’auraient été résistants qu’à partir de l’invasion de l’URSS en juin 1941. Telle n’est pas l’opinion des Allemands, dès l’été 1940.

Otto Abetz plénipotentiaire de Hitler en France s’exprime dès le 7 juillet 1940 sur « le danger communiste » et considère le 30 juillet 1940 la lutte contre les communistes comme de « la plus haute importance ». A un niveau moindre, l’officier de renseignement des troupes d’occupation signale dans son rapport de situation à Paris du 1er au 10 aout 1940 qu’« une activité politique digne d’être retenue n’est développée nulle part en zone occupée, si on fait abstraction du communisme de plus en plus notable ». Au plus haut niveau des hiérarques nazis, le 14 septembre 1940 Reinhard Heydrich chef de l’Office central de sécurité du Reich (RSHA) considère le PCF comme l’unique organisation en France « en position d’organiser le peuple qui cherche une issue politique » et il estime que « le danger d’un tel développement pour les objectifs politiques du Reich et l’organisation postérieure de l’Europe est d’une telle importance que la moindre esquisse doit être étouffée dans l’œuf avec la plus grande sévérité ». Le Commandement militaire allemand en France (MBF) considère dans son rapport de situation de septembre 1940 que « la propagande communiste est aussi dirigée contre l’armée d’occupation » et qu’elle préconise « la libération du peuple français ». Boemelburg chef de la section IV (Gestapo) de la police de sûreté allemande à Paris, indique le 8 octobre 1940 : « Quoique interdit, le parti communiste est le seul des anciens partis politiques qui déploie encore une forte activité consciente de son but et ait réellement les masses derrière lui. C’est pourquoi la question communiste est sans aucun doute la plus importante des questions politiques, tant pour les autorités françaises que pour les autorités allemandes. L’observation du développement du communisme en France est une mission d’une nécessité absolue. » Le rapport de synthèse de la Sipo-SD (qui inclut la Gestapo) du 30 janvier 1941 observe qu’« on peut observer dans la majorité des publications communistes un ton uniformément et violemment hostile à l’Allemagne ». A la mi-février 1941, Boemelburg qui reçoit le responsable des Renseignements généraux de Vichy, insiste sur « le danger permanent et effroyable que représentait le communisme, non seulement à l’égard de la France, non seulement à l’égard de l’Allemagne, mais encore à l’égard de tous les pays d’Europe ». Pour lutter contre « ce fléau d’ordre politique », il préconise la mise en place d’une police spécifique. Le rapport de la Sipo-SD du 24 mars 1941 signale que L’Humanité « engage le fer contre l’Allemagne de façon très haineuse et démagogique ». Celui du 15 avril 1941 évoque « la tendance antiallemande marquée de presque tous les tracts communistes ». Celui du 11 juin 1941 note que « Le ton de la propagande communiste est resté le même qu’auparavant. Outre de violentes attaques contre le gouvernement de Vichy, l’armée d’occupation est également attaquée et tenue pour responsable en grande partie de la misère actuelle du peuple français ». On pourrait multiplier les références.

Il est vrai que le PCF considère la guerre comme « impérialiste » durant cette période. Les attaques anti-allemandes de sa propagande, on l’a vu, n’échappent évidemment en aucune façon aux occupants. Sur la base d’un télégramme de l’Internationale communiste du 26 avril 1941 qui proclame que « la tâche essentielle actuelle est la lutte pour la libération nationale », le PCF opère un changement de sa ligne politique et appelle à la formation d’un « Front national de l’indépendance de la France » dans la deuxième quinzaine de mai 1941, soit nettement avant l’invasion hitlérienne de l’Union soviétique le 22 juin 1941. Désormais, la lutte contre l’envahisseur n’est plus corsetée par sa ligne politique. Après plusieurs destructions de matériels à partir de juillet 1941, la première action directe contre un membre de l’armée allemande, réalisée par Pierre Georges (futur colonel Fabien) le 21 août 1941 au métro Barbès-Rochechouart, fait entrer la Résistance dans la lutte armée. A cette date, aucune action de ce type n’a encore été menée par quelque organisation que ce soit. La Résistance est encore, pour l’heure, exclusivement consacrée à la propagande politique et l’appui aux revendications, le renseignement ou les réseaux d’évasion. Les communistes resteront longtemps les seuls à préconiser l’action directe contre l’occupant, face à ce sera plus tard qualifié d’« attentisme ».

Concours National De La Résistance Et De La Déportation Carnet De Bord

Concours National De La Résistance Et De La Déportation Carnet De Bord

par pcarvin

Les élèves de Troisième Prépa-Métiers Campus Vincentien d’Arles polyvalent Jeanne d’Arc Académie d’Aix-Marseille Session 2020 Concours National de la Résistance et de la Déportation “1940. Entrer en Résistance : Comprendre, refuser, résister” Tracts de Résistants Logo de notre rédaction « café d’un Résistant » ©TheoK Moins

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