Mois : janvier 2021

Madeleine Riffaud : Portrait d’une combattante

Madeleine Riffaud : Portrait d’une combattante

« Dans le cachot des condamnés – Tant de larmes – Rosaires de larmes – Tant de larmes – Tempêtes de larmes sont tombées! ».

Ainsi commence le poème « Dans le cachot » de Madeleine Riffaud écrit dans la terrible prison de Fresnes en juillet 1944. Arrêtée pour avoir tué un officier allemand sur le pont de Solférino, le combat continuera pour cette jeune résistante après sa libération. Son nom de code, Rainer, est un hommage à l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke. Avec la compagnie Saint-Just composée de jeunes partisans, Madeleine Riffaud participera aux combats pour la libération de Paris. Le 23 août 1944, le jour de ses 20 ans, cette nouvelle aspirant lieutenant réussit avec sa compagnie à capturer un train allemand et son équipage près de la gare de Ménilmontant.

Tout au long de sa vie, Madeleine Riffaud a été une combattante. Dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que correspondante de guerre en Algérie et au Vietnam, en tant que journaliste afin de dénoncer les conditions de travail des aides-soignantes mais aussi en tant que poétesse. Face aux injustices et aux violences, les mots ont toujours une puissance certaine. Encore de nos jours, Madeleine Riffaud, à 96 ans, a toujours cette force de vouloir parler.  Entretien avec cette combattante qui sera toujours Rainer.

LIRE LA SUITE

L’histoire de six jeunes Alsaciennes en résistance racontée en BD

L’histoire de six jeunes Alsaciennes en résistance racontée en BD

Strasbourg | BD L’histoire de six jeunes Alsaciennes en résistance racontée en BD

Bédéaste, Étienne Gendrin a découvert un jour l’histoire héroïque d’Alice Daul, et de son groupe de guides Pur Sang. Six jeunes filles capables de faire franchir la frontière entre l’Alsace annexée et la France de l’intérieur à près de 400 personnes en deux ans. Un exploit humain raconté dans « Têtes de mule ».
Par Olivier JARRIGE 22 janv. 2021 à 05:00

l y a toujours des moments où l’histoire s’invite dans sa petite vie, de façon inattendue. Des liens qui se créent, comme pour encourager des œuvres. Julien Frey avait raconté la découverte de son grand-père survivant de la Shoah, dans «  Un jour il viendra frapper à ta porte ». Avant de raconter l’histoire du grand-père de sa femme dans «  L’Œil du STO  ». Pour Étienne Gendrin, c’est pareil. Le bédéaste de Munster tombe un jour, dans la bibliothèque familiale, sur le récit d’Alice Daul, la grand-mère de sa compagne. Cela a donné «  Têtes de mule » , paru en octobre, salué par les DNA et vendu depuis à 4. 500 exemplaires.

Pourquoi adapter ce récit de Résistance en BD ?

« Le recueil m’est tombé entre les mains, avec sa partie action d’équipe et sa partie évasion. J’y ai tout de suite vu des images. L’histoire du réseau d’Alice Daul est connue en Alsace, mais elle n’avait jamais été scénarisée. J’y ai vu du romanesque, de l’héroïque, en même temps qu’un groupe de personnages. Je ne voulais pas montrer qu’Alice, mais les six, avec Lucienne, Lucie, Emmy, Marie-Louise et Marcelle, âgées de 17 à 28 ans. »

LIRE LA SUITE

le massacre de Marsoulas, le 10 juin 1944.

le massacre de Marsoulas, le 10 juin 1944.

Le 10 juin 1944, le même jour qu’Oradour-sur-Glane, 27 habitants étaient tués par une division SS, dans ce petit village de Haute-Garonne. Pour rappeler ce drame méconnu, le conseil départemental inaugure un grand panneau explicatif, samedi, et va diffuser un « livre-mémoire ».

C’est un des épisodes méconnus de la seconde guerre mondiale en Haute-Garonne, et c’est pourtant un des plus meurtriers : le massacre de Marsoulas, le 10 juin 1944. Ce jour-là, 27 habitants sont tués par les SS Allemands dans ce petit village du Comminges, le même jour qu’Oradour-sur-Glane. Représailles des nazis, alors que la Résistance était très active dans le secteur.

Ce samedi 23 janvier, le conseil départemental de Haute-Garonne dévoile un grand panneau explicatif, pour faite connaître aux visiteurs ce qui s’est passé ce jour-là. Car à Marsoulas, il y a une stèle, des noms dessus, un drapeau et une date, mais pas vraiment de recontextualisation historique.

Ce grand panneau, avec récit et photos, est donc le bienvenu pour Jean-Pierre Blanc, ancien maire, qui perpétue la mémoire du 10 juin 1944 : « Je pense que c’était nécessaire. Nous avions déjà fait des panneaux simplifiés par le passé, indiquant que nous étions un village martyr. Mais l’histoire elle-même, on ne la racontait pas. Sur place, il n’y avait rien qui l’indiquait ».

L’ancien élu a pourtant fondé un petit musée, mais dont les heures d’ouverture sont limitées. Alors qu’un panneau est accessible à toute heure. Il regrette d’ailleurs de ne pas avoir eu l’idée plus tôt.

LIRE LA SUITE

BNrest : 600ème biographie

BNrest : 600ème biographie

Il y a 20 ans, le 23 janvier 2001, le résistant landernéen Jean Sizorn disparaissait. Pour cet anniversaire, je vous invite à découvrir son histoire; la 600ème publiée depuis l’ouverture du site en 2019: https://www.resistance-brest.net/article2227.html
Le projet avance et recherche toujours des contributeurs, amateurs ou experts, correcteurs et généalogistes, graphistes et historiens, passionnés ou curieux, vous êtes les bienvenues.

 

Alexis Le Gall, « une figure de la Résistance jusqu’à la fin »

Alexis Le Gall, « une figure de la Résistance jusqu’à la fin »

ENTRETIEN. Alexis Le Gall, « une figure de la Résistance jusqu’à la fin »

Le 20 juin 1940, le jeune Alexis Le Gall n’a que 17 ans. Avec son grand frère Jacques, ils embarquent depuis Audierne (Finistère) à bord de l’Ar Zenith. Le lendemain, ils atteignent l’Angleterre et intègrent la légion de Gaulle, des Forces françaises libres (FFL). L’exposition qui lui est consacrée dans le hall de la mairie est prolongée jusqu’à la fin du mois.

Alexis Le Gall avait rejoint la France libre à l’appel du général de Gaulle en juin 1940.
Alexis Le Gall avait rejoint la France libre à l’appel du général de Gaulle en juin 1940. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Louis Briens, délégué à la fondation de la France libre, section douarneniste, retrace le parcours d’Alexis Le Gall, figure de la Résistance et des Forces françaises libres, décédé le 22 décembre 2019 à Douarnenez (Finistère).

 

Représentation exceptionnelle de la pièce « Le Petit Coiffeur », ce week-end en direct sur Facebook.

Représentation exceptionnelle de la pièce « Le Petit Coiffeur », ce week-end en direct sur Facebook.

Alors que le monde de la culture s’enfonce dans la crise avec le maintien de la fermeture des salles, le Théâtre Rive Gauche, à Paris, a décidé de se mobiliser pour poursuivre son activité et continuer d’offrir à son public la création « Le Petit Coiffeur », qui n’a pu être jouée que quelques semaines avant sa suspension le 30 octobre dernier pour une durée indéterminée.

Le théâtre et la troupe vont proposer aux utilisateurs de Facebook une expérience interactive inédite au plus près des artistes et de l’auteur via la fonctionnalité “événement payant en ligne” de Facebook.

« Le Petit Coiffeur », la nouvelle création de Jean-Philippe Daguerre Eric-Emmanuel Schmitt, Directeur Artistique du Théâtre Rive Gauche, Jean-Philippe Daguerre, auteur et metteur en scène, les comédiens Félix Beauperin, Arnaud Dupont, Brigitte Faure, Romain Lagarde et Charlotte Matzneff, et toute l’équipe du Théâtre vous donnent rendez-vous pour redonner vie à cette pièce sur Facebook ce dimanche à 15h15.

D’une durée d’1h20, cette pièce contemporaine, qui s’inscrit à la croisée de la comédie dramatique et de la pièce historique, est signée par Jean-Philippe Daguerre, auteur de plus d’une trentaine de spectacles dont « Adieu Monsieur Haffmann », prix de la fondation Barrière qui a été récompensée par 4 Molières en 2018.

Résumé : En août 1944, Chartres vient tout juste d’être libérée de l’Occupation allemande. Dans la famille Giraud, on est coiffeur de père en fils, et c’est donc Pierre qui a dû reprendre le salon-hommes de son père, mort dans un camp de travail un an plus tôt. Marie, sa mère, héroïne de la Résistance française, s’occupe quant à elle du salon-femmes, mais se charge également de rabattre quelques clientes vers son fils, pour se prêter à une activité tout à fait particulière… Tout est dans l’ordre des choses, jusqu’à ce que Lise entre dans leur vie.

Jean-Philippe Daguerre a été inspiré pour cette pièce lorsqu’il a découvert La tondue de Chartres, célèbre photo du photographe Robert Capa représentant une femme tondue à la Libération dans une rue de Chartres portant son bébé de trois mois, et a imaginé l’histoire romanesque du petit coiffeur qui a dû malgré lui tondre cette femme. L’auteur a cherché à trouver un angle poétique à cette terrible histoire dans laquelle s’invitent parfois des sourires voire des rires.

Pour l’auteur et metteur en scène : “Merci du fond du cœur à Facebook de permettre à notre « Petit Coiffeur » d’être joué lors d’une séance exceptionnelle en direct du Théâtre Rive Gauche. En ces temps de disette culturelle, cette représentation aura une saveur d’autant plus particulière qu’on ne sait toujours pas quand aura lieu la prochaine. Vous imaginez bien notre furieuse envie de remonter sur scène pour partager notre émotion à cette occasion avec nos spectateurs amis Facebook. Vive le théâtre !”.

Représentation exceptionnelle de la pièce « Le Petit Coiffeur », ce week-end en direct sur Facebook.

Pour accéder à l’événement payant en ligne sur Facebook (9 euros), il suffit aux utilisateurs de suivre les étapes suivantes :

Se connecter à Facebook, en veillant à utiliser la dernière version de l’application Facebook sur mobile

Se rendre sur la page du Théâtre Rive Gauche Cliquer sur l’événement puis sur le bouton « Achat » et suivre les instructions pour effectuer le paiement via Facebook Pay, l’Apple Store ou le Google Play Store.

Avant et après la représentation, les spectateurs pourront parcourir les coulisses du théâtre et les préparatifs de ce dispositif exceptionnel en compagnie de Jean-Philippe Daguerre. Ils pourront également interagir avec l’auteur et metteur en scène ainsi que ses comédiens lors d’une séance de questions-réponses à l’issue de la représentation.

L’ensemble des recettes générées par cette représentation iront au Théâtre Rive Gauche et Facebook ne percevra aucun frais.

“Les Traîtres de la Résistance” : lumière sur la plus sombre des collaborations

“Les Traîtres de la Résistance” : lumière sur la plus sombre des collaborations

François Ekchajzer

Publié le 14/01/21

Vingt à trente mille Français ont aidé les Allemands à infiltrer les réseaux de la Résistance. Patrick Benquet, l’auteur de l’époustouflante investigation “Françafrique”, explore un pan de l’histoire contemporaine méconnu et minoré, qui se solda par l’arrestation, la déportation ou l’exécution de milliers de résistants. À voir prochainement sur France Télévisions.

France 2 diffuse le 19 janvier Les Lycéens, le traître et les nazis, documentaire de David André qui recourt à de jeunes comédiens pour retracer l’histoire du Corps franc Liberté, réseau de Résistance composé d’élèves de lycées parisiens qui furent massacrés en juin 1944 après la trahison de l’un des leurs. En ce début d’année, le documentariste Patrick Benquet termine quant à lui le montage des Traîtres de la Résistance, qui portera un éclairage plus étendu sur l’usage de l’infiltration et du retournement dans la neutralisation de ces organisations clandestines qualifiées de « terroristes » par l’occupant. Longtemps sous-estimée, la part de certains résistants dans l’arrestation de leurs « camarades » fait depuis peu l’objet de nouvelles recherches historiques.

« La récente déclassification d’archives françaises, contenant notamment des interrogatoires de traîtres et des rapports établis sur leurs actions par les services secrets, a permis d’approfondir les connaissances sur ce sujet », explique l’auteur de Françafrique (en 2010) et de Nouvelle-Calédonie : histoire d’une décolonisation (en 2018), qui s’est vu proposer par Morgane production de travailler avec l’historien Fabrice Grenard, auteur de La Traque des résistants, paru en 2019 aux éditions Tallandier.

LIRE LA SUITE

Au camp de Buchenwald, des visiteurs suscitent l’indignation en osant faire de la luge

Au camp de Buchenwald, des visiteurs suscitent l’indignation en osant faire de la luge

Par respect pour les victimes de l’Ho­lo­causte enter­rées sur les lieux de l’ancien camp de concentration nazi de Buchenwald, la direc­tion du mémo­rial alle­mand a dû se fendre d’un communiqué pour inviter des visiteurs à cesser de faire de la luge sur les charniers. On ignore l’ampleur du mouvement, mais il suscite l’indignation.

« Les activités sportives ici sont une violation du règlement et une atteinte à la paix des morts ». Tel est l’avertissement qu’a été obligée de publier la fondation des mémoriaux Mittelbau-Dora et Buchenwald, l’ancien camp de concentration situé dans la région allemande de Thuringe, après avoir surpris des visiteurs faisant de la luge sur les monticules des charniers actuellement recouverts de neige.

Condam­nant ces compor­te­ments « irres­pec­tueux », la fonda­tion a demandé aux visi­teurs de s’abs­te­nir de se diver­tir dans l’en­ceinte de Buchen­wald et dans l’an­cien sous-camp de Mittel­bau-Dorapar respect pour les victimes de l’Holocauste. C’est ce que révèle la BBC.

Interrogé par le média britannique, le direc­teur de la fonda­tion, Jens-Chris­tian Wagner, a déclaré qu’une foule d’« exci­tés » s’était rassem­blée sur le site le week-end dernier. La plupart semblaient être venus simple­ment pour s’amu­ser dans la neige…

« La sensibilité historique diminue »
Avec la pandé­mie, les instal­la­tions de sports d’hi­ver étant fermées, certains osent donc venir se divertir sur le site du mémorial.

Pour mémoire, ce camp était destiné à l’origine à enfermer des opposants au régime nazi, pour la plupart communistes ou sociaux-démocrates. Il a ensuite reçu quelque 10 000 juifs arrêtés lors de la nuit de cristal en 1938, ainsi que des Tsiganes, des homosexuels et des prisonniers de droit commun. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des prisonniers de guerre y furent également envoyés. Parmi les déportés, Stéphane Hessel, Elie Wiesel, Jorge Semprún ou encore Bruno Bettelheim.

Au total, plus de 76 000 hommes, femmes et enfants sont morts à Buchen­wald et Mittel­bau-Dora pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont été tués par les nazis ou y sont morts de maladie, de froid ou de famine. Des milliers de juifs figu­raient parmi les morts, ainsi que des Roms, des gitans et des oppo­sants poli­tiques, des personnes homo­sexuelles et des prison­niers de guerre sovié­tiques.

LIRE LA SUITE

Albert DHALENNE

Albert DHALENNE

Le 13 JANVIER 1942 il y a 79 ans tombait sous les balles d’un peloton nazi dans la clairière du Fort du mont Valérien , un ancien combattant de 1914 /1918, il était titulaire de La Croix de Guerre et de la Médaille Militaire.
Devenu Gardien de la Paix , il est brigadier en mars 1928 , puis inspecteur en juillet 1931 .
En 1937 il devient Inspecteur Principal avec la mention suivante : « Gradé d’élite et précieux, d’un dévouement total, sait faire face dans des circonstances difficiles, à fréquemment assuré le commandement d’effectifs importants « .
C’est un patriote qui refuse l’arrêt des combats, et dès 1940 il entrepose des armes et des munitions, chez un ferrailleur de la rue madame de Sanzillon. Le Commissaire de CLICHY René CORNEC, ne connaît pas les détails de l’activité d’Albert DHALENNE, et le couvre tacitement. Ce qui n’empêche pas le Commissaire CORNEC de traquer les patriotes comme la perquisition chez Germaine DIR alors que son époux LOUIS DIR est encore sous les Drapeaux ( louis DIR sera fusillé au Mont Valérien le 23 octobre 1943 )
Albert DHALENNE n’est pas engagé politiquement mais c’est un réseau Gaulliste qui l’accueille, fournissant une aide logistique, pour le passage en zone non occupée de soldats Français refusant d’être fait prisonniers et de déserteurs allemands, le réseau fournissant les faux papiers.
Un bavard impénitent dévoile son nom , et un indicateur de la police française fut chargé par l’occupant nazi de tendre un piège à Albert DHALENNE.
Trop confiant , Albert lui donne les premiers renseignements du passage en zone non occupée qui va dévoiler la filière Résistante.
Les filatures policières françaises s’enchaînent et bientôt la Police Allemande perquisitionne le bureau de DHALENNE au commissariat de CLICHY en son absence le 17 juillet 1941 , puis son domicile à saint OUEN comme il est abs une souricière est installé et le 17 juillet a 13 heures le piège se referme.
Il est incarcéré au quartier Allemand de la prison de Fresnes , le 25 novembre 1941 il comparaît devant le conseil de Guerre allemand condamné il est fusillé le 13 janvier 1942 à 16h31 au Fort du mont Valérien
Le 12 octobre 1944 , le Comité de Libération de saint OUEN décide que la rue de Paris deviennent la Rue ALBERT DHALENNE.
A CLICHY le Comité de Libération organise une cérémonie devant le Commissariat de CLICHY ( angle rue Martre rue Barbusse)
Le Résistant Albert DHALENNE a été homologué au titre de la Résistance Intérieure française et Interné Résistant.
Une allée de CLICHY porte son nom entre la rue Paradinas et Villeneuve à proximité du commissariat actuel.
Disparition de Pierre Morel

Disparition de Pierre Morel

MOREL Pierre


Pierre MOREL a fait ses études au lycée de RENNES jusqu’à 1939, à cette date son père fut nommé Chef d’Atelier des Réparations de l’Armée de l’Air à Clermont-Ferrand. De ce fait, MOREL entra au Lycée Blaise Pascal en Octobre 1939. En Décembre 1941 ils rentrent en Bretagne. Son père fut nommé inspecteur du Comité d’Organisation d’Automobiles » à Poitiers. Sa mère acheta un hôtel à HEDE (Ille-et-Vilaine) et MOREL retourna au lycée de RENNES.

Fin 1942, son père prit sa retraite. Sa mère vendit l’hôtel de HEDE mais ils continuèrent d’y vivre un certain temps. En Juin 1943, elle acheta l’ « Hôtel Feart et de la Plage » à Dinard mais ils conservèrent leur maison d’HEDE.

MOREL resta au lycée jusqu’en Juin 1942 puis entra à la Faculté des Sciences de RENNES pour étudier la médecine. Il abandonna en Mai 1943, toutefois, pour consacrer son temps entièrement à la Résistance. Il vécut le plus souvent à HEDE jusqu’en Novembre 1943 puis, par commodité prit une chambre à Saint-Servan.

RESISTANCE

Le premier contact de MOREL avec la Résistance se fit  à Clermont-Ferrand en 1941.

A ce moment il s’agit d’éléments de peu d’importance et de propagande. Il fut recruté par un camarade d’école nommé Marc TARTIERE qui travaillait pour deux pro­fesseurs, l’un de philosophie nommé SAINTNAC et l’autre de Français et de Latin nommé FLANDIN. Son initiation à la Résistance active eut lieu en Janvier 1942

à RENNES où il fut recruté par un autre camarade d’école devenu étudiant en droit nommé Bernard DUBOIS dont le père était Directeur des Tramways de Rennes et vivait dans cette ville à la Gare de la Touche.

MOREL n’est pas certain que cette organisation, dont il pense qu’elle était connue comme étant le « Réseau PERICLES » était un groupe purement breton ou si elle avait d’autres ramifications. En ce qui concerne RENNES, ce groupe était sous la direction de Robert TIERCERY (Fred). Leur tâche consistait à collecter le plus d’in­formations militaires possible, qui étaient transmises via TIERCERY à Paul MOYSAN de BREST dont le père était chef du mess des officiers Navals. Le Groupe était en contact avec Mme PROD’HOMME (Mme HERMINYE), 1, Boule­vard Magenta, RENNES, qui lui donna une aide importante, notamment financière. MOREL, peu après, recruta quatre amis d’études, à savoir René BICHELOT (RPS 18215), jean RICHARD (RPS 18793), Georges BOURDET et Jacques DORDAIN. Ce Groupe continua de fonctionner de façon indépendante jusqu’à l’été 1943

En Juin 1943, « François » (Oscar) fut envoyé d’Angleterre pour coordonner la Résis­tance en Bretagne. MOREL ne connaît pas le vrai nom d’Oscar. Il pense qu’il était originaire des C ôtes du Nord mais qu’il avait vécu en Afrique du Nord au début de la guerre où il aurait pu participer aux préparatifs du débarquement allié et ensuite en­voyé en France. Par l’intermédiaire d’une Mme BALLARD, « Oscar » fut introduit auprès de Mme PROD’HOMME et, à travers elle, prit en main le Groupe TIERCERY en Août 1943. Son chef assistant était « Henri » et son opérateur radio, un Anglais, « Georges ».

Leurs activités prirent beaucoup d’extension. Pendant qu’ils continuaient de re­cueillir de l’information, ils organisèrent aussi des groupes paramilitaires et des terrains de parachutage à travers toute la Bretagne.

La répartition des activités de la région était comme suit : « Fred » : la région de VITRE DUBOIS : CHATEAUBRIANT jusqu’à la Loire RICHARD : MARTIGNE-FERCHAUD DORDAIN : Sud-ouest de RENNES MOREL SAINT-AUBIN du CORMIER, GUER, HEDE et la Région de DINARD BICHELOT était responsable de l’instruction militaire et de la réception des para­chutages. BOURDET était responsable pour la liaison.

10/ Aux environs du début de Novembre 1943, BICHELOT partit pour le Royaume Uni et le territoire de MOREL s’agrandit. SAINT-AUBIN-du-CORMIER et HEDE furent absorbés dans d’autres districts et il fut responsable pour la plus grande partie du nord de l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-du-Nord.

C’est lorsqu’il déménagea pour Saint-SERVAN qu’il prit le nom de Pierre MORVAN, ayant été pourvu de faux documents à ce nom par le commissaire de Police LOURADOUR, de Saint SERVAN -Saint MALO qui travaillait avec lui.

Le 30.11.43, MOREL quitta Saint-SERVAN pour RENNES avec son adjoint, Paul GOMMERIEL afin de faire son rapport à Oscar qui vivait dans la maison de Mme PROD’HOMME, à propos des parachutages prévus dans le mois. A son arrivée chez Mme PROD’HOMME, il constata que la maison était sous scellés, indiquant que la Gestapo y était passée. Il se rendit toutefois chez DORDAIN, rue Hoche. DORDAIN n’était pas à son domicile mais il rencontra son frère Maurice et lui dit ce qui s’était produit.

Le 28.11.43, « Georges » avait transmis depuis une ferme à HEDE avec Louis MOINE que MOREL avait recruté au temps de CLERMONT-FERRAND. La ferme avait été visitée par la Gestapo, probablement suite à une radiodétection, ils avaient tous été arrêtés y compris le fermier et sa famille. Le matin du 29.11.43, TIERCERY avait été arrêté à son domicile. Dans la soirée, la famille de MOREL était arrêtée à HEDE.

Aux environs de minuit, la Gestapo s’était rendue à la maison de Mme PROD’HOMME, qui fût arrêtée. « Oscar » qui était malade se trouvait à l’étage supérieur avec un ami, nommé Yves, Mme PRODHOMME avait naturellement assez de bruit pour qu’ils sachent ce qui se passait. Les deux hommes s’échappèrent par le toit et trouvèrent refuge auprès du Commandant de la gendarmerie de VANNES qui fit en sorte qu’ils puissent rejoindre PARIS

Jacques DORDAIN parvint à se cacher. (Le père de DORDAIN ultérieurement réussit à cacher ses deux fils, mais par inadvertance laissa échapper leur retraite à un « agent provocateur » et du coup ils se trouvèrent tous deux arrêtés).

MOREL et GOMMERIEL prirent le train de VERNE à CHATEAUBRIANT dans l’intention de retrouver DUBOIS. A la gare, ils trouvèrent l’un des assistants de DUBOIS, CHARLES BESNARD dont MOREL ne peut se rappeler le nom. Celui-ci leur offrit de les faire conduire au magasin d’un marchand de grains « LETERTRE Père » de la Grand Place qui était l’adjoint de DUBOIS. Quand ils y arrivèrent, ils virent un certain nombre de S.S. alentour et du coup attendirent jus­qu’à ce qu’un jeune homme se rende au magasin.

Il ne reparut pas, aussi après une demi-heure, ils se rendirent à la maison du père du jeune homme CHARLES BESNARD  père et lui expliquèrent la situation. Le père se rendit au magasin de grains pour y trouver la Gestapo qui venait d’arrêter toutes les personnes présentes. L’homme déclara à la Gestapo qu’il avait envoyé son fils acheter des pois secs – ce qu’il s’arrangea par signes à faire comprendre- le père et le fils furent relâchés et purent rentrer à la maison pour prévenir MOREL de ce qui s’était passé.

MOREL et GOMMERIEL passèrent la nuit dehors et le jour suivant se rendirent à BAIN-de-BRETAGNE pour contacter TRAVERS, un « placier » qui était un autre des hommes de DUBOIS. Il n’avait pas de nouvelles et de ce fait alla voir le Général ALLARD, un des principaux contacts d »‘Oscar » pour avoir son avis. Pendant qu’il était sorti, la Gestapo se rendit chez lui pour l’arrêter. Sa femme leur dit qu’il allait rapidement rentrer. Heureusement ils ne fouillèrent pas la maison et partirent et Mme TRAVERS envoya MOREL et GOMMERIEL dans une maison amie qui appartenait à un boucher et elle s’arrangea pour prévenir son mari de ne pas rentrer.

LIRE LA SUITE