Mois : février 2021

Le 21 février 1944 au Mont-Valérien

Le 21 février 1944 au Mont-Valérien

Le 21 février 1944 étaient fusillés au Mont-Valérien (près de Paris) vingt-deux combattants immigrés des réseaux résistants « FTP-MOI » dont leur chef, le communiste d’origine arménienne Missak Manouchian.
L' »affiche rouge », placardée massivement à cette occasion par la propagande nazie, voulait inspirer l’horreur de leur cause et la répulsion de leurs origines. Elle allait se retourner contre les bourreaux.
Les vers d’Aragon pour se souvenir :
« Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »
Celestino Alfonso, Espagnol, 27 ans
Olga Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en Allemagne le 10 mai 1944)
József Boczor, Hongrois, 38 ans,
Georges Cloarec, Français, 20 ans
Rino Della Negra, Italien, 19 ans
Elek Tamás, Hongrois, 18 ans
Maurice Fingercwajg, Polonais, 19 ans
Spartaco Fontano, Italien, 22 ans
Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans
Emeric Glasz, Hongrois, 42 ans
Léon Goldberg, Polonais, 19 ans
Szlama Grzywacz, Polonais, 34 ans
Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans
Cesare Luccarini, Italien, 22 ans
Missak Manouchian, Arménien, 37 ans
Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
Marcel Rajman, Polonais, 21 ans
Roger Rouxel, Français, 18 ans
Antoine Salvadori, Italien, 24 ans
Willy Schapiro, Polonais, 29 ans
Amédéo Usséglio, Italien, 32 ans
Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans
Robert Witchitz, Français, 19 ans
Sur les traces des tunnels secrets de l’occupation en 40-45

Sur les traces des tunnels secrets de l’occupation en 40-45

Ariane Denis Publié le jeudi 18 février 2021 – Mis à jour le vendredi 19 février 2021 à 09h06

Elodie de Selys revient dans les années de guerre 40-45 avec une soirée sur le thème de l’occupation. Si on connaît les catacombes parisiennes ou mêmes les égouts de Paris, le réseau souterrain est bien plus vaste… Des kilomètres de tunnels forment une véritable ville en miroir que peu de gens connaissent. Durant la 2e guerre, les Allemands prennent Paris et installent leurs bunkers sous ses monuments. Mais une grande partie du sous-sol parisien leur échappe.

En juin 1940, deux jeunes médecins, Jean Talairach et René Suttel découvrent par hasard une entrée vers des carrières inexplorées. Chaque nuit, ils vont redescendre dans ces dédales de couloirs et s’aventurer toujours plus loin, au péril de leur vie, parfois à quelques centimètres de la présence allemande. Ils vont dresser une cartographie très précise de cette capitale secrète, un outil qui va se révéler inestimable pour la Résistance française. Elle pourra même, grâce à leurs informations, établir un QG en plein cœur de Paris, juste sous les bottes de l’occupant.

Comment de tels plans ont-ils pu être réalisés au nez et à la barbe de l’Occupant nazi ? Pourquoi et comment les Allemands ont-ils pris possession, dès 1940, des souterrains de la capitale ? Quel usage a été fait par la Résistance française de cet atout stratégique pendant les combats de la Libération de Paris, menée depuis le bunker secret du colonel Rol Tanguy ?

Et aujourd’hui, quelles traces nous reste-t-il de cette occupation allemande des sous-sols ? Le documentaire de Cyril Daclinat raconte cette histoire incroyable à travers le témoignage de Jean Talairach lui-même et de la fille de René Suttel.

Pour aborder cette histoire souterraine de Paris ainsi que l’histoire souterraine bruxelloise des caves de la Gestapo, Elodie reçoit Julien Paulus, historien aux Territoires de la Mémoire et Daniel Weyssow, historien à la Fondation Auschwitz.

LIRE LA SUITE

Mont Valérien-21 février 1944

Mont Valérien-21 février 1944

« Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain.
Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement.
Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous…
J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse.
Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie.
Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.
Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis.
Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus.
Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cour. Adieu.
Ton ami, ton camarade, ton mari.
Michel Manouchian.
Hommage aux résistants

Hommage aux résistants

Samedi 13 février à 14 h 30 place Jean-Losq, la mairie et le comité du souvenir des fusillés de Nantes et Châteaubriant organisent un hommage aux résistants Renée et Jean Losq, à l’occasion des commémorations du procès des 42 de 1943. Après le drame des 50 otages en octobre 1941, les Allemands menèrent une opération d’envergure contre la résistance communiste française et espagnole, d’août 1942 à janvier 1943. Les arrestations aboutirent au procès des 42. Après un jugement sommaire, 37 d’entre eux furent condamnés et exécutés de janvier à mai 1943. Parmi eux, Jean Losq.

Son épouse, Renée Losq, fut emprisonnée avant d’être envoyée en camps de concentration. Elle fut libérée en 1945 et s’installa à Sainte-Luce. Dans les années 80 et 90 jusqu’à sa disparition en 2003, elle devint la mémoire locale de la résistance et de la déportation, militant au sein de l’ARAC.(Association républicaine des anciens combattants). En raison du contexte sanitaire, la cérémonie se tiendra en comité restreint et retransmise en direct sur la page Facebook de la Ville.

Seine-et-Marne : une rue porte son nom à La Ferté-sous-Jouarre, mais qui était Michel Fauvet ?

Seine-et-Marne : une rue porte son nom à La Ferté-sous-Jouarre, mais qui était Michel Fauvet ?


La seule rue Michel-Fauvet de France se situe à La Ferté-sous-Jouarre. En réalité, rien d’étonnant que la ville ait souhaité lui rendre hommage. Mais qui était-il ?

Par Margaux Desdet Publié le 3 Fév 21 à 7:28

 

Cela vous dit sûrement quelque chose, puisqu’une rue porte son nom à La Ferté-sous-Jouarre. Celle reliant la place de l’Hôtel de ville à la D603, à quelques pas de la gare. Mais connaissez-vous Michel Fauvet, à qui la Ville a voulu rendre hommage ?

Natif de La Ferté-sous-Jouarre et fils d’instituteurs, Michel Fauvet (alias Joseph), né le 21 juin 1920, était un résistant français, reconnu comme l’un des piliers de l’organisation seine-et-marnaise.

Grâce à son poste de contrôleur des lignes téléphoniques des P.T.T. (Postes, Télégraphes, Téléphones), il a notamment été repéré pour collaborer pour le réseau de résistants « Hector », ainsi que pour la branche résistante du colonel Glaize, dans le renseignement entre autres.

Fusillé quelques jours avant la Libération
En 1942, il rejoignit les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et participa à des opérations de sabotage en Seine-et-Marne.

Arrêté sur dénonciation à l’été 1944, alors qu’il s’apprêtait avec l’un de ses compagnons résistants, à faire sauter un dépôt de munitions allemand à Charnesseuil (Saint-Cyr-sur-Morin), il a été emmené, torturé, puis exécuté au château de Morsains, dans la Marne.

À 24 ans, et une semaine seulement avant la Libération du nord de la Seine-et-Marne.

Lire la suite

Marseille : Reine Chouraqui a été une grande résistante

Marseille : Reine Chouraqui a été une grande résistante

C’est avec une infinie tristesse que nous apprenons la disparition de Reine Chouraqui, à l’âge de 96 ans. Femme engagée, courageuse, résistante de la première heure, elle était connue et appréciée de tous. Si c’est en Algérie qu’elle était née dans une famille juive, c’est dans le quartier Saint-Pierre, à Marseille, qu’elle grandit. À 19 ans, elle entre dans la Résistance française au service des FTPF (francs tireurs et partisans français) pour lesquels elle transporte des messages codés. En juin 1944, arrêtée lors d’une mission spéciale, elle est torturée par des Allemands. En 1947, elle rencontre le second américain du bateau Exodus, qui emmenait illégalement des juifs en Palestine. De cet amour naîtra Bernard Marks Jr. La cérémonie aura lieu au cimetière de La Salle à Bouc-Bel-Air.

 

Disparition d’un des derniers résistants du « Maquis Antoine »

Disparition d’un des derniers résistants du « Maquis Antoine »

L’Association des Amis de la Résistance du Ségala Tarn- Aveyron ayant participé à la libération du Carmausin et Les Compagnons de Villelongue et Amis du Maquis-Antoine Tarn Aveyron, groupe Vény, ont le regret d’annoncer la disparition d’un des derniers résistants tarnais et aveyronnais, en la personne de Georges Angles.


Après son brevet d’hôtelier et plusieurs stages dans des hôtels toulousains, il fut réquisitionné par le commandant Antoine Pech de Carmaux et chef de maquis du même nom. Il devint chef cuisinier au dernier poste de commandement du maquis au château de la Planque situé sur la commune de Pradinas en Aveyron, non loin de Naucelle, Sauveterre, Albagnac et Villelongue- Cabanès.

Les derniers parachutages de matériels et armements au cours de la libération de Carmaux furent réceptionnés sur ce site et Villelongue. Il participa à la libération de Carmaux non par les armes mais par ses ravitaillements pendant la bataille de Carmaux.

Il continua à servir la résistance en poursuivant sa route vers l’Allemagne avec les troupes du commandant Antoine qui avait formé son Bataillon. Il servit le bataillon toujours comme chef cuisinier.

À son retour du front alsacien où le Bataillon Antoine avait intégré l’Armée du Général de Lattre de Tassigny, et après avoir travaillé dans les grandes hostelleries parisiennes, il prit dans les années 1950 la succession de son père et a grandi à l’Hostellerie du Viaduc du Viaur sur la commune de Tauriac-de-Naucelle.

Il vint s’installer en 1971 à Albi avec son épouse pharmacienne.

Les deux associations des Amis de la Résistance du Ségala Tarn et Aveyron viennent par ces quelques lignes présenter aux proches de Georges Angles leurs sincères condoléances et le respect que l’on doit à ce partisan de la liberté qui a servi la Résistance française.
CORRESPONDANT

Dordogne : disparition du grand résistant communiste René Chouet

Dordogne : disparition du grand résistant communiste René Chouet

Mercredi 3 février 2021 à 11:52 – Mis à jour le mercredi 3 février 2021 à 12:08 -Par France Bleu Périgord, France Bleu Périgord

On apprend ce mercredi 3 février, la disparition de René Chouet. Ce Périgourdin, résistant, rescapé des camps de la mort et militant communiste est décédé

On a appris ce mercredi 3 février, la disparition de René Chouet, il avait 97 ans. Ce Périgourdin est né à Périgueux le 29 mai 1924 dans une famille ouvrière. Il a été résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale, c’est pour cette raison qu’il a été déporté par les nazis en Allemagne puis en Autriche dans trois camps différents (à Melke, Mauthausen et Ebensée) entre le 6 avril 1944 et le 24 mai 1944 selon Le Maitron, le dictionnaire autobiographique du mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier.

René Chouet avait été interviewé en 2013 par Sophie Piette sur France Bleu Périgord à l’occasion de la sortie de son livre « Sous les plis du drapeau rouge, les combats et les espoirs d’un survivant de Mauthausen »

René Chouet a milité au Parti communiste depuis août 1945. Il a été également le secrétaire départemental du parti de la Dordogne. Il a siégé au secrétariat fédéral communiste entre 1952 et 1968 en seconde position. Il est resté au bureau fédéral jusqu’en 1985 avant de devenir président de la commission fédérale de contrôle financier jusqu’en 1994.

Toute sa vie, René Chouet a témoigné de la mémoire Résistance et communiste. Il s’est rendu dans de nombreuses écoles pour raconter son histoire aux nouvelles générations.

Vous retrouvez ICI un entretien de près d’une heure et demi réalisé par Mémoires de résistance, site du département de la Dordogne. B