Mois : décembre 2021

Disparition de Robert Créange

Disparition de Robert Créange

Robert Créange, administrateur de la Fondation pour la mémoire de la Déportation, membre de droit au conseil d administration des Amis de la Fondation, ancien secrétaire général de la FNDIRP, Vice Président de l’UFAC nous a quitté.
Nous lui devons aujourd’hui de poursuivre son travail de transmission et son combat contre toutes les formes d’exclusion, de racisme et d’antisémitisme.
L’association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses camarades de luttes et d espoir.
Disparition de Robert CREANGE

Disparition de Robert CREANGE

Disparition de Robert CREANGE !
Né le 18 avril 1931 à Paris (XVIe arr.) ; instituteur puis PEGC ; membre du comité fédéral du Loir-et-Cher du PCF (1954-1958) ; associé au comité d’entreprise de Renault depuis 1953, en dirige les activités sociales (1978-1986) ; conseiller municipal de Boulogne-Billancourt (1983-1995) ; secrétaire général de la FNDIRP depuis 1994. (Notice biographique du Maîtron/https://maitron.fr/spip.php?article21056 )
Le père de Robert Créange, Pierre Créange, franc-maçon, socialiste, était homme de lettres, poète. Le Phare, organe de la section de Boulogne, publia en feuilleton un ouvrage autobiographique de son père L’enfant et la haine. Son nom est inscrit au Panthéon sur la plaque « Aux écrivains morts pour la France ». Sa mère, Raymonde, était née Cahen. Robert Créange effectua sa scolarité primaire à Boulogne-Billancourt, puis une classe de 6e au lycée Claude Bernard. Son père, israélite, militant de la Ligue des droits de l’Homme et exerçant des responsabilités à la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA), recherché par la Gestapo, décida de gagner la zone sud, en juillet 1942. Dénoncés par le passeur, les parents de Robert Créange furent déportés à Auschwitz-Birkenau, d’où ils ne revinrent pas. Robert Créange (onze ans) et sa sœur Françoise (treize ans) échappèrent à l’arrestation et furent élevés par leur tante. Après deux années au lycée de Périgueux, Robert Créange acheva ses études secondaires au lycée Claude Bernard et avec le CNTE, puis fit une année de propédeutique lettres modernes. Il effectua en 1951-1952 son service militaire en Allemagne puis à Angers comme sergent.
Sympathisant socialiste SFIO à la fin des années 1940, il vendait de la presse socialiste nationale et locale mais toutefois, en 1949, il milita au Rassemblement démocratique révolutionnaire, qu’animaient Jean-Paul Sartre* et Albert Camus*, et à Citoyens du Monde, aux côtés de Garry Davis. Il adhéra au PCF en 1953, à son retour du régiment.
De 1953 à 1958, Robert Créange exerça le métier d’instituteur à travers le Loir-et-Cher. Il y milita activement dans la FEN-CGT et dans le SNI. Il milita au PCF comme secrétaire de la section de Marchenoir, puis comme membre du comité fédéral (1954-1958), notamment durant la campagne électorale de 1956, militantisme qui lui valut trois procès.
Disparition de Robert Créange

Disparition de Robert Créange

Robert Créange, ancien instituteur, puis professeur, inlassable témoin et passeur de la mémoire de la Shoah vient de mourir. Sa vie fut déterminée par l’arrestation, la déportation et l’assassinat par les nazis, de ses parents, Pierre Créange et Raymonde Cahen. Robert fut un grand secrétaire général de la FNDIRP. Il était communiste. Je l’aimais beaucoup.
« Robert Créange, issu d’une famille juive d’origine lorraine. Ses parents et son grand-père paternel ont été arrêtés en tentant de franchir la ligne de démarcation en Juillet 1942, très vraisemblablement vendus par le « passeur » qu’ils avaient payé. Ils ont été internés à Poitiers puis à Drancy. Son grand-père faisait partie du dernier convoi de vieillards relâchés de Drancy.
Ses parents ont été déportés par le convoi n° 34 du 17 Juillet 1942 en direction d’Auschwitz-Birkenau. Ils meurent en déportation. Pendant sa déportation, Pierre Créange, le père de Robert, a écrit deux poèmes qui sont parvenus comme par miracle à ses enfants. »
Robert a 11 ans ce jour d’août 1942 : « Pendant la guerre et l’occupation, mon père, Pierre Créange, militant de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière – le parti socialiste français), franc-maçon, juif et poète, a très vite été recherché. Aussi bien par la police française que par la gestapo.
Après la rafle du Vel’dHiv, du 16 juillet 1942, il a décidé de nous faire passer la ligne de démarcation pour rejoindre la zone libre, avec ma mère, mon grand-père maternel et ma sœur âgée de 13 ans. Nous savions qu’il y avait danger, mais nous ignorions complètement l’existence des camps et des chambres à gaz.
Ce jour d’août 1942, ma sœur et moi, nous avons vu nos parents pour la dernière fois, arrêtés par les Allemands. Recueillis par une tante à Périgueux, nous avons pu échanger quelques cartes avec nos parents, tant qu’ils étaient dans la prison de Poitiers et dans le camp de Drancy, jusqu’à l’arrivée de la dernière, sur laquelle un gardien avait inscrit “Partis le 18/09/1942 pour destination inconnue”…
Nous n’avons plus rien su de notre mère, certainement gazée à l’arrivée. Pour notre père, quelqu’un, qui en est revenu, nous a raconté et rapporté deux de ses poèmes écrits au camp. Notre grand-père a eu plus de chance, après la libération, nous l’avons retrouvé à Boulogne-Billancourt ».
Pour passer la ligne de démarcation, Pierre Créange fait appel à un passeur, qui faisait passer d’une zone à l’autre.
Malheureusement les Créange tombent sur un passeur qui se faisait payer par les réfugiés d’un côté et par les nazis de l’autre. Robert, 11 ans, et sa soeur 13, sont 200 mètres en avant. Les Allemands ne font pas attention à eux.
Les deux petits passent.
Photos de Robert Créange, et de son père et sa mère.
Caen. Un hommage rendu aux fusillés du 15 décembre 1941

Caen. Un hommage rendu aux fusillés du 15 décembre 1941


Samedi 11 décembre 2021, un hommage a été rendu aux fusillés du 15 décembre 1941. Une cérémonie a eu lieu face à la plaque des Fusillés du 43e régiment d’artillerie, avenue George-Guynemer à Caen (Calvados).

Dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de l’exécution des fusillés du 15 décembre 1941, une cérémonie était organisée, samedi dernier, face à la plaque des Fusillés du 43e Régiment d’artillerie, avenue George-Guynemer à Caen.

Présidé par Jean-Philippe Venin, secrétaire général de la préfecture, ce temps mémoriel s’est déroulé en présence des autorités civiles et militaires et des familles des victimes.

En représailles aux attentats perpétrés à Paris par la Résistance, à l’automne 1941, 95 otages juifs ou communistes, désignés par les autorités allemandes, ont été exécutés. 69 d’entre eux furent passés par les armes au Mont Valérien et 13 furent exécutés à Caen, à la caserne Claude-Decaen.

LIRE LA SUITE

Tags anti-passe au Mont Valérien : des caméras bientôt installées sur le site du mémorial

Tags anti-passe au Mont Valérien : des caméras bientôt installées sur le site du mémorial

Le Mont Valérien a été vandalisé dans la nuit de dimanche 12 à lundi 13 décembre 2021. Une inscription « Anti Pass », avec une référence au nazisme a été taguée sur ce monument érigé à la mémoire des résistants et des combattants français de la Seconde Guerre mondiale. Des caméras de surveillance y seront bientôt installées.

Le Mont Valérien, monument à la mémoire des résistants et des combattants français de la Seconde Guerre mondiale, a été vandalisé dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 décembre 2021 par une inscription « Anti Pass », avec deux « S » dessinés à la manière du sigle « SS ». Inauguré en 1960 par général de Gaulle, le Mémorial est situé à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.

Le Mont Valérien, monument à la mémoire des résistants et des combattants français de la Seconde Guerre mondiale, a été vandalisé dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 décembre 2021 par une inscription « Anti Pass », avec deux « S » dessinés à la manière du sigle « SS ». Inauguré en 1960 par général de Gaulle, le Mémorial est situé à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.

Des caméras de vidéosurveillance seront installées dès le début de l’année 2022, a annoncé Jean-Baptiste Romain, directeur des Haut-Lieu de la mémoire en Ile-de-France et gestionnaire du site, sur Franceinfo. Une réunion avec les services de la préfecture des Hauts-de-Seine à ce sujet aura lieu dans les prochaines semaines.

La veille, Rachel Gerroumi, responsable de la communication du mémorial, expliquait au Figaro qu’avant les dégradations, des travaux étaient justement « en voie d’installation » équiper le site.

Faute d’images enregistrées, la tâche des enquêteurs s’annonce ardue.

LIRE LA SUITE

Des résistants vraiment très Vivants

Des résistants vraiment très Vivants

Des Vivants, Raphaël Metz et Louise Moaty (scénario), Simon Roussin (dessin). Éditions 2024, 260 pages, 29 euros. (Parution octobre 2021).

La Résistance se rappelle à notre souvenir en cet automne. Jean-Dominique Morvan et Dominique Bertail commencent ainsi à faire revivre, avec son concours, la jeunesse de Madeleine Riffaut. Et c’est un autre trio d’auteurs qui s’attache ici à décrire la naissance, l’action puis la liquidation par les nazis du réseau Résistance, né au sein du Musée de l’Homme, à Paris, autour de quelques-uns de ses jeunes membres.

Dès son ouverture, en 1938, le Musée a pris position contre la doctrine raciste nazie, avec son directeur Paul Rivet. Au printemps 1940, il est l’un des rares bâtiments publics à ne pas fermer au moment de l’offensive allemande. Si une partie du personnel est plutôt favorable à Vichy, d’autres sont choqués par cette capitulation française. Réunis autour de l’ethnologue Boris Vildé, tout récemment évadé d’un camp de prisonniers militaires, la bibliothécaire Yvonne Oddon ou un autre chercheur en ethnologie, Anatole Lewitsky, démobilisé, vont commencer à mettre en place un réseau de résistance. Celui-ci va s’inscrire dans une filière d’évasion et d’hébergement clandestin de soldats évadés, de personnes cherchant à rejoindre Londres. Dans un deuxième temps, le petit groupe se lance dans la contre-propagande, diffusant d’abord des tracts puis un petit journal au nom emblématique : Résistance. Des contacts se nouent avec d’autres groupes de résistants, dans le Nord de la France ou avec celui d’une autre ethnologue, Germaine Tillion. Et ils commencent à songer à passer à une étape supplémentaire, d’action directe contre l’occupant.

Mais au début de l’année 1941, le réseau commence à subir des arrestations, à cause d’un traître en son sein notamment. Après plusieurs mois d’emprisonnement, sept hommes, dont Vildé et Lewitsky sont fusillés le 23 février 1942 au Mont-Valérien, quatre femmes dont Yvonne Oddon sont déportées en Allemagne. Plus tard, Germaine Tillion sera arrêtée à son tour.

LIRE LA SUITE

La Shoah au-delà du témoignage

La Shoah au-delà du témoignage

Après « l’ère du témoin », la littérature peut participer à perpétuer la mémoire, rappelle un recueil d’« écrits des camps ».

n an avant sa disparition, l’écrivain Jorge Semprun nous avait accordé un entretien, chez lui à Paris, pour la publication de son dernier livre (1). L’ancien « Espagnol rouge » et membre de la Résistance française, matricule 44904 au camp de Buchenwald, plaidait pour que la mémoire de la déportation soit « ouverte ». Car « l’ère du témoin », pour reprendre l’intitulé de l’historienne Annette Wieviorka (2), est en train de s’achever. L’auteur du film Shoah, Claude Lanzmann, venait alors d’attaquer l’écrivain Yannick Haenel pour avoir romancé la vie de Jan Karski (3), ce résistant polonais qui tenta d’alerter Roosevelt sur les chambres à gaz. Semprun lui répondait ainsi dans Politis : « Je ne veux pas polémiquer avec Lanzmann. Je crois néanmoins que, sur le plan du principe, littéraire en général, la fiction doit prendre le relais. […] Les témoins vont progressivement disparaître. Il faut donc, à mon avis, que la littérature s’empare de cette mémoire, comme elle s’est emparée d’événements du passé, comme la guerre de Trente Ans ou la guerre 14-18. Aujourd’hui, il n’y aurait plus rien sur 14-18 s’il n’y avait pas les romans. »

Il reste toutefois que les textes des survivants des camps nazis conservent une force incommensurable de témoignage des horreurs auxquelles ils ont assisté. C’est toute la force de ce volume de la « Pléiade » que de regrouper une sélection soignée de cette « littérature des camps », du classique La Nuit d’Elie Wiesel aux incontournables L’Univers concentrationnaire de David Rousset, L’Espèce humaine de Robert Antelme ou L’Écriture ou la vie de Jorge Semprun. Sans oublier l’œuvre magistrale de Charlotte Delbo, qui, dans Auschwitz et après, relate non seulement sa propre expérience du camp, mais surtout celle du retour dans leurs familles de ses quelques camarades qui ont survécu… Et, bien entendu, le texte du grand poète Jean Cayrol, revenu de Mauthausen après y avoir fait face aux « portes de la mort », qui constituera, avec l’aide de Chris Marker, la voix off du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, prix Jean-Vigo 1956.

LIRE LA SUITE

Comment les femmes ont-elles résisté ?

Comment les femmes ont-elles résisté ?

Qu’elles aient été ouvrières, ménagères, châtelaines, secrétaires, postières, aubergistes, paysannes ou encore étudiantes, de nombreuses « femmes de l’ombre » ont participé à la résistance, mais l’histoire n’a pas retenu leurs noms, ni les actions décisives qu’elles ont menées.

On ignore souvent la place qu’ont eue les femmes dans la Résistance. On imagine qu’elles ont seulement aidé, en tant qu’épouses, fiancées ou sœurs des résistants. En réalité, elles sont nombreuses à avoir combattu. Il est vrai que peu de femmes furent encouragées à intégrer le maquis et à avoir les mêmes missions que les hommes. Souvent, elles étaient cantonnées à des rôles d’agents de liaison. Si résister, c’est avoir « la volonté chevillée au corps de nuire à l’occupant en l’empêchant d’atteindre ses objectifs par tous les moyens« , c’est parce que ce n’est pas seulement dans les actes que se mène la résistance, mais aussi par la pensée. La désobéissance aux lois ordonnées par l’occupant exigeait d’être prêt psychologiquement à en assumer les conséquences, de la torture à l’exécution. Sur ce terrain, les femmes ont d’autant plus de mérite qu’en 1940, elles n’ont encore ni droits politiques (pas de droit de vote) ni droits civils (l’autorité familiale reste soumise au chef de famille). Si on évalue à environ 20% la proportion de femmes dans les rangs de la Résistance française, il reste en réalité très difficile de les distinguer, tant elles ont œuvré sous pseudonymes et dans la clandestinité. Ce qui est certain, c’est que c’était la plupart du temps « par » et « autour » des femmes que s’est organisée la quotidienneté de la Résistance.

LIRE LA SUITE

Joséphine Baker : Un pilier dans la résistance français !

Joséphine Baker : Un pilier dans la résistance français !

En résumé :

Dégradation du Mont Valérien

Dégradation du Mont Valérien

Message de l’Association pour le souvenir des fusillés du Mont-Valérien et d’Île-de-France

L’association exprime sa profonde indignation. La dégradation du Mémorial de la France Combattante est inadmissible. Les résistants qui sont tombés au Mont Valérien ont donné leur vie pour notre Liberté. Nous ne pouvons accepter que l’on utilise leur mémoire en utilisant les symboles du nazisme qu’ils combattaient. Nous continuerons notre combat pour la défense des valeurs de la Résistance et n’excluons pas de porter cette affaire devant les tribunaux.

Le Président, Georges DUFFAU-EPSTEIN
Fils de Joseph Epstein dit Colonel Gilles