Mois : décembre 2019

Il y a 55 ans : « Entre ici, Jean Moulin ! »

Il y a 55 ans : « Entre ici, Jean Moulin ! »

VIDÉO. Le 19 décembre 1964, André Malraux prononçait son vibrant discours de panthéonisation, réhabilitant le résistant Jean Moulin.

Par Emmanuel Durget

Modifié le – Publié le | Le Point.fr

« Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège ! » Cette formule, prononcée à la fin d’une allocution d’une vingtaine de minutes, a fait du discours de Malraux l’un des plus célèbres de la Ve République. Plus qu’une cérémonie d’hommage, le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon marque la réhabilitation du héros de guerre, présenté comme « l’unificateur de la résistance française ». « Sans cette cérémonie, combien d’enfants de France sauraient son nom », s’interroge Malraux, dès le début de son discours. Jean Moulin a été quelque peu oublié après-guerre, comme le rappelait son secrétaire Daniel Cordier au Parisien en 2014, la faute des querelles de certains chefs de la Résistance.

Ce transfert, proposé par des élus de l’Hérault et ordonné par le président de la République, Charles de Gaulle, a également une dimension politique. Et le discours qui l’accompagne aussi. Malraux rend plusieurs fois hommage « au peuple d’ombres » ou « peuple de la nuit » que fut la France Libre, à laquelle de Gaulle a toujours consacré une place de choix dans la Libération. Certains y virent même une allocution à la gloire du général de Gaulle tout autant qu’un hommage à Jean Moulin. C’est peut-être pourquoi le chef de l’État avait confié, privilège rare, l’allocution à l’un de ses dévoués ministres.

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s réfugiés républicains espagnols piliers de la Résistance en Limousin

s réfugiés républicains espagnols piliers de la Résistance en Limousin

Par Pascal Coussy

Il y a 80 ans, en Espagne, le général Franco remportait la victoire sur les Républicains, provoquant un exode massif de réfugiés vers la France.
Plusieurs milliers d’entre eux furent accueillis en Limousin et beaucoup jouèrent un rôle essentiel dans la Résistance…

Spécialiste de l’époque troublée de la guerre civile espagnole, l’universitaire Tiphaine Catalan travaille depuis plusieurs années sur le parcours des exilés espagnols réfugiés en Limousin après la défaite des Républicains.

Au fil de ses recherches elle a constaté l’ampleur de cet exil.

Quatre-vingt ans plus tard, ses travaux bientôt publiés montrent également le rôle essentiel qu’ont joué de de nombreux anciens combattants républicains de la Guerre d’Espagne dans les mouvements de résistance du Limousin.

Une guerre civile

Espagne, 1936 : après l’arrivée au pouvoir d’un Front Populaire,  la contre révolution du général Franco dégénère en guerre civile.

La lutte entre les militaires nationalistes et les défenseurs de la République pousse de nombreux Espagnols sur les routes de l’exil.

En 1937 les premiers réfugiés, une centaine de femmes et d’enfants, arrivent en Limousin. Ils suscitent un important élan de solidarité. Des comités de soutien se mettent en place.

Décès d’Albert Valade, l’un des derniers témoins du massacre d’Oradour-sur-Glane

Décès d’Albert Valade, l’un des derniers témoins du massacre d’Oradour-sur-Glane

Par Jean-Martial Jonquard

Albert Valade avait été témoin du massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, où il avait perdu sa sœur, ainsi que sa nièce et son neveu. Il est décédé dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 décembre 2019, à l’âge de 89 ans.

Albert Valade était né le 7 juin 1930, à Saint-Gence (87).

Fils de métayer, il a quitté l’école communale d’Oradour-sur-Glane, en 1943, après avoir obtenu son certificat d’étude.

Le 10 juin 1944, il garde des vaches du côté du Mas du Puy, à quelques kilomètres du village d’Oradour.
Alors que des éléments de la Panzerdivision « Das Reich » massacre le village, assassinant six cent quarante-deux hommes, femmes et enfants, il entend les tirs et voit la fumée s’élever.

Dans le drame, Albert Valade perd sa sœur, ainsi que sa nièce et son neveu.

Après-guerre, il sera un acteur de la reconstruction du village, extrêmement présent dans la vie locale, s’impliquant notamment dans le club de football et le critérium cycliste d’Oradour.
Il accueillait aussi inlassablement de jeunes écoliers, venus visiter les ruines.

En 1999, il avait écrit un ouvrage-témoignage, La Page de catéchisme : Oradour-sur-Glane, Les Villages sans enfants, récit du drame et de ses conséquences.
Influencé par son éditeur, il écrit d’autres ouvrages, comme Oradour soixante ans après : la mémoire face à l’outrage (2004) écrit en collaboration avec Henri Demay et Pierre Louty, ou encore Oradour la renaissance (2010).
Il a également écrit des romans dont Le Bouquet de bruyère (2002), Martin et sangsue (2005) et Amours de guerre (2009) publiés aux Éditions de La Veytizou.

Albert Valade est décédé dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 décembre 2019, à l’âge de 89 ans.

La Voix des témoins : Expositions à Paris et à Drancy

La Voix des témoins : Expositions à Paris et à Drancy

La Voix des témoins

Expositions à Paris et à Drancy – Rencontres

– Cycle de témoignages exceptionnels

A l’occasion du 75e anniversaire de la découverte des camps

« 75 ans après la Shoah, le Mémorial a voulu donner la parole aux rescapés plus que jamais engagés dans la transmission et le combat contre toute forme de haine et d’intolérance. Notre exposition et le cycle de conversations inédites entre des rescapés, des journalistes, et des artistes ponctueront cette année 2020. Ces paroles, ces engagements constituent un témoignage à préserver et à diffuser très largement. Ils nourrissent notre mission pédagogique et citoyenne contre l’antisémitisme et le racisme pour le présent et pour l’avenir. »

Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah

La Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité coïncidera avec le 75e anniversaire de l’entrée des soviétiques dans les camps. À cette occasion, le Mémorial de la Shoah dédie l’année 2020 aux témoins et inaugure un mur des noms rénové.

Cette programmation exceptionnelle inclut une grande exposition sous le commissariat scientifique de Léa Veinstein, La Voix des témoins, complétée par une exposition dossier à l’occasion de la rénovation Mur des noms, sous le commissariat scientifique de Karen Taïeb, responsable des Archives du Mémorial de la Shoah, et Thomas Fontaine, historien, directeur du Musée de la Résistance nationale.

Pendant tout le premier trimestre, l’Auditorium Edmond J. Safra accueillera des rencontres avec la plupart des témoins rescapés français encore engagés dans le témoignage en public, tandis que le Mémorial de la Shoah de Drancy proposera une exposition consacrée à la l’histoire globale de la fin de l’univers concentrationnaire nazi : De la découverte des camps au retour des déportés.

Gabriel Péri

Gabriel Péri

15 décembre 1941 : Gabriel Péri, figure majeure du PCF et du journal l’Humanité, est fusillé par les nazis au mont Valérien.

Dans sa dernière lettre, il laisse ces mots :

« Que mes amis sachent que je suis resté fidèle à l’idéal de ma vie ; que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que vive la France. Je fais une dernière fois mon examen de conscience : il est très positif. »

REPORT DU COLLOQUE : « RÉPRESSION APRÈS LE DÉBARQUEMENT DU 6 JUIN 1944 »

REPORT DU COLLOQUE : « RÉPRESSION APRÈS LE DÉBARQUEMENT DU 6 JUIN 1944 »

À l’origine prévu le vendredi 13 décembre 2019,
le colloque est reporté au vendredi 24 janvier 2020


LE COLLOQUE

Colloque organisé par l’Association Nationale des Fusillés et massacrés (Anffmrfa), l’association pour le souvenir des fusillés Mont Valérien (Asfmvid), l’Amicale de Châteaubriant (Acvra), l’Ujre ,en partenariat avec la Ville de Paris, le Musée de la Résistance Nationale, le Dictionnaire des fusillés et massacrés Maitron, le Cpl, l’Ihs Cgt

Lieu : Auditorium de la Ville de Paris 5 rue Lobau (M° Hôtel de Ville), vendredi 13 décembre 2019, de 9h à 17h

Inscription gratuite et carte d’identité obligatoires

PROGRAMME

La France après le débarquement, état des lieux : Claude PENNETIER chercheur au Cnrs, Centre d’Histoire sociale du 20è siècle, directeur du dictionnaire Maitron

Grèves insurrectionnelles dans la région parisienne
Jérome BEAUVISAGE Historien,syndicaliste, collaborateur de l’Institut d’Histoire Sociale CGT

Oradour sur Glane, un massacre impensable
Dominique TANTIN, historien, agrégé et docteur en Histoire, Président de l’association Maitron des fusillés

Les déportations après le débarquement
Claudine CARDON-HAMET agrégée et docteure en Histoire

LA REPRESSION DANS LES REGIONS

Dans la zone des combats
Jean QUELLIEN   agrégé et docteur en Histoire, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Caen, ancien directeur de l’UFR d’Histoire à l’Université de Caen 3.

Présentation par Annie PENNETIER

En Bretagne.Exemple du Morbihan.
Jean Pierre et Jocelyne HUSSON , professeurs agrégés d’histoire, auteurs régionaux du dictionnaire des fusillés

Dans le Sud-Ouest: Repression de « Das Reich » en Ariège et Haute Garonne
André BALENT professeur d’histoire, auteur régional du dictionnaire des fusillés

Dans le Centre Ouest : Creuse, Vienne, Haute Vienne.
Michel THEBAULT, agrégé d’histoire, auteur régional du dictionnaire des fusillés

Renseignements et inscriptions pour le Colloque (gratuit),

Jean Darracq  tel : 06 10 98 84 15

Mail : sylvie-jean.darracq@wanado.fr

ou ANFFRMA : 9 rue Amédée Picard 94230 CACHAN

Lectoure. Expo sur La Retirada jusqu’au 9 décembre

Lectoure. Expo sur La Retirada jusqu’au 9 décembre

L’exposition réalisée par les élèves de première section « bachibac » de la cité scolaire Maréchal-Lannes, ainsi que par leurs professeurs sur le thème : « La Retirada : 80 ans après ils et elles témoignent » est à voir à la mairie jusqu’au lundi 9 décembre./Photo DDM P. L.

Publié le , mis à jour

Le 26 novembre dernier a été inaugurée une exposition réalisée par les élèves de première section « bachibac » de la cité scolaire Maréchal-Lannes, ainsi que par leurs professeurs, sur le thème « La Retirada : testimonios de una vida de exilio » (« La Retirada : 80 ans après ; ils et elles témoignent »). L’exposition est visible jusqu’au lundi 9 décembre, à la mairie. Elle est à découvrir en parallèle de l’exposition « Paysage de l’exil » installée au Centre d’art et de photographie de Lectoure. Le professeur Clémence Moussu a rappelé devant une nombreuse assistance ce qu’est La Retirada et expliqué le projet pédagogique, notamment des entretiens enregistrés en espagnol qu’il est possible d’écouter grâce aux flash-codes placés sous les portraits exposés. Elle a salué la présence à cette inauguration de nombreuses personnes dont les portraits font partie de l’exposition. Ce projet a été réalisé avec l’aide financière de la région Occitanie, Mme Jouet, professeur-documentaliste du lycée Maréchal-Lannes, une association montalbanaise, Presencia Azaña, et l’association Mémoire de l’Espagne républicaine et résistante (MERR 32), dont la présidente, Tamara Guerrero, était également présente à la mairie de Lectoure. Cette dernière a rappelé le rôle important des Espagnols dans la Résistance française au nazisme et souligné avec force la nécessité d’un écho avec la situation d’aujourd’hui : « Les 80 ans qui sont fêtés aujourd’hui, c’est une histoire qui a impacté la région mais aussi des centaines de milliers de personnes. La Seconde République espagnole s’est inspirée des valeurs de la République française, Liberté, Égalité, Fraternité, et je rajoute pour ma part Laïcité car c’est le ciment qui nous fait vivre ensemble. Cette exposition, ce ne sont pas que des images et des mots, ce sont des valeurs, véhiculées par ces hommes qui se sont battus pour notre liberté ».

PIERRE LEOUTRE

 

L’histoire méconnue du Chant des partisans

L’histoire méconnue du Chant des partisans

Une exposition organisée par le Musée de l’ordre de la Libération à Paris retrace l’histoire méconnue du Chant des partisans et d’Anna Marly, sa compositrice.

C’est l’une des rares chansons qu’il nous reste de la Résistance, et qui est toujours jouée lors de cérémonies officielles. Le Chant des partisans, parfois surnommé La Marseillaise de la Libération, a une histoire particulière, souvent méconnue, qui est à la hauteur de sa puissance symbolique.

Tout d’abord parce que nous devons sa naissance à une femme : Anna Marly. Née en 1917 à Petrograd (Saint-Pétersbourg) en pleine Révolution d’Octobre,  son père est fusillé en 1918 et elle est contrainte de fuir son pays avec sa mère, sa sœur et sa gouvernante pour la France en 1921. Sa famille s’installe alors à Menton, dans les Alpes-Maritimes. Elle reçoit une guitare à l’âge de 13 ans, instrument qui marque le début de sa vocation pour la musique. Sergueï Prokofiev, une connaissance de sa famille, lui apprend les rudiments de la composition. Anna Marly sera également danseuse dans la troupe des Ballets russes de Monte Carlo avant de gagner Paris, où elle étudie au Conservatoire, puis se produit dans les cabarets en interprétant ses chansons. C’est à cette époque qu’elle prend le nom de Marly.

Elle épouse le baron Van Doorn en 1939 et tous deux fuient la guerre pour l’Angleterre. Engagée comme cantinière dans les Forces françaises libres (FFL) à Londres, elle met peu à peu son talent musical au service de la résistance. « Elle jouera dans le Théâtre aux armées pour les soldats britanniques, tchèques ou polonais, explique Lionel Dardenne, historien et commissaire de l’exposition Le Chant des partisans au Musée de l’Ordre de la Libération à Paris.

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