Auditorium de l’Hôtel de Ville
Jeudi 29 mars 2018 à 14h30
André Kirschen arrive en France en 1930, à l’âge de 4 ans , avec ses parents et son frère ainé âgé de 9 ans. Issu d’une famille juive roumaine bourgeoise (son père est ingénieur radiologue réputé ). Il est le neveu de Bernard Natan, le producteur de cinéma qui a créé « Pathé Natan »
André se passionne très tôt pour la politique, puisqu’il assiste à 12 ans aux débats d’un club d’extrême gauche « Les amis du front populaire et des volontaires de la liberté ». A 14 ans, avec son frère ils adhèrent à « l’union des lycéens et étudiants communistes » alors que ses parents ne sont pas communistes. André est très vite convaincu que les manifestations et diffusion de tracts contre l’occupation nazie ne suffisent pas et demande à entrer à l’Organisation Spéciale, bras armé du parti communiste. A 15 ans il tire sur un officier allemand, puis participe à plusieurs opérations. Il est arrêté à la suite de l’attentat manqué de la salle Wagram le 9 mars 1942.
Il sera un des vingt-sept accusés du fameux procès de la Maison de la Chimie en avril 1942, seul homme à ne pas être condamné à mort en raison de son jeune âge car la loi allemande interdisait les condamnations à mort avant 16 ans. Il sera déporté en forteresse en Allemagne, à l’isolement complet pendant trois ans !
Son père et son frère seront fusillés au Mont Valérien comme parents de terroriste, et sa mère déportée à Auschwitz dont elle ne reviendra pas.
A la Libération, il reprend ses études et se spécialise en histoire et en psychologie. Après de petits métiers, il crée une maison d’édition. A sa retraite il entreprend de recherches historiques qui l’amènent à publier Le procès de la Maison de la Chimie, un livre consacré à l’industrie cinématographique : Pathé Natan, la véritable histoire, puis un livre dénonçant Louis Ferdinand Céline.
Les images filmées du procès ont été retrouvées quarante ans plus tard, et le film de Frank Cassenti en utilise de larges extraits. Le film est réalisé à partir des entretiens d’André Kirschen avec son ami l’écrivain Gilles Perrault, auteur notamment de l’Orchestre rouge,(1967 Fayard) et du Dictionnaire amoureux de la résistance (Fayard 2014). Dans le film apparait également Pierre Daix, compagnon de combat des frères Kirschen.
Le film sera projeté en présence de son réalisateur, et avec la participation exceptionnelle de Gilles Perrault.
(Un « bonus » sera également projeté : la parole d’André Kirschen lors de la séance de Ciné Histoire en mai 2004, consacrée à l’inauguration de la cloche de Pascal Convert, dédiée aux fusillés du Mont Valérien)
Entrée libre sur inscription obligatoire dans la mesure des places disponibles en écrivant à cinehistoire2@gmail.com