Des résistants vraiment très Vivants

Des résistants vraiment très Vivants

Des Vivants, Raphaël Metz et Louise Moaty (scénario), Simon Roussin (dessin). Éditions 2024, 260 pages, 29 euros. (Parution octobre 2021).

La Résistance se rappelle à notre souvenir en cet automne. Jean-Dominique Morvan et Dominique Bertail commencent ainsi à faire revivre, avec son concours, la jeunesse de Madeleine Riffaut. Et c’est un autre trio d’auteurs qui s’attache ici à décrire la naissance, l’action puis la liquidation par les nazis du réseau Résistance, né au sein du Musée de l’Homme, à Paris, autour de quelques-uns de ses jeunes membres.

Dès son ouverture, en 1938, le Musée a pris position contre la doctrine raciste nazie, avec son directeur Paul Rivet. Au printemps 1940, il est l’un des rares bâtiments publics à ne pas fermer au moment de l’offensive allemande. Si une partie du personnel est plutôt favorable à Vichy, d’autres sont choqués par cette capitulation française. Réunis autour de l’ethnologue Boris Vildé, tout récemment évadé d’un camp de prisonniers militaires, la bibliothécaire Yvonne Oddon ou un autre chercheur en ethnologie, Anatole Lewitsky, démobilisé, vont commencer à mettre en place un réseau de résistance. Celui-ci va s’inscrire dans une filière d’évasion et d’hébergement clandestin de soldats évadés, de personnes cherchant à rejoindre Londres. Dans un deuxième temps, le petit groupe se lance dans la contre-propagande, diffusant d’abord des tracts puis un petit journal au nom emblématique : Résistance. Des contacts se nouent avec d’autres groupes de résistants, dans le Nord de la France ou avec celui d’une autre ethnologue, Germaine Tillion. Et ils commencent à songer à passer à une étape supplémentaire, d’action directe contre l’occupant.

Mais au début de l’année 1941, le réseau commence à subir des arrestations, à cause d’un traître en son sein notamment. Après plusieurs mois d’emprisonnement, sept hommes, dont Vildé et Lewitsky sont fusillés le 23 février 1942 au Mont-Valérien, quatre femmes dont Yvonne Oddon sont déportées en Allemagne. Plus tard, Germaine Tillion sera arrêtée à son tour.

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