Au camp de Buchenwald, des visiteurs suscitent l’indignation en osant faire de la luge

Au camp de Buchenwald, des visiteurs suscitent l’indignation en osant faire de la luge

Par respect pour les victimes de l’Ho­lo­causte enter­rées sur les lieux de l’ancien camp de concentration nazi de Buchenwald, la direc­tion du mémo­rial alle­mand a dû se fendre d’un communiqué pour inviter des visiteurs à cesser de faire de la luge sur les charniers. On ignore l’ampleur du mouvement, mais il suscite l’indignation.

« Les activités sportives ici sont une violation du règlement et une atteinte à la paix des morts ». Tel est l’avertissement qu’a été obligée de publier la fondation des mémoriaux Mittelbau-Dora et Buchenwald, l’ancien camp de concentration situé dans la région allemande de Thuringe, après avoir surpris des visiteurs faisant de la luge sur les monticules des charniers actuellement recouverts de neige.

Condam­nant ces compor­te­ments « irres­pec­tueux », la fonda­tion a demandé aux visi­teurs de s’abs­te­nir de se diver­tir dans l’en­ceinte de Buchen­wald et dans l’an­cien sous-camp de Mittel­bau-Dorapar respect pour les victimes de l’Holocauste. C’est ce que révèle la BBC.

Interrogé par le média britannique, le direc­teur de la fonda­tion, Jens-Chris­tian Wagner, a déclaré qu’une foule d’« exci­tés » s’était rassem­blée sur le site le week-end dernier. La plupart semblaient être venus simple­ment pour s’amu­ser dans la neige…

« La sensibilité historique diminue »
Avec la pandé­mie, les instal­la­tions de sports d’hi­ver étant fermées, certains osent donc venir se divertir sur le site du mémorial.

Pour mémoire, ce camp était destiné à l’origine à enfermer des opposants au régime nazi, pour la plupart communistes ou sociaux-démocrates. Il a ensuite reçu quelque 10 000 juifs arrêtés lors de la nuit de cristal en 1938, ainsi que des Tsiganes, des homosexuels et des prisonniers de droit commun. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des prisonniers de guerre y furent également envoyés. Parmi les déportés, Stéphane Hessel, Elie Wiesel, Jorge Semprún ou encore Bruno Bettelheim.

Au total, plus de 76 000 hommes, femmes et enfants sont morts à Buchen­wald et Mittel­bau-Dora pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont été tués par les nazis ou y sont morts de maladie, de froid ou de famine. Des milliers de juifs figu­raient parmi les morts, ainsi que des Roms, des gitans et des oppo­sants poli­tiques, des personnes homo­sexuelles et des prison­niers de guerre sovié­tiques.

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