Vernissage de l’exposition de Karine Sicard Bouvatier « Déporté.e.s. Leur ultime transmission » le 3 octobre 2025.





C’est une page d’Histoire connue mais paradoxalement très peu documentée. La réquisition d’avril à septembre 1945 du célèbre palace, précédemment occupé par les services de renseignement nazis, pour recevoir, identifier et orienter les déportés. Plus de 17 000 y passeront, dont Simone Veil.
« Nous y sommes rentrés, nous n’étions que des matricules, nous en sortions redevenus des citoyens. » La résistante Gisèle Guillemot évoquait en ces termes le passage au Lutetia des survivants des camps de la mort.
Au sortir de la guerre, le centre d’accueil de la gare d’Orsay saturé et inadapté pour ces rescapés, le palace de la rive gauche est réquisitionné. L’ancien haut-lieu nazi se retrouve transformé pendant plusieurs mois en centre d’accueil et de contrôle pour les déportés. Environ 20 000 hommes, femmes et enfants, Français et étrangers, y séjourneront a priori deux jours, mais parfois beaucoup plus.
En cette Journée nationale de la Résistance, retour sur la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), le 27 mai 1943, en plein Paris occupé. Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale, retrace cet épisode crucial dans lequel Jean Moulin a joué un rôle prépondérant.
Pourquoi cette réunion est-elle organisée ?
Attendue par tous les acteurs de la Résistance, c’est une entrevue exceptionnelle et capitale. Jean Moulin, qui la préside, avait soumis ce projet au général de Gaulle un peu avant. Les objectifs sont multiples. Tout d’abord, la création du CNR permettrait d’unifier et de coordonner toutes les forces et les tendances politiques de la Résistance au sein d’un seul et même organisme. Mais le raisonnement est aussi géopolitique. Grâce à cette structure, le général de Gaulle souhaite effectuer une démonstration de force. En clair, envoyer un message précis aux Alliés et ainsi prouver qu’il est bien le véritable chef de la Résistance.
Comment ce rendez-vous est-il préparé ?
Au cœur de Paris sous l’Occupation, au milieu des troupes allemandes, la prise de risque est absolument hallucinante. Il faut réunir clandestinement dans une même pièce cinq représentants des mouvements de résistance de la zone Nord, trois de la zone Sud, six représentants des partis politiques résistants et deux des syndicats. Soit 17 personnes au total avec Jean Moulin. Aucune ne connaît le lieu de rendez-vous. Certaines arrivent par le métro, d’autres à pied. Daniel Cordier, Pierre Meunier et Robert Chambeiron, des adjoints de Jean Moulin, se chargent de les retrouver en différents points de la capitale puis de les amener au 48 rue du Four, dans un appartement du 6e arrondissement de Paris. Le trio surveille ensuite les alentours, prêt à donner l’alerte si besoin. Le logement appartient à René Corbin, un proche de Jean Moulin. Tout a été prévu. Pas de voisin adjacent susceptible d’écouter la conversation, tandis qu’une sous-pente offre une possibilité d’échappatoire. Malgré ces précautions minutieuses, Jean Moulin demande à plusieurs reprises aux participants de parler moins fort.
Le service d’information du gouvernement a retiré des réseaux sociaux une vidéo réalisée avec l’intelligence artificielle, dans laquelle étaient présentés quelques moments de vie d’une résistante fictive.
Une publication rapidement critiquée, rapidement supprimée. Le service d’information du gouvernement (SIG) a retiré une courte vidéo publiée mardi pour la journée nationale de la résistance, relève Le Monde. Intitulée « POV : tu es une femme résistante pendant la 2de Guerre mondiale », les images qui y défilaient ont été réalisées avec intelligence artificielle.
Le terme POV (« point of view » en anglais, « point de vue » en français) est régulièrement utilisé sur les réseaux sociaux. Il qualifie un format vidéo dans lequel une situation est mise en scène à travers les yeux du protagoniste.
Héros oublié de la Résistance, Mamadou Hady Bah, tirailleur sénégalais fusillé en 1943, a dirigé le premier maquis vosgien. Son engagement, longtemps effacé de la mémoire collective, renaît aujourd’hui grâce au travail des historiens et aux témoignages de ceux qui l’ont connu.
Engagé volontaire dans l’armée française, évadé de captivité puis chef de maquis dans les Vosges, Mamadou Hady Bah est une figure exceptionnelle de la Résistance française. Dans le dernier épisode de la saison 2 de la série « La Voix des invisibles », l’historien Gérard Noiriel retrace le parcours de ce tirailleur sénégalais musulman, fusillé en 1943 par la Gestapo. Longtemps méconnu, son rôle dans la Résistance est désormais reconnu et valorisé grâce à la mémoire collective, portée par les témoins, les familles et les travaux des chercheurs.