NOS EXPOSITIONS VOYAGENT !



22/10/2025
« Ma chérie, je crois bien, cette fois, que c’est le départ définitif. On est venu nous dire, ce soir, de préparer nos bagages (…). Ne te fais pas de bile pour moi (…). Les voyages forment la jeunesse et je me sens encore jeune ».
Ces quelques mots sont extraits d’une lettre clandestine écrite par Marie-Claude Vaillant-Couturier le 21 janvier 1943 au fort de Romainville. 3 jours plus tard, cette trentenaire engagée, femme politique française, communiste et résistante embarque à bord d’un convoi ferroviaire dont la destination finale est Auschwitz-Birknenau. 229 autres femmes font partie du voyage. Parmi elles, des anonymes, mais aussi des personnalités comme Charlotte Delbo ou Danielle Casanova, majoritairement résistantes ou militantes communistes. On les appelle « Les 31 000 » une dénomination liée à leur numéro matricule attribué à leur arrivée au camp. Ce convoi est le premier et dernier grand convoi de déportation de femmes résistantes et victimes de la répression à destination d’Auschwitz. Sur les 230, seules 49 reviendront en 1945.


À l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération des camps nazis, Julien Le Gros vous propose une promenade le dimanche 28 septembre pour rendre hommage à la mémoire des résistants déporté(e)s drancéens.
Lieu : Drancy
Durée : 3h
Accès en transport en commun : Métro 5 (Bobigny Pablo Picasso) RER B (Le Bourget)
Langue : Français
Description
Drancy, à travers son camp d’internement fut l’antichambre de la déportation pour des milliers de Juifs. La ville fut aussi le théâtre de la Résistance à l’occupant, incarnée par Maurice et Odette Nilès, Jean Pomier, Jacques Jorissen ou Henri Rouanet.
L’initiative mémorielle est découpée en deux parties d’1h30.
– Présentation par l’équipe du Mémorial de la Shoah de Drancy de l’exposition « Bleu nuit L’art après les camps » de Shelomo Selinger.
– Déambulation avec Julien Le Gros, guide conférencier, avec les associations partenaires et témoins. Le parcours emmènera le visiteur du wagon-témoin de la cité de la Muette jusqu’à la stèle Danielle-Casanova.
En partenariat avec l’Union locale des anciens combattants de Drancy, l’Association Fonds Mémoire d’Auschwitz (AFMA), les Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, la Société Drancéenne d’Histoire et d’archéologie et le Mémorial de la Shoah de Drancy.


C’est une page d’Histoire connue mais paradoxalement très peu documentée. La réquisition d’avril à septembre 1945 du célèbre palace, précédemment occupé par les services de renseignement nazis, pour recevoir, identifier et orienter les déportés. Plus de 17 000 y passeront, dont Simone Veil.
« Nous y sommes rentrés, nous n’étions que des matricules, nous en sortions redevenus des citoyens. » La résistante Gisèle Guillemot évoquait en ces termes le passage au Lutetia des survivants des camps de la mort.
Au sortir de la guerre, le centre d’accueil de la gare d’Orsay saturé et inadapté pour ces rescapés, le palace de la rive gauche est réquisitionné. L’ancien haut-lieu nazi se retrouve transformé pendant plusieurs mois en centre d’accueil et de contrôle pour les déportés. Environ 20 000 hommes, femmes et enfants, Français et étrangers, y séjourneront a priori deux jours, mais parfois beaucoup plus.





En cette Journée nationale de la Résistance, retour sur la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), le 27 mai 1943, en plein Paris occupé. Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale, retrace cet épisode crucial dans lequel Jean Moulin a joué un rôle prépondérant.
Pourquoi cette réunion est-elle organisée ?
Attendue par tous les acteurs de la Résistance, c’est une entrevue exceptionnelle et capitale. Jean Moulin, qui la préside, avait soumis ce projet au général de Gaulle un peu avant. Les objectifs sont multiples. Tout d’abord, la création du CNR permettrait d’unifier et de coordonner toutes les forces et les tendances politiques de la Résistance au sein d’un seul et même organisme. Mais le raisonnement est aussi géopolitique. Grâce à cette structure, le général de Gaulle souhaite effectuer une démonstration de force. En clair, envoyer un message précis aux Alliés et ainsi prouver qu’il est bien le véritable chef de la Résistance.
Comment ce rendez-vous est-il préparé ?
Au cœur de Paris sous l’Occupation, au milieu des troupes allemandes, la prise de risque est absolument hallucinante. Il faut réunir clandestinement dans une même pièce cinq représentants des mouvements de résistance de la zone Nord, trois de la zone Sud, six représentants des partis politiques résistants et deux des syndicats. Soit 17 personnes au total avec Jean Moulin. Aucune ne connaît le lieu de rendez-vous. Certaines arrivent par le métro, d’autres à pied. Daniel Cordier, Pierre Meunier et Robert Chambeiron, des adjoints de Jean Moulin, se chargent de les retrouver en différents points de la capitale puis de les amener au 48 rue du Four, dans un appartement du 6e arrondissement de Paris. Le trio surveille ensuite les alentours, prêt à donner l’alerte si besoin. Le logement appartient à René Corbin, un proche de Jean Moulin. Tout a été prévu. Pas de voisin adjacent susceptible d’écouter la conversation, tandis qu’une sous-pente offre une possibilité d’échappatoire. Malgré ces précautions minutieuses, Jean Moulin demande à plusieurs reprises aux participants de parler moins fort.