L’histoire nous parle !!!!
Raymond Gurême, né le à Meigneux et mort le à Arpajon, est un forain français, l’un des derniers survivants de l’internement des « Nomades » en France de 1940 à 1946.
Résistant pendant la guerre, il consacre ensuite sa vie à la lutte contre l’antitziganisme.
Raymond Gurême naît le à Meigneux (Seine-et-Marne) au sein d’une famille manouche itinérante depuis des générations.
Sa mère, Mélanie Gurême, est issue d’une famille de vanniers, et son père, Hubert Leroux, est forain et tient un cirque ainsi qu’un cinéma muet ambulants. Il est le troisième de neuf enfants.
Dans son enfance, qu’il décrit comme « magique », il commence très tôt au sein du cirque familial : à deux ans et demi, il est ainsi déjà clown et acrobate. Il assiste aussi son père dans le bon fonctionnement du cinéma
Déportation et résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
Depuis la loi du 16 juillet 1912, les populations itinérantes sont fichées en France.
Trois catégories sont mises en place : les commerçants ambulants, les forains et les « nomades » ; ces derniers ont l’obligation d’avoir un Carnet anthropométrique.
La famille de Raymond Gurême acquiert le statut de forain. Le 6 avril 1940, un décret est signé par le président Albert Lebrun qui interdit la libre circulation des nomades en les assignant à résidence.
En octobre de la même année, l’administration allemande décrète l’internement des Tsiganes de la zone occupée dans des camps placés sous la responsabilité de policiers et gendarmes français.
Ces internements ne devaient concerner que les personnes nomades et non foraines.
Le matin du , les gendarmes l’envoient lui et sa famille à Darnétal pour être confinés dans une usine désaffectée avec d’autres gens du voyage.
Ils sont ensuite internés à Linas-Montlhéry dès l’ouverture du camp, le 27 novembre.
Il s’échappe avec son frère en juillet 1941 mais ils sont repris, suite à une dénonciation par le maire de leur village d’origine. Il s’échappe une deuxième fois, en octobre 1941 et rejoint la Bretagne pour travailler dans des fermes.
Il retourne à plusieurs reprises à Linas pour apporter de la nourriture et des vêtements à sa famille, toujours internée.
En avril 1942, le camp est démantelé et les personnes internées sont transférés au camp de Montreuil-Bellay, le plus grand camp de nomades de la zone occupée.
Raymond Gurême continue d’apporter de la nourriture à sa famille.
Il est alors placé dans une maison de redressement pour mineurs à l’hôpital d’Angers.