Destinées de femmes durant la Seconde Guerre mondiale
France Bloch-Sérazin, Madeleine Pauliac, les Alsaciennes et Mosellanes « malgré-elles »… Frédéric Mounier et ses invités racontent des destins de femmes durant la Seconde Guerre mondiale.
Le 8 mai, on célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’occasion de retracer les destins méconnus de plusieurs femmes durant le conflit : France Bloch-Sérazin (1913-1943), juive et résistante communiste ; Madeleine Pauliac (1912-1946), médecin, qui est allée secourir en 1945 les 500.000 Français envoyés en Pologne ; et les 15.000 Alsaciennes et Mosellanes incorporées malgré elles dans la machine de guerre nazie.
France Bloch-Sérazin, femme de combat
À partir d’un travail d’archive rigoureux, Alain Quella-Villéger fait revivre une figure méconnue. France Bloch-Sérazin a été chimiste de tout premier plan, engagée très tôt dans la Résistance française, elle a été arrêtée par la police de Vichy et guillotinée par les nazis à Hambourg alors qu’elle n’a pas 30 ans.
On lit avec beaucoup d’émotion et d’intérêt « France Bloch-Sérazin – Une femme en résistance (1913-1943) » (éd. des Femmes Antoinette Fouque). On y découvre une femme de combat, une passionnée, pleine de courage de générosité et de hautes valeurs humaines.
Madeleine Pauliac, médecin en résistance
Philippe Maynial est un familier du monde du cinéma, il a fondé le prix Sopadin du scénario. C’est sa tante, Madeleine Pauliac, qui a inspiré l’idée du film « Les Innocentes » (2016), réalisé par Anne Fontaine et qui a connu un succès international.
Sa biographie « Madeleine Pauliac, l’insoumise » (éd. Tallandier) a été rééditée en collection Texto. Il raconte le destin hors du commun d’une femme entrée en résistance dès le début de la guerre. Et qui, après avoir rencontré le général de Gaulle en août 1944, s’est engagée dans l’armée. À la tête de l’Escadron bleu, en juillet 1945, elle a secouru les Français qui avaient été envoyés en Pologne, rescapés du STO ou survivants des camps d’extermination.
malgré-nous : des femmes aussi
La mère de Nina Barbier elle-même a connu le destin des « malgré-elles » : jeune femme originaire d’un petit village d’Alsace, elle s’est retrouvée, à l’âge de 18 ans, incorporée au Reichsarbeitsdienst, ou RAD. Un service devenu obligatoire en Alsace et en Moselle à partir de juin 1940. Si on connaissait les malgré-nous – le terme est devenu courant – Nina Barbier a choisi de parler des « malgré-elles » pour dire que les femmes aussi ont connu ce qui, dans bien des familles, fait partie des secrets enfouis.
L’auteure de « Malgré-elles – Les Alsaciennes et Mosellanes incorporées de force dans la machine de guerre nazie » (éd. Tallandier), explique qu’aujourd’hui encore des associations de femmes « malgré-elles » souhaitent une reconnaissance publique de leur statut d’enrôlées de force.
Invités
Nina Barbier, écrivaine, réalisatrice de télévision
Philippe Maynial, fondateur du prix Sopadin du scénario
Alain Quella-Villéger, historien, agrégé d’histoire et docteur ès-lettres en histoire contemporaine, chercheur associé des universités de Nantes et de La Rochelle