Lille. Lili Leignel, déportée à 11 ans, a confiance dans les jeunes
Lili Leignel, 87 ans, avait 11 ans lorsqu’elle a été déportée à Ravensbrück puis Bergen-Belsen. La Lilloise témoigne aux jeunes que la tolérance doit être la plus forte.
Lili Leignel, 87 ans, est une des rares anciennes déportées encore en vie. A 11 ans, elle a connu les camps de Ravensbruck et Bergen-Belsen avec sa famille. La Lilloise raconte son histoire dans un livre « Je suis encore là ».
Rester digne
Elle se recoiffe et remet un peu de rouge à lèvre. La coquetterie n’est pas superficielle pour elle.
C’est important de rester digne. C’est ce que ma mère m’a appris dans les camps », sourit-elle.
Elle avait 11 ans, ses frères 9 et 3 ans, quand la famille est déportée en 1943.
Dans les camps, on n’avait rien. La sirène sonnait à 3 h 30 du matin. Maman nous levait avant. Il fallait se laver, elle y tenait !
Le mal renaît
Malgré son âge, elle continue de témoigner. « Le mal renaît. Aujourd’hui encore, il y a de l’antisémitisme, du racisme. Alors, je témoigne à l’infini… »
Soyez tolérants !
Ce qu’elle dit aux élèves ? « Soyez tolérants ! Il faut combattre le racisme. Que l’on soit noir, blanc, juif, catholique, musulman, on est des êtres humains faits de la même façon ! »
Le pardon est-il possible ? « J’ai compris que les Allemands étaient les premiers déportés, je n’en veux pas au peuple allemand. Mais aux nazis, je ne pourrai jamais pardonner… »
Dieu, elle n’y croit plus. « Où est Dieu dans tout ce mal ? Mais j’ai gardé l’amour de mon prochain ».
Donner du sens
Elle a décidé de témoigner auprès des plus jeunes.
Avec mes frères, nous sommes la seule fratrie de France à avoir survécu à la déportation. Notre retour devait avoir un sens selon moi. J’ai une mission. Avec la haine, on ne peut rien construire. Alors qu’un sourire ouvre les cœurs…
Elle rayonne, même si l’actualité est souvent sombre : « J’ai confiance dans les jeunes. Ils m’écrivent des mots gentils. Ils sont formidables ! »
A lire : « Je suis encore là », chez Copymédia.