Mois : novembre 2021

Les résistants suisses doivent être réhabilités

Les résistants suisses doivent être réhabilités

Les sanctions prononcées contre les Suisses ayant rejoint la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale doivent être abrogées. 200 résistants avaient été condamnés par la justice militaire.

Se fondant sur les travaux de l’historien Peter Huber sur les Suisses engagées dans la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale, la conseillère nationale Stefania Prezioso (EàG/GE) a déposé une initiative parlementaire afin que les personnes condamnées à l’époque par la justice militaire helvétique soient réhabilitées. Ces travaux ont permis d’identifier 466 Suissesses et Suisses enrôlés dans la Résistance intérieure (FFI) ou dans les Forces françaises libres (FFL) du général de Gaulle.

«Environ 200 de ces résistants seront condamnés une fois de retour en Suisse à des peines de prison avec ou sans sursis, note la Genevoise. De plus, certains seront expulsés de l’armée, d’autres privés de leurs droits politiques, alors une partie des résistants resteront sur territoire français pour échapper à ces sanctions. Finalement, parmi les engagés, une partie tombera au combat, alors que la Suisse les avait déjà condamnés par contumace en attendant leur retour».

Comme pour la guerre civile espagnole

Vendredi, la Commission des affaires juridiques du Conseil national a accepté sa proposition par 16 voix contre 5 et 1 abstention. Grâce aux travaux de l’historien, la majorité de la commission estime aujourd’hui: «La situation des Suisses ayant combattu dans la Résistance est comparable à celle des Suisses engagés volontaires durant la guerre civile espagnole, qui ont été réhabilités par le Parlement en 2009».

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Jérémie Robert : « Nous honorons la mémoire d’Eugene Bullard, un héros de la France »

Jérémie Robert : « Nous honorons la mémoire d’Eugene Bullard, un héros de la France »

À l’occasion du 60e anniversaire de la disparation d’Eugene Bullard, premier pilote militaire noir américain et héros des deux guerres mondiales sous l’uniforme français, Jérémie Robert, Consul général de France à New York et l’American Society Of Le Souvenir Francais, sous l’impulsion de son président, Thierry Chaunu, lui rendent hommage ce samedi 30 octobre au cimetière de Flushing, dans le Queens.

Eugene Bullard, héros de la France

C’est l’histoire d’un héros nommé Eugène Bullard. Un Américain qui a reçu quinze décorations de la France. En 1954, il est invité à raviver la flamme de la tombe du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. En 1959, il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur par le Général de Gaulle, qui l’a qualifié de « véritable héros français ». Bullard meurt à New York en 1961 et, est enterré avec les honneurs militaires dans la section des anciens combattants français du cimetière de Flushing dans le Queens. C’est sur sa tombe que Jérémie Robert, Thierry Chaunu et l’American Society of Le Souvenir Français se recueilleront ce samedi 30 octobre, à l’occasion du 60e anniversaire de sa disparition. « Alors que nous venons de célébrer le soixantième anniversaire de sa mort, nous honorons la mémoire d’Eugene Bullard, un héros américain et un héros de la France. Nous avons voulu, sur sa tombe à New York, afficher les plus hautes décorations qu’il a reçues, légion d’honneur et croix de guerre. Premier pilote militaire noir américain de l’histoire, engagé au sein des forces françaises lors de la Première Guerre mondiale, résistant durant la Seconde Guerre mondiale, son histoire est fascinante, » explique Jérémie Robert, « son histoire fait écho à la perspective de la Panthéonisation de Joséphine Baker –  dont il fut d’ailleurs un ami – le 30 novembre prochain. »

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Conférence apéro / L’héroïsation communiste après 1945 autour de Rol-Tanguy

Conférence apéro / L’héroïsation communiste après 1945 autour de Rol-Tanguy

Et si on commençait la soirée par un moment convivial au musée ?
Venez assister à nos conférences-apéro autour de l’exposition Rol-Tanguy par Giacometti et partagez un moment convivial et culturel.

Pour l’occasion l’exposition temporaire ouvrira spécialement ses portes en soirée. Après une visite en présence des commissaires, nous vous proposons un programme de conférences sur le thème de l’Art et l’engagement dans l’immédiat après-guerre.

Ces conférences s’accompagnent d’un apéritif, offert par les commerçants de l’association ACAGL14.

Jeudi 18 novembre
L’héroïsation communiste après 1945 autour de Rol-Tanguy

Par Sébastien Ledoux, chercheur en histoire contemporaine au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Paris 1/CNRS) et enseignant à Sciences Po Paris

Une conférence dédiée à la fabrique des héros communistes au lendemain de la guerre, qu’ils soient devenus légendes vivantes ou martyrs, en partant de l’exemple de Rol-Tanguy.

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Ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Loquet s’est éteint dans sa 98e année

Ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Loquet s’est éteint dans sa 98e année

Près de Neufchâtel-en-Bray : ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Loquet s’est éteint dans sa 98e année

Habitant de Saint-Saire, près de Neufchâtel-en-Bray, l’ancien combattant Pierre Loquet est décédé le 31 octobre 2021. Il avait notamment participé à la libération de Paris.

ierre Loquet, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, avait presque 100 ans. Le nonagénaire habitait dans les environs de Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime).

Il avait participé à la bataille de Normandie, puis à la libération de Paris et à celle de Strasbourg en 1944 durant laquelle il fut grièvement blessé en sautant sur une mine.

Auparavant, le 2 mars 1941, Pierre Loquet avait rejoint les troupes du 19e Régiment du Génie en Afrique du Nord. À la création de la 2e Division Blindée, il servira alors sous les ordres du Maréchal Leclerc.

La Légion d’Honneur

Dès l’âge de 17 ans, Pierre Loquet travaille à Mamers (Sarthe), dans une usine de fabrication de pièces pour l’aéronautique. Après la guerre, il occupera plusieurs postes : chauffeur de maître puis surveillant militaire à Versailles, fonction qu’il quittera en 1989.

En 2015, il avait reçu la Légion d’Honneur et devenait commandeur de l’Ordre National du Mérite. Lors de son discours, il dira avec humilité qu’il ne fut qu’un « simple soldat de seconde classe ».

Hommage à Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler

Hommage à Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler

Pour celles et ceux qui suivent mes posts, je vous avais informé de la décision du conseil de Paris, de rendre hommage à Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler à la suite de mes sollicitations. Décalée en raison du confinement, la cérémonie de pose d’une plaque aura lieu le 8 mars 2022, journée symbolique, à 11 heures au 22, rue Marcadet paris 18e. Réservez vos agendas.
Suzanne Leclézio, assistante sociale et Yvonne Ziegler, sa compagne, peintre, professeur de dessin, bénévole ont travaillé à partir de 1935 au Centre d’hygiène sociale du 22 rue Marcadet dans le 18e arrondissement de Paris. Ce dispensaire appartenait à cette époque à la Compagnie des chemins de fer du Nord. Suzanne est née à l’ile Maurice en 1898 et décédée le 1er mai 1987 Elle est chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, décorée de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance française. Yvonne, née à Garches en 1902, a également reçu la Croix de guerre et la médaille de la Résistance. Elle est décédée le 16 janvier 1988.
Elles furent citées à l’ordre de la SNCF en 1942 pour leur rôle dans l’accueil et les soins aux réfugiés lors de l’exode de 1940 et notamment pour avoir procurer du lait aux enfants évacués. En 1942, lors des grandes rafles de Juifs à Paris, elles aident les Scharapan, famille juive du quartier Marcadet en procurant un logement et un emploi à la grand-mère de Nelly Scharapan lui permettant ainsi de survivre et d’échapper à la déportation. Les 21 et 22 avril 1944, elles apportent réconfort et soins aux blessés lors des bombardements des installations ferroviaires du quartier de la Chapelle qui fit plus de 500 morts. Le dispensaire épargné accueille les cheminots, leur famille et les habitants et enfants du quartier. Suzanne Leclézio s’investie également à la maison des enfants de cheminots de Crouy-sur-Ourcq qu’elle visite très régulièrement pour voir les petits patients soignés au dispensaire et dont l’état de santé nécessite leur placement temporaire dans cet établissement.
Patriotes et éprises de liberté, ces deux femmes ont intégré le réseau de résistance Cohors-Asturie le 1er octobre 1943 avec le grade de sous-lieutenant. Elles habitent toutes les deux rue Boissonade et hébergent plusieurs résistants recherchés par la Gestapo. Elles sont dénoncées en juillet 1944. La Gestapo les arrête à leur domicile le 27 juillet 1944 et les torture rue des saussaies. Elles sont ensuite déportées par le dernier convoi parti de Pantin le 15 aout 1944 pour le camp de Ravensbrück. Elles sont ensuite transférées dans plusieurs Kommandos où elles travaillent dans des conditions effroyables. Elles s’évadent au cours des marches de la mort et après quelques jours, elles sont libérées par l’armée soviétique. Elles sont confiées à la Croix-Rouge internationale et rapatriées en France le 25 mai 1945. Suzanne Leclézio est nommée directrice du Centre d’hygiène sociale à son retour. Elle quittera la SNCF en 1958 pour une retraite en Normandie avec Yvonne. Membres de l’Association des anciennes Déportées, Internées de la Résistante, entourées d’amis, neveux, nièces, elles ont été, avec humilité, des belles personnes, impressionnantes par leur courage tranquille et leur dévouement modeste. Leur parcours découvre des problématiques longtemps restées dans l’ombre, et désormais mises en avant : le rôle des femmes dans la résistance et la déportation, la place des couples de femmes dans certains secteurs comme l’action sociale. Aujourd’hui, Bertie Albrecht, surintendante et résistante, n’est plus seule dans les rues de Paris…
« La Fiancée »

« La Fiancée »

#VendrediLecture Dernière lecture que je vous conseille, cette très belle BD sur l’histoire de la résistante Odette Nilès, connue pour avoir été « l’amoureuse » de Guy Môquet au camp d’internement de Choisel à Châteaubriant.
En 1941, Odette a 17 ans. Elle participe à une manifestation contre l’Occupant le 14 juillet 1941, et une nouvelle fois le 13 août 1941. Dix-sept jeunes gens de moins de 20 ans sont arrêtés par la police française : 16 garçons et une fille, Odette. Elle est enfermée à au Cherche Midi puis à La Roquette. En septembre 1941, elle est transférée à Châteaubriant, dans un convoi de 48 femmes. On découvre la vie au camp, la couture, la gymnastique obligatoire, les cours de sténo et d’anglais dispensés par les autres détenus, et les rendez-vous « à la barrière » pour discuter avec les gars du Camp P1. C’est là qu’Odette et Guy se rencontrent. Il joue de l’harmonica, il écrit des poèmes.
Après l’attentat de Nantes, le 20 octobre, elle assiste à la mise à l’écart de la baraque 19, et du départ des 27 Otages. Parmi les fusillés, son amoureux Guy qui lui écrit un dernier petit mot. La jeune femme découvre en même temps l’amour et la mort. Odette survit à la guerre et est toujours en vie. Elle est aujourd’hui âgée de 98 ans.
Guy Môquet, jeune héros de la Résistance française (1924-1941)

Guy Môquet, jeune héros de la Résistance française (1924-1941)

Le 22 octobre 1941, Guy Môquet était fusillé à l’âge de 17 ans, dans un simulacre de procès visant à punir les premières lueurs de la Résistance française. Il fait partie des 48 résistants retenus en otages à être exécutés sommairement par Hitler, pour punir un attentat perpétré à Nantes contre un officier nazi.

Ce 22 septembre 1941, il y a 80 ans, cela fait un an et trois mois que l’Allemagne a défait la France en Juin 1940. Le pays est divisé en deux zones suite à l’armistice du 22 juin. L’une « occupée » au nord par les Nazis et l’autre « libre » sous l’occupation du gouvernement de Vichy dirigée par le maréchal Pétain.

Alors que le 18 juin 1940, le général de Gaulle appelle solennellement à la Résistance contre l’occupant, la France, exsangue, est profondément divisée par l’attitude à adopter face à une Allemagne impétueuse depuis les accords de Munich (1938) et le fameux pacte de non agression germano-soviétique (août 1939). La France est plus que jamais déchirée entre ceux qui veulent la paix et ceux qui veulent résister et continuer le combat.

Dépasser les clivages : résister au nom de la défense nationale

Les deux années qui nous concernent (1940-1941) et durant lesquelles Guy Môquet s’engage dans la Résistance, sont fortement marquées par les enjeux du pacte de non agression germano-soviétique, qui traduisent les positions troubles du parti communiste vis-a-vis de l’Allemagne.

En dépit des clivages idéologiques qui rongent le pays, le sentiment de défense nationale conduit la France à résister avant tout au nom de l’unité nationale. Militant communiste, Guy Môquet fait partie de ces nombreux jeunes du Parti à songer à l’organisation de la Résistance bien avant que n’advienne la rupture du pacte germano-soviétique, le 22 juin 1941, qui voit l’Allemagne s’attaquer à l’URSS dans le cadre de l’opération Barbossa. Bien que ce soit véritablement à ce moment-là que le Parti communiste songe plus activement à l’action violente envers les officiers allemands, Guy Môquet figure, lui, parmi les premiers résistants jeunes communistes à se constituer en force clandestine face aux nazis, distribuant des tracts, et entreprenant des opérations de sabotage.

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Comment Guy Môquet, résistant fusillé par les Allemands il y a 80 ans, a été arrêté à Paris

Comment Guy Môquet, résistant fusillé par les Allemands il y a 80 ans, a été arrêté à Paris

Guy Môquet est une figure centrale de l’histoire de la Résistance française. Fusillé le 22 octobre 1941 par les Allemands à Châteaubriant (Loire), il avait été arrêté à Paris.

Si la Résistance française à l’occupant allemand devait avoir un visage, ce pourrait être celui de Guy Môquet. Arrêté à Paris, l’adolescent de 17 ans a été fusillé il y a 80 ans, le 22 octobre 1941, avec 26 autres résistants à Châteaubriant (Loire-Atlantique).

Défenseur de son père, député communiste déporté en Algérie

La mort de Guy Môquet aura été, comme son engagement politique, précoce. Né dans le 18ème arrondissement, il est le fils de Prospet Môquet, cheminot et député communiste du 17ème. Voyant son père être interpellé en octobre 1939, puis déporté en Algérie, Guy se mobilise. Déjà militant au lycée Carnot où il étudiait, il a redoublé d’efforts.

Après avoir sollicité le gouvernement français responsable de l’arrestation de son père, Guy Môquet passe à l’opposition à l’occupant allemand. À seulement 16 ans, il colle des affiches et distribue des tracts à l’été 1940. Ces documents réclament la libération du « député des Épinettes », dénoncent l’occupation ou ciblent « la dictature de Laval ».

Incarcéré à la prison de la Santé puis à Clairvaux

Guy Môquet a été arrêté après une dénonciation le 13 octobre 1940, en gare de l’Est, par des policiers français. D’autres militants arrêtés passent aux aveux et l’accusent d’être parmi les colleurs de tracts, ce que l’adolescent nie. Jugé en janvier 1941, il est acquitté mais il sera emprisonné, après avis des Renseignements généraux, à la Santé puis à Clairvaux.

En mai 1941, Guy Môquet est transféré dans un camp d’internement de Châteaubriant, avec d’autres militants communistes. Leur destin va basculer le 20 octobre 1941, avec l’assassinat du commandant des troupes d’occupation de la Loire, par un commando communiste. En représailles, les Allemands ordonnent l’exécution de 48 otages. Le choix des fusillés a été facilité par le gouvernement de Vichy, qui a fourni une liste de communistes.

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Lecture

Lecture

#VendrediLecture

Dernière lecture que je vous conseille, cet ouvrage passionnant et éclairant de l’historien Laurent Joly, spécialiste de la Shoah. Omniprésente dans l’imaginaire lié à la France des années noires, la délation contre les juifs n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une enquête approfondie.
Croisant approche institutionnelle et études de cas individuels, il examine tour à tour le rôle de la dénonciation dans les pratiques du commissariat général aux Questions juives, de la Gestapo, de la préfecture de Police et du journal Au Pilori. Ayant mis au jour les archives judiciaires concernant les quelque 240 Parisiens jugés, après la guerre, pour dénonciation de juifs sous l’Occupation, Laurent Joly interroge la figure du délateur, décrypte sa mentalité, ses mobiles, ses justifications. À partir de correspondances privées inédites, il fait également revivre le destin de victimes, telle Annette Zelman, dénoncée à la Gestapo par les parents de son fiancé non juif et déportée en juin 1942.
La délation contre les juifs n’est pas ce phénomène de masse que l’on imagine communément. Instrument de la politique génocidaire des nazis, elle n’en a pas moins provoqué la mort de plusieurs milliers de femmes, hommes et enfants.

Dévoilement d’une plaque en hommage à Paulette Sarcey

Dévoilement d’une plaque en hommage à Paulette Sarcey

DEVOILEMENT D’UNE PLAQUE EN HOMMAGE à PAULETTE SARCEY
« C’est avec beaucoup d’émotion que notre association MRJ-MOI s’associe à l’hommage qui sera rendu à notre chère amie Paulette Sarcey, membre de MRJ-MOI, décédée le 4 mai 2020, au cours du dévoilement* d’une plaque en sa mémoire. En raison des conditions sanitaires nous n’avions pas pu lui rendre hommage.
La cérémonie se déroulera le 3 novembre 2021 à 9H45
au 165 rue Pelleport dans le 20ème arrondissement de Paris.