Décès de la résistante Jeanine Morisse-Messerli

Décès de la résistante Jeanine Morisse-Messerli

Née le 19 mai 1921 à Auch (Gers), Jeanine Morisse est étudiante aux beaux-arts à Toulouse lorsqu’elle décide de devenir résistante. Nous sommes le 18 juin 1940, jour de l’appel du général de Gaulle. La jeune femme devient alors agent de liaison entre le lieutenant anglais Marcus Bloom, un opérateur radio, et son chef de réseau. En 1943, dénoncée, la résistante est obligée de se cacher successivement dans plusieurs petits villages du Gers. Elle est finalement arrêtée en avril 1943 avec son père, également membre de la résistance.

D’abord emprisonnée dans la prison de Furgole à Toulouse, elle est déportée en train jusqu’à la prison de Fresnes (au sud de Paris) le 28 mai 1943. Elle y reste 8 mois. Le 25 janvier 1944, elle est déportée en camion au camp de Compiègne à Paris, où elle retrouve ses amis de la résistance toulousaine. Le 31 janvier, elle part en train depuis la gare de l’Est et arrive le 3 février 1944 à Ravensbrück.

Elle y découvre un monde inhumain. « Je ne pourrais jamais dire ce qui se passa en nous en franchissant cette porte, cette voûte, témoignera-t-elle des années plus tard. Nous avions l’impression de vivre un cauchemar, de laisser le monde des humains pour entrer dans un monde de terreur. » Finalement, le 31 juillet 1944, Jeanine Morisse-Messerli est déportée avec un petit groupe de Françaises pour Schlieben, un petit village du Brandebourg allemand situé à côté d’une poudrerie où elle doit travailler.

Elle y reste jusqu’à la désertion des officiers allemands fin avril 1945 et l’arrivée des Russes qui libèrent le camp quelques jours plus tard. A la fin de la guerre, Jeanine Morisse-Messerli s’installe à Toulouse et y exerce le métier de décoratrice. Pendant longtemps, elle aura beaucoup de mal à témoigner et à raconter sa vie dans les camps, avant de publier un livre, Là d’où je viens, en 2008.

« C’est indescriptible, écrit-elle. La destruction de l’être par cette machine infernale, le nazisme, qui ne voulait pas seulement détruire le corps, mais l’esprit, l’âme. Le plus profond de l’être, l’avilissement total. »

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