Nécrologie. Une des grandes figures de la Résistance s’en est allée dans l’Eure

Nécrologie. Une des grandes figures de la Résistance s’en est allée dans l’Eure

Julia Lerbourg est décédée dimanche 17 novembre 2019 dans sa 101e année. Ses obsèques ont lieu jeudi 21 novembre 2019, en l’église du Gros-Theil prés du Neubourg dans l’Eure.

Julia Lerbourg est décédée dimanche 17 novembre 2019 dans sa 101e année. Ses obsèques ont lieu jeudi 21 novembre 2019, à 14 h 30, en l’église Saint-Georges du Gros-Theil prés du Neubourg dans l’Eure.

Julia Lerbourg, née le 9 janvier 1919 à Iwkowa en Pologne, avait été officiellement élevée au grade de chevalier de la Légion d’Honneur. Par décret particulier du président de la République en date du 23 avril 2015, relatif au 70e anniversaire de la libération de la France, le préfet des Hauts-de-Seine, à Nanterre, l’avait décorée mercredi 6 mai 2015 de cette prestigieuse récompense. Elle avait déjà reçu la Croix du combattant, et la Médaille du combattant volontaire de la Résistance de la France libérée. Elle portait l’insigne FFI pour sa participation effective aux combats de la libération. Julia avait également reçu les médailles de la Famille française d’or, d’argent et de bronze : elle a eu 9 enfants, 19 petits-enfants et 27 arrière-petits-enfants.

Elle s’engage dans le Résistance

Pendant l’occupation par l’Allemagne nazie, très jeune, Julia prend délibérément le parti de s’engager dans la Résistance, souvent au péril de sa vie. En 1938, elle a 19 ans, et quitte sa Pologne natale pour venir en France avec sa famille. Elle trouve un emploi dans une ferme de la banlieue de Lyon. C’est en 1939 qu’elle et sa famille se rendent en Normandie pour rechercher un travail, dans cette période troublée. Elle finit par trouver un emploi chez le châtelain du Gros-Theil, comme servante de maison. En septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne et le retour vers son pays natal est compromis.

Elle reste donc en France, et continue son activité au château. Elle doit apprendre rapidement le français, qu’elle ne parle pas, et c’est donc vers l’instituteur du village, M. Boutroville qu’elle se tourne.
Les S.S. sont cantonnés au Gros-Theil, et Julia échappe de peu à une rafle. Cette même année 1939, elle rencontre son futur époux Jean Lerbourg, couvreur, venu réparer la toiture du château. Le père de Jean dirige le réseau de résistance du canton d’Amfreville la Campagne. Son épouse Marthe et leurs enfants Jean et Pierre, sont également engagés dans la Résistance.

Julia et Jean se marient le 13 juillet 1942, un enfant Claude naît de cette union. C’est alors que Jean est activement recherché par les Allemands. Il prend le maquis et vit dans la clandestinité, résistant dans les Forces Françaises de l’Intérieur. Julia est désormais seule, jusqu’à la fin de la guerre, elle fait preuve d’un grand courage, elle cache des armes dans sa maison, alors que les perquisitions se font fréquentes. Les intimidations par les S.S. sont quotidiennes, des parachutistes alliés tombent sur la commune, quelquefois blessés, elle les soigne et les aide à rejoindre les réseaux de résistance.

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