QUAND CHARLES DENNER ETAIT MAQUISARD DANS LE VERCORS



Le premier prix du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire a été décerné à Justine CHEVILLARD, élève de troisième au collège Henri de Navarre à Nérac (Lot-et-Garonne) pour son cliché pris du camp de concentration de Vught-Hertogenbosch
Dans ce camp de concentration nazi situé au sud des Pays-Bas ont été internés plus de 30 000 prisonniers entre janvier 1943 et septembre 1944, dont des Juifs, des Tsiganes, des homosexuels et des résistants.
Cette candidate a accompagné sa création de réflexions que lui inspira ce lieu mais surtout d’un poème traduisant son émotion dans ce camp de concentration.
« Le cliché représente une double barrière de barbelés, électrifiés pendant la guerre, séparée par un fossé où se reflètent trois miradors. Plus à gauche se trouve une baraque de prisonniers. Autant de vestiges qui témoignent encore aujourd’hui d’une lourde impression d’enfermement et de privation de liberté. J’ai souhaité donner un effet sépia à ma photographie pour rehausser l’intensité du lieu et exprimer un caractère d’éternité comme si le temps s’y était figé, avec l’objectif de faire ressentir à chacun la nécessité de ne pas oublier les crimes atroces qui s’y sont déroulés. Quand je regarde cette photographie, je ne cesse ainsi de penser à ce millier d’enfants passés par Vught avant d’être exterminés à Sobibor, à ces 70 femmes enfermées dans une cellule de 9 mètres carrés sans ventilation(*), à ces 749 prisonniers qui y sont morts. Pourquoi cette haine ? Une question et des sentiments qui m’ont inspiré ce poème. »
Pourquoi cette haine ?
Ici, je la ressens partout,
Tout autour de nous cette haine.
Emprisonné depuis 20 jours
Cette haine me fait de la peine.
Je suis juif, j’ai 10 ans,
Je demande à maman
Pourquoi cette haine ?
Elle non plus ne sait pas
D’où vient-elle cette haine ?
Ça changera, dit-elle
Et je m’endors dans ses bras.
Toute la journée cette haine
Dans les yeux de ces criminels
Diaboliques comme Himmler,
Tyranniques comme Hitler.
Chaque jour ce ciel bleu,
Et cet horizon noir.
Me voient-ils mes aïeux
Derrière ce crématoire ?
La Mort va-t-elle nous prendre
Dans ses bras par centaines
Nous ôtant cette haine
Où nous laisser attendre ?
Je vois bien une obscure clarté
Dans le regard des prisonniers
Mélange de haine et d’espoir
Et la liberté la revoir.
Pourquoi ?
Pourquoi cette haine ?
(*) Le drame du bunker a eu lieu du 15 au 16 janvier 1944. Alors que plusieurs femmes ont montré leur solidarité envers une des codétenues, le commandant du camp décide d’en enfermer le plus possible dans une cellule. Au total 74 femmes sont ainsi emprisonnées dans une cellule de 9 m2. Pendant quatorze heures, elles restent ainsi entassées manquant rapidement d’oxygène. Lorsque la cellule est ouverte, dix femmes sont retrouvées mortes.
plus d’info sur le concours : https://www.fondationresistance.org/…/concours_p.htm

Le Caporal-Chef Zygmunt Wlodarczyk, commandant de la deuxième section de réserve de l’armée polonaise et résistant en France pendant l’Occupation s’est éteint le 5 novembre dernier, en Pologne. Zygmunt Wlodarzyk est né en France et a vécu son enfance dans la Cité de la Croix de Pierre à Dechy.
Le Comité Parisien de Libération s’incline avec un grand respect et un profond chagrin devant la
dépouille de Daniel Cordier, décédé le 20 novembre. Compagnon de la Libération, Officier de la
France libre, il sera le secrétaire de jean Moulin, unificateur de la résistance intérieure et fondateur
du Conseil National de la Résistance. Du tout premier jour du combat libérateur et jusqu’à son
dernier souffle, Daniel Cordier demeurera le symbole de l’engagement et de l’honneur de la
Résistance française, de la fusion de la France Libre et de la Résistance intérieure.
D’autres que nous diront la singularité du parcours de ce jeune homme, antisémite assumé et
admirateur de Pétain dont il rejettera immédiatement la trahison et au prix d’une douloureuse
réflexion personnelle le fera s’engager dans la lutte pour le retour de la démocratie et la
République. Il deviendra un rouage décisif du combat contre l’ennemi nazi, la collaboration et le
régime de Vichy.
Le Comité Parisien de la Libération, coordinateur de la Journée Nationale de la Résistance à Paris ,
gardera précieusement le souvenir de la participation de Daniel Cordier à la cérémonie du 27 mai
2018, rue du Four, hommage à la première réunion du CNR, en 1943. Entouré d’élèves d’écoles
parisiennes, et de lycéen-ne-s, Ce jour, il sut, malgré son grand âge, leur faire partager les leçons
toujours d’actualité de son engagement indéfectiblement républicain. Ce dialogue aussi amical
qu’animé lui avait aussi permis de mettre au premier plan l’exigence culturelle qu’il considérait
comme un des piliers de notre démocratie.
Le CPL appelle à lire et faire lire les ouvrages de Daniel Cordier, écrivain et historien de la
Résistance française et de l’engagement humaniste universel. C’est le moyen le plus fécond de
poursuivre son combat et de l’accompagner dans son éternité.
Paris le 21 novembre 2020
Daniel Cordier vient de s’éteindre. D’autres que nous dirons qui il fut, la singularité d’un parcours qui conduira un jeune homme qui avait Pétain en admiration, refusera sa trahison et deviendra pour combattre cette forfaiture le secrétaire de Jean Moulin, fondateur du Conseil National de la Résistance.
C’est avec un profond regret que je vous fais part de la disparition d’un résistant qui était très attaché aux actions menées par notre association. Yvan KOROLITSKI avait été très jeune un combattant FTP-MOI des groupes Carmagnole et Liberté de Lyon et de Grenoble.
Témoin inlassable, il participait depuis toujours aux soirées de réflexion que nous organisons au lycée Hélène Boucher. Il était un homme d’une gentillesse extrême, particulièrement chaleureux; et très apprécié des élèves auxquels il s’adressait. Souvent il me parlait, avec beaucoup d’émotion, des lettres que les jeunes lui envoyaient après ces rencontres.
C’est un grand humaniste qui disparaît, victime du Covid, tout comme son épouse, fille d’un républicain espagnol, riche des mêmes qualités.
Lors de la dernière rencontre avec les élèves du lycée Hélène Boucher, le 6 mars dernier, tout juste avant le confinement,Miguel Vallecillo, qui filme nos sections, avait réalisé plusieurs petits films avec Yvan. Vous pouvez les voir sur notre site:advr.fr
Pour l’ADVR : Yves Blondeau

Daniel Cordier, Secrétaire de Jean Moulin, est parti rejoindre « son patron ».
Il était Président d’Honneur du Cercle Jean Moulin, avec Hubert Faure, vétéran des 177 du Commando Kieffer.
Suzanne Escoffier, petite cousine de Jean Moulin, décédée récemment était elle-même membre d’Honneur.
Nous avions rencontré Daniel Cordier à plusieurs reprises et notamment pour nos films :
« Jean Moulin et moi, 18 mois d’une vie » et « 3 vies, 3 destins, 3 mémoires ».
Nous garderons de lui le souvenir de son élégance, de son sourire, de son rire, de sa vivacité d’ esprit, sa mémoire exponentielle et son émotion quand il parlait de sa rencontre à Paris avec ce père juif et son enfant qu’on empêchait d’entrer dans le square. Grande mémoire et si grande émotion surtout quand il parlait de Jean Moulin.
Il était Chancelier d’Honneur de l’ordre de la Libération et Grand Croix de la Légion d’Honneur.
Après un parcours de vie exemplaire, face aux attaques d’un ancien résistant contre Jean Moulin, il n’aura de cesse d’écrire pour sa mémoire de nombreux ouvrages dont « l’inconnu du Panthéon ».
C’est un grand Homme qui nous a quitté, un grand Monsieur.
C’est une terrible perte pour notre association. C’est une très grande perte pour la Mémoire et pour la France.
Cordialement
Salut et Fraternité

Morte à Genève dimanche à l’âge de 100 ans, cette ancienne institutrice s’est battue pour obtenir la grâce de celui qui la déporta et fut responsable de l’exécution de son fiancé.
En se dressant contre les nazis, dès les débuts de l’Occupation, Noëlla Rouget, qui est morte le dimanche 22 novembre à Genève à l’âge de 100 ans, aura combattu moins un ennemi que l’inhumanité. Et cela, cette volonté arc-boutée de faire triompher la bonté, ce besoin viscéral de vaincre la haine par le pardon, ce refus obstiné de venger le sang versé par un autre sang versé, ses camarades de la Résistance ne le comprendront que difficilement quand, vingt ans après la fin de la guerre, elle plaidera devant les juges pour sauver la tête de son bourreau.
Noëlla, née Peaudeau à Saumur (Maine-et-Loire) le 25 décembre 1919, est élevée dans une fervente foi catholique. A Angers, où la famille a très tôt déménagé, la guerre interrompt tous ses projets d’avenir. Dès 1941, devenue institutrice, elle entre dans la résistance, comme agente de liaison, au sein du mouvement gaullien « Honneur et patrie », puis du réseau Buckmaster Alexandre Privet, monté par les services d’espionnage britanniques. Au cœur de ces années sombres, elle se fiance avec Adrien Tigeot, également instituteur et également résistant, au sein du réseau Front national, d’obédience communiste.
Sur les hauts de Sainte-Radegonde, une rue portera le nom d’Héléna Fournier, comme l’a décidé le dernier conseil municipal. Elle est née en 1904 à Cussay et a tenu une épicerie, rue Febvotte, avec son mari Raymond. Pendant la guerre, ils rejoignent le mouvement de résistance Libé-Nord. Le 29 octobre 1942, Héléna est arrêtée, sur dénonciation, par la Gestapo. Son mari, absent à ce moment, échappe à l’arrestation. Elle est déportée à Auschwitz en 1943, à Ravensbrück en août 1944 et à Mathausen en mars 1945. Elle est la seule du groupe des 20 femmes parties de Tours à survive et revenir des camps. Elle rejoint Tours le 1er mai 1945 et se charge de contacter les familles des autres Tourangelles mortes en déportation pour leur annoncer leur décès, leur apporter réponses et réconfort. Elle reprendra sa vie d’épicière, toujours rue Febvotte. Les honneurs arrivent plus tard : caporal dans la Résistance intérieure française, médaillée du Combattant volontaire de la Résistance, Légion d’honneur en 1966 puis promue au grade d’officier en 1984. Elle décède en 1994. À Tours, seulement 1,6 % des noms de rue correspondent à une femme. La députée Sophie Auconie avait fait un rapport sur ce sujet : en France, 6 % des rues portent le nom d’une femme.
