Disparition. Robert Créange, la mémoire en actes !

Disparition. Robert Créange, la mémoire en actes !

Disparition. Robert Créange, la mémoire en actes !
Pierre Chaillan – L’humanité du 21 décembre 2021
Fils de déportés, investi au sein de la FNDIRP, l’ancien conseiller municipal PCF de Boulogne-Billancourt, engagé au CE de Renault, est décédé à l’âge de 90 ans.
Alors que les derniers témoins de la Shoah disparaissent, le travail de mémoire reste une nécessité de tous les instants. Robert Créange était une figure importante de cette génération des enfants juifs qui durent se cacher pour rester en vie et dont les parents, envoyés dans les convois aux wagons plombés, ne revinrent jamais des camps de la mort.
Né le 18 avril 1931 à Paris, il passe son enfance à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Mais l’obscurité de l’Occupation jette déjà son ombre. Sa mère, Raymonde, née Cahen, et son père Pierre Créange, israélite, homme de lettres, poète, membre de la SFIO, militant de la Ligue des droits de l’homme et de la Ligue internationale contre l’antisémitisme, sont recherchés par la Gestapo. Ils décident de gagner la zone Sud, en juillet 1942. Dénoncés par le passeur, ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau. Robert, 11 ans, et sa sœur Françoise, 13 ans, échappent à l’arrestation et sont élevés par leur tante. Ils n’oublieront jamais.
D’abord sympathisant socialiste, il est nommé instituteur en 1953 dans le Loir-et-Cher et adhère au PCF. Syndiqué à la FEN-CGT et au SNI, il milite comme secrétaire de la section de Marchenoir, puis comme membre du comité fédéral. Au début des années 1960, il est embauché par le comité d’entreprise (CE) de Renault. Cette rencontre avec les activités sociales de l’entreprise nationalisée, interrompue par quelques années d’enseignement, se prolongera durant deux décennies. Encadrant les centres de vacances du CE, il participe aux grandes grèves de 1968 chez Renault. En 1978, il dirige les activités sociales du CE, et ce, jusqu’à sa préretraite en 1986. En parallèle, le militant communiste, dirigeant de la section de Boulogne-­Billancourt, est élu conseiller municipal de 1983 à 1995, en charge de la jeunesse et du logement.
« Plus jamais ça ! »
Cet engagement social et politique reste ancré dans la mémoire de l’abomination nazie et son refus viscéral. Robert Créange s’investit au sein de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), fondée par Marcel Paul. Il en deviendra le secrétaire général en 1994 et assume aussi les responsabilités de secrétaire général du Comité national du souvenir des fusillés du Mont-Valérien, du Comité du souvenir des 35 martyrs de la cascade du bois de Boulogne. « Plus jamais ça ! » Lors de la manifestation du 27 avril 2002, à Paris, contre la présence du FN au second tour, il est interviewé dans le 20 heures de France 2. Inlassablement, il multiplie les interventions dans les établissements scolaires auprès des jeunes générations.
Un Hommage sera rendu à Robert CREANGE/
Le jeudi 23 Décembre à 11 heures,
salle Landowski, 28 avenue André Morizet à
Boulogne (métro Marcel Sembat)
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