Des Martiniquaises engagées pendant la seconde guerre mondiale

Des Martiniquaises engagées pendant la seconde guerre mondiale

Des Martiniquaises se sont engagées pour une France libre pendant la seconde guerre mondiale. Manon Tardon et Jeanne Catayée sont deux d’entre elles. Des femmes de caractère qui ont lutté pour notre liberté. Ne les oublions pas.
Fabienne Leonce/Brigitte Brault • Publié le 18 avril 2021 à 10h13

Elles se sont engagées pour une France libre, sont parties combattre l’ennemi pendant la seconde guerre mondiale ou soutenir les troupes en Métropole mais restent souvent dans l’ombre.

Parmi ces femmes Martiniquaises, Manon Tardon et Jeanne Catayée.

Jeanne Duton Catayée vient d’avoir 100 ans. Malgré son grand âge, ses yeux pétillent de vie.

Elle a vécu la guerre 39-45, certes non pas dans les combats, mais dans les bases arrières.

Engagée volontaire et pétrie de patriotisme. Son seul leitmotiv était de chasser les Allemands dans la France occupée.

Elle apprend alors à se servir d’une arme, geste qu’elle mime encore aujourd’hui quand elle évoque ses souvenirs.

Née à Sinnamary en Guyane, elle arrive  à l’âge de trois ans en Martinique. Une enfance passée au Morne-Rouge et des études ou elle obtient son brevet de capacité pour être enseignante.

Arrive la guerre, l’occupation et l’amiral Robert, avec de nombreuses contraintes et restrictions.

L’appel du général de Gaulle est déterminant. Jeanne Catayée demande d’abord à son père l’autorisation de s’engager.

Lorsque la France entre en résistance, Jeanne s’engage aux côtés du Commandant Tourtet. Il se fait connaitre lors de la révolte de Balata qui met fin au règne de l’amiral Robert en Martinique en 1943.

Elle s’engage dans le BA5, le bataillon marche n°5. Quitte la Martinique pour le Maroc. Dans les Forces Armées Françaises, elle est Afat, c’est-à-dire auxiliaire féminine dans l’armée de terre.

Nous sommes en août 1943. Elle se forme aux opérations de téléphonie, devient donc télétipiste  et opératrice radio. En Clair, elle décripte les messages.

Elle rejoint Marseille en 1945  puis une des poches de la résistance près de l’Italie.  Enfin, se retrouve aux côtés des résistants de l’atlantique. Lors d’un combat violent, le commandant Tourtet est tué par les allemands

Repousser l’ennemi

Défendre la France, repousser l’ennemi, c’est également l’ambition de Manon Tardon.

Cette figure de la résistance est née à Fort de France en 1913.

Elle est contemporaine d’Aimé Césaire, elle fait partie de la grande bourgeoisie créole de couleur qui possède des hectares de terre entre  le Morne-Rouge et l’Anse Couleuvre au Prêcheur.

D’une grande beauté, cette jeune femme brillante, obtient son baccalauréat à 15 ans. Puis deux diplômes d’histoire. Et Puis arrive la guerre

Elle décide de participer à cette guerre en se formant d’abord puis en s’engageant dans la 1ere armée française en 1944.

Le 8 mai 1945, elle aurait été la seule femme à faire partie de la délégation française qui accompagnait le général à Berlin. Une délégation qui a reçu l’acte de capitulation de l’armée allemande.

Elle est décorée de la croix de guerre.

Lors de ses obsèques en 1989 à Saint-Pierre, elle reçoit  des honneurs militaires.

Une rue, route de Didier porte également son nom.

(Re)voir le reportage de Fabienne Leonce et d’Eddy Bellerose.

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