Le témoignage fort de Ginette Kolinka, l’une des dernières survivantes de la Shoah

Le témoignage fort de Ginette Kolinka, l’une des dernières survivantes de la Shoah


« Soyez des passeurs de mémoire ! » : c’est le souhait qu’a formulé Ginette Kolinka à l’issue de sa conférence, au collège de Rhuys, de Sarzeau (Morbihan), jeudi 1er avril 2021, dans l’après-midi, organisée à l’initiative du comité de jumelage.

« Je suis née en février 1925, à Paris. Je suis la sixième d’une fratrie de sept enfants », commence Ginette Kolinka. L’une des dernières rescapées du camp de concentration Auschwitz-Birkenau a raconté son histoire à la centaine d’élèves des quatre classes de 3e du collège de Rhuys, de Sarzeau (Morbihan), jeudi 1er avril 2021, dans un silence chargé d’émotion.

« Je suis arrêtée en mars 1944 »
Juive non pratiquante, Ginette passe son enfance à Aubervilliers et voit sa vie bouleversée par la Seconde Guerre mondiale alors qu’elle a tout juste 16 ans. En juillet 1942, prévenue d’une arrestation imminente, sa famille parvient à rejoindre la zone libre et à s’installer à Avignon dans le Vaucluse. Mais tout bascule, en mars 1944. Probablement à la suite d’une dénonciation, « je suis arrêtée en mars 1944 par la Gestapo avec mon père, mon petit frère, mon oncle et un de mes cousins », raconte-t-elle.

Après plusieurs étapes à la prison d’Avignon, puis celle des Baumettes à Marseille, la famille se retrouve internée au camp de Drancy, Seine-Saint-Denis, pendant un mois, avant d’être déportée, en train, au camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, dans le même convoi que Simone Veil.

« Ils ont été emmenés dans les chambres à gaz »
« Dès l’arrivée, je suis brutalement séparée de mon père et de mon frère que je ne reverrai plus car ils sont immédiatement emmenés dans les chambres à gaz », se souvient la rescapée. Ginette est alors sélectionnée pour des travaux de terrassement qu’elle endure dans des conditions effroyables jusqu’en octobre 1944, période à laquelle elle est transférée successivement aux camps de Bergen-Belsen, en Allemagne, et de Theresienstadt, en Tchéquie.

En mai 1945, « je suis libérée par les alliés et rapatriée à Paris, le mois suivant », poursuit Ginette. À peine reconnaissable car elle ne pesait plus que 26 kg, elle retrouve sa mère et les autres membres survivants de sa famille.

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