Hommage à Colette Dronne

Hommage à Colette Dronne

Colette Dronne, fille du capitaine Dronne (entré dans Paris le 24 août 1944, à la tête de la Nueve) est morte. Elle était un des derniers témoins de ces hommes étrangers, dont beaucoup de républicains espagnols, qui participèrent à la Libération de Paris. Colette Flandrin Dronne était présente chaque année, aux cérémonies de cet épisode majeur de l’histoire de Paris. Mes pensées vont à sa famille et à tous ceux qui travaillent à faire vivre la mémoire des combattants de la Nueve et de la 2ème DB.
Communiqué de l’association 24 août 1944, la Nueve:
« Les républicains Espagnols perdent une grande amie !
Colette Flandrin Dronne vient de nous quitter, ce mercredi 10 mars 2021 (1936-2021). L’association 24 août s’associe au deuil de ses proches. Nous réalisons avec une grande tristesse combien elle disait vrai quand elle affirmait : Les hommes de la Nueve sont Ma Famille ! Elle était devenue de Notre famille de mémoire.
Compagne de nos hommages aux Espagnols républicains de la Nueve, Colette n’a jamais manqué de rendez-vous tant que sa santé le lui a permis, pour rappeler, à tous mais surtout aux jeunes, le combat pour la liberté mené au coude à coude par son papa et ces « diables d’Espagnols » si indisciplinés mais tellement courageux et solidaires.
Dès qu’il s’agissait d’intervenir auprès d’un lycée, avec des classes d’élèves faire le parcours de l’entrée de la Nueve dans Paris, elle était là. Présente, toujours de belle humeur et disposée à conter par le menu les anecdotes qui ont égayé sa propre jeunesse et lui ont révélé le sens du bonheur. Elle était intarissable, drôle et tellement passionnante. Les jeunes lycéen(e)s l’auraient écouté des heures durant sans se lasser, et nous aussi.
Tout comme ces élèves et leurs professeurs venus de Châteaudun par une fraiche matinée de février 2019. Emportés par la chaleur de sa voix et la ferveur de son récit, sous la douce caresse du soleil d’hiver nous avons tous pique-niquer dans le square de la tour Saint-Jacques, accrochés à ses lèvres pour imaginer les combats dans un Paris en lutte contre l’armée d’occupation allemande aux prises avec les hommes de la Nueve.
Nous nous souvenons de sa visite au 33 rue des vignobles (siège de la CNT espagnole en exil) les 23 et 24 août 2018 où elle a accueilli avec une joie non feinte la famille Campos : Teresa Campo, fille de Miguel Campo (officier de la Nueve disparu durant la campagne d’Alsace) et ses enfants.
Ou encore il fallait l’entendre rire quand elle racontait comment elle s’est mise à danser avec l’huissier (qui était un réfugié républicain espagnol) de son étage à la préfecture de Versailles le 20 novembre 1975 en apprenant la mort du dictateur, sous le regard médusé du préfet.
Dans la vie, il est rare de rencontrer des personnes d’exception qui vous font regarder la vie sous un angle positif et rieur. Eh bien Colette était de ceux-là. Bavarder une fois avec elle et vous aviez l’impression qu’elle était l’amie de toujours, et essentielle à la poursuite de votre chemin de mémoire.
Tous les membres de l’association 24 août 1944 s’associent à la grande tristesse de sa famille et de ses proches, pour avoir perdu cet être d’exception. Merci Colette d’avoir été tant de fois à nos côtés et d’avoir porté la mémoire de la Nueve comme celle de ta propre famille. »
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