Eure-et-Loir : le camp d’internement de la Seconde Guerre mondiale de Voves vandalisé pendant le confinement
Il y a 77 ans, un bombardier canadien s’écrase dans un champ. Deux membres de l’équipage reposent au cimetière communal.
L’ancien camp de Voves (Eure-et-Loir), où étaient emprisonnés en majorité des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, a été vandalisé pendant le confinement. C’est le 2e fois depuis le début de l’année ! Le comité du souvenir qui s’occupe du site a déposé plainte.
C’est lui qui a découvert, le 2 avril dernier, l’ancien camp d’internement vandalisé, mais il n’a décidé d’en parler sur Facebook que ce mercredi 15 avril.
C’était la première fois qu’il se rendait sur le site depuis le début du confinement. Parmi les dégradations surprenantes constatées, « ils ont arraché les 9/10e des piquets (qui sert à protéger des rosiers dédiés à la déportation), et ils les ont bien rangés à côté d’un parterre« , raconte Etienne Egret.
Est-ce qu’ils n’ont pas eu le temps de les emmener ? Ou est-ce fait exprès pour nous empoisonner ?
Des excréments le long de la baraque-musée
Le secrétaire du comité du souvenir se pose d’autant plus cette question qu’il a également découvert plusieurs tas d’excréments. « Le bac des toilettes extérieuses a disparu. Or, ils ont fait leurs besoins le long de la baraque. » Vu l’état des étrons, le passage des individus était récent, d’après Etienne Egret.
Les portes de la baraque ont par ailleurs été forcées, et le vasistas du wagon de déportation ouvert. « Il faut le faire, c’est dur, c’est pas un gamin de 10 ans qui a fait ça« , commente-t-il.
Un des autres actes de vandalisme qui scandalise Etienne Egret concerne un tunnel qui a permis à 42 détenus de s’évader en mai 1944 pour rejoindre ensuite les rangs de la Résistance Française : « On a reconstitué le départ du souterrain de la grande évasion. Pour le protéger, on a remis la dalle de l’époque. Là, la dalle est fêlée d’un bout à l’autre. Il va falloir qu’on la retire, en refaire une autre, et garder l’originale précieusement, parce qu’au niveau historique elle a quand même de la valeur. »
« Ils cassent un travail de mémoire »
Une première vandalisation avait été constaté au mois de janvier de cette année, sans parler de dégradations précédentes qui ont conduit les membres de association à protéger les collections chez eux quand le camp est fermé.
« On fait tout ce qu’on peut pour que ce souvenir reste, entretenir la mémoire de ces gens qui se sont battus et ont souffert pour qu’on vive dans un pays libre, et maintenant des abrutis profitent de cette liberté pour faire n’importe quoi« , déplore Etienne Egret. « Ce sont des gens qui ne respectent tristement rien. »
On passe un temps fou pour faire ce travail de mémoire et en quelques minutes, eux il cassent tout.
Vidéo-surveillance ?
Etienne Egret a déposé plainte le 4 avril dernier. La gendarmerie et la police municipale ont procédé aux constatations. Le secrétaire du comité du souvenir déclare avoir échangé avec le maire sur l’utilité de faire passer des patrouilles de gendarmerie ou d’installer une caméra de vidéo-surveillance.
Quant au coût des réparations, il n’a pas pu être estimé pour l’instant et le sera après le confinement.