Rose Valland, portrait d’une femme engagée

Rose Valland, portrait d’une femme engagée

Jusqu’au 27 avril, le Musée dauphinois, à Grenoble, présente une remarquable exposition sur Rose Valland, rappelant le rôle décisif joué par la conservatrice dans le sauvetage de plus de 60 000 œuvres d’art spoliées par les nazis pendant l’Occupation Entretien avec Olivier Cogne, directeur de l’établissement isérois.

Figure de la Résistance, Rose Valland a joué un rôle extrêmement important en faveur du patrimoine artistique. Pourtant, on sait peu de choses, avant son arrivée au musée du Jeu de Paume, en 1932. Y a-t-il des éléments qui laissent présager le parcours d’exception qui sera le sien ?

Issue d’un milieu relativement modeste, Rose Valland est née à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, une commune rurale du Dauphiné. Rien ne la prédestine à avoir le parcours professionnel hors-du-commun qui va être le sien. Elle suit, grâce à sa mère, des études très poussées à une époque où peu de femmes se lancent dans un cursus universitaire. Après avoir envisagé de devenir institutrice, elle se découvre à la fois une passion pour les beaux-arts et un très beau coup de crayon, accumulant les diplômes : École normale d’institutrices de Grenoble, École des beaux-arts de Lyon puis de Paris, École du Louvre, École pratique des hautes études… Cette femme brillante réussit tout ce qu’elle entreprend.

Elle connaît néanmoins une reconnaissance tardive. Lorsqu’elle intègre le Jeu de Paume, dans les années 30, c’est en tant qu’attachée de conservation bénévole ; elle ne sera nommée conservatrice des musées nationaux qu’en 1952, à l’âge de 53 ans. Ce qui ne l’empêchera pas de réaliser, dès le début de sa carrière, des expositions importantes et avant-gardistes. Elle organise notamment en 1937 une exposition intitulée « Les femmes artistes d’Europe exposent au Jeu de Paume » ; ce qui est sans doute l’une des premières, sinon la première manifestation de ce type dédiée dans un musée français aux femmes artistes et à leur production.

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