Seine-Saint-Denis : Jacqueline Tamanini, résistante de la première heure, est morte
Ancienne conseillère municipale de Montreuil, elle avait notamment participé, dès juillet 1940, à l’organisation de la Résistance dans la banlieue Est de Paris.
Les « actes de sabotage », les « hurlements des SS », « la faim »… Jacqueline Tamanini, résistante de la première heure décédée à Montreuil ce dimanche à l’âge de 98 ans n’avait rien oublié de ces années de résistance puis de déportation. Cette « militante déterminée, humaniste et progressiste », comme l’a souligné ce lundi Patrice Bessac, le maire (PCF) de Montreuil, était née le 7 octobre 1921 au sein d’une famille où les réunions de section avaient lieu au domicile familial.
En 1936, l’adolescente, couturière de formation et ouvrière à l’usine depuis ses 14 ans, adhère à l’Union des jeunes filles de France (UJFF), une organisation politique liée à la Fédération des jeunesses communistes de France.
En 1940, la direction du PCF charge l’UJFF de renouer les contacts entre les militants pour structurer l’appareil clandestin. C’est dans ce contexte que Jacqueline Tamini entre dans la Résistance en juillet 1940. Agent de liaison, elle participe alors à l’organisation de la résistance dans la banlieue Est de Paris où elle transporte et diffuse des tracts clandestins appelant à la lutte contre l’ennemi.
Déportée à Ravensbrück à 23 ans
En 1942, elle part en Bretagne ou elle rejoint les Francs-tireurs et partisans français (FTP). Arrêtée en août 1943 par la police française, elle est condamnée, écrouée à la centrale de Rennes, puis livrée aux autorités allemandes.
A 23 ans, elle est déportée vers le camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne). Transférée au Kommando Hasag près de Leipzig, elle subit les terribles conditions du travail forcé, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son combat en procédant à des sabotages. En avril 1945, les SS évacuent le Kommando.
Commence alors une terrible marche d’une semaine, qui la conduit de Leipzig à Dresde. Récupérée par les soldats soviétiques, elle est rapatriée en France, en juin 1945, et retourne chez elle, à Montreuil.