« Le chant des partisans », un hymne français de la seconde guerre mondiale à l’histoire bien singulière

« Le chant des partisans », un hymne français de la seconde guerre mondiale à l’histoire bien singulière

AFP

Le mythe voulait que « le Chant des partisans » soit né dans les maquis. Mais la plus célèbre chanson française de la Seconde guerre a été composée à Londres par une Russe fière des exploits de partisans soviétiques, rappelle une exposition à Paris.

La guitare d’Anna Marly, aristocrate née Anna Betoulinsky en 1917 à Pétrograd en pleine révolution d’Octobre et exilée en France peu après et le manuscrit original sont des pièces phares d’une exposition au musée de l’Ordre de la Libération dédiée jusqu’au 5 janvier à la création de cet hymne de la Résistance.

Compositrice, guitariste, danseuse et chanteuse dans les cabarets parisiens, elle prend le nom de scène Marly. La guerre la contraint à un nouvel exil, en Angleterre, où elle tourne dans les cercles russophones résistants et s’engage comme cantinière dans les Forces françaises libres.

C’est en 1942 à Londres, après avoir lu le récit de la bataille de Smolensk qui a marqué l’arrêt de l’offensive allemande sur le front de l’Est en 1941, qu’elle écrit la musique et les paroles en russe de la « La Marche des partisans » qu’elle interprétera elle-même et qui deviendra « Le Chant des partisans ».

Marly, Kessel, Druon

En 1943, Joseph Kessel, fils de Juifs de culture russe, aviateur et romancier et son neveu Maurice Druon écrivent les paroles en français, poussés par le résistant Emmanuel d’Astier de la Vigerie.

« Un peuple qui n’a pas de chanson est un peuple qui ne peut pas se battre« , disait Joseph Kessel qui a combattu pendant les deux guerres.

Emmanuel d’Astier de la Vigerie qui avait pour sa part écrit les paroles pour une autre chanson d’Anna Marly, la « Complainte des partisans », réinterprété en 1969 en anglais par Leonard Cohen, voulait que les auteurs gardent l’anonymat.

« Marly, Kessel, Druon qui ont écrit cela à Londres autour du thé et des sandwichs, cela n’apporterait pas beaucoup de crédibilité au chant des maquis. Il faut qu’on s’imagine qu’il surgit de la France occupée et appartient à tous les maquisards« , souligne Lionel Dardenne, commissaire de l’exposition.

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