Cholet « J’ai choisi la Résistance à mes études »
Jacques Bonnet avait 18 ans à l’été 1943, lorsqu’il fut recruté par la Résistance française. Il a fait ses armes dans le Choletais au côté du gendarme René Tournier, avant d’être muté à La Rochelle.
Le corps est fatigué, l’esprit est toujours vif. Jacques Bonnet a eu 95 ans le 18 août dernier. Au printemps 1943, pas encore la vingtaine, il est recruté par René Tournier, résistant choletais, pour former un groupe d’action à Cholet. « Je suis allé à l’hôtel de ville pour entrer dans la défense passive
(sécurité civile). René Tournier est venu me trouver et m’a demandé si j’étais Jacques Bonnet. J’ai dit : « Oui ». On a parlé de la situation, et il m’a dit : « Je forme un groupe »
, raconte le nonagénaire. Il voulait de jeunes célibataires.
»
Jean Chauvin et Paul Martin, qu’il a tous deux côtoyés au collège Colbert, ainsi qu’un certain Étienne Ferrari forment le reste de l’équipe. À l’époque, Jacques Bonnet sort d’une longue maladie contractée en 1941, l’obligeant à mettre entre parenthèses ses études d’ingénieur à Paris. Il devait les reprendre à l’automne 1943. « Mais j’ai choisi la Résistance à mes études
», ponctue-t-il.
L’apprentissage de l’armement allemand
Pendant près d’un an, les quatre jeunes hommes sont formés par René Tournier, d’une dizaine d’années leur aîné et gendarme de profession. Des exercices de mises en situation et l’apprentissage de l’armement allemand leur sont dispensés. « J’ai eu beaucoup de contacts avec Tournier. Ses conseils, je m’en suis beaucoup servi. Il était gendarme et connaissait pas mal de choses. Je dois lui dire un grand merci. C’est sûrement grâce à lui si je suis encore là aujourd’hui
», remercie Jacques Bonnet. Le groupe entre réellement en action à l’été 1944, avec notamment, le sabotage de la voie de chemin de fer Cholet-Angers.