Dans l’Eure, un admirateur de Pétain préside la cérémonie en mémoire des déportés

Dans l’Eure, un admirateur de Pétain préside la cérémonie en mémoire des déportés

Philippe Marche, à l’arrière-plan avec un cahier noir roulé dans les mains, lors d’un hommage à Yvonne Bonn, née Kahn, institutrice juive déportée à Auschwitz et décédée en novembre 1943, à l’école Jean-Moulin au Neubourg. | GILLES MOTTEAU

Au Neubourg, près d’Évreux, le maître de cérémonie local ne cache pas sa sympathie pour Philippe Pétain. Le secrétaire fédéral du PS parle « d’insulte insupportable à la vérité historique ».

Au Neubourg, comme partout en France, dimanche 28 avril 2019, on a commémoré les victimes de la Déportation du régime nazi et de ses zélateurs français. Mais dans cette bourgade, dont la maire Marie-Noëlle Chevalier est aussi conseillère régionale et secrétaire départementale LR de l’Eure, un admirateur revendiqué et assumé de Pétain a présidé la cérémonie.

Interrogé sur sa présence en cette qualité, Philippe Marche ne voit pas de problème à sa présence à ce genre de commémoration. Quant à savoir s’il admire Pétain, le maître de cérémonie local l’affirme sans ambiguïté : « Oui bien sûr. C’est le chef de la Première Guerre mondiale. » Mais l’homme reconnaît aussi posséder et afficher chez lui des portraits du maréchal de l’époque vichyste.

« Insulte insupportable à la vérité historique »

Si la maire du Neubourg était absente le 28 avril, ce n’était pas le cas le 19 mars 2019. Comme chaque fois depuis des années, Philippe Marche était maître de cérémonie pour la commémoration des accords d’Evian et de la fin de la guerre d’Algérie. Il aurait entonné a capella Le Chant des Africains, dans sa version Chantiers de jeunesse que le régime vichyste du maréchal Pétain avait instauré. Une version qui glorifie le régime de Vichy et l’empire français.

Dans l’Eure, les premières réactions ne se sont pas fait attendre. Timour Veyri, le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, a souligné : « Ce choix de M. Marche par la secrétaire générale du Parti Les Républicains de l’Eure pour présider dans sa ville une cérémonie en l’honneur des victimes de la déportation est une insulte insupportable à la vérité historique comme à toutes celles et à tous ceux qui chérissent la mémoire des disparus. »

Isabelle Vauquelin, deuxième adjointe au maire, a assumé le choix de Philippe Marche, avant de murmurer du bout des lèvres : « Je ne connaissais pas cette admiration… » Et d’ajouter : « On réfléchira entre élus par rapport à la position à tenir pour l’année prochaine. »

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