Mois : décembre 2020

Prix du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire

Prix du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire

Le premier prix du Concours de la meilleure photographie d’un lieu de mémoire a été décerné à Justine CHEVILLARD, élève de troisième au collège Henri de Navarre à Nérac (Lot-et-Garonne) pour son cliché pris du camp de concentration de Vught-Hertogenbosch

Dans ce camp de concentration nazi situé au sud des Pays-Bas ont été internés plus de 30 000 prisonniers entre janvier 1943 et septembre 1944, dont des Juifs, des Tsiganes, des homosexuels et des résistants.

Cette candidate a accompagné sa création de réflexions que lui inspira ce lieu mais surtout d’un poème traduisant son émotion dans ce camp de concentration.
« Le cliché représente une double barrière de barbelés, électrifiés pendant la guerre, séparée par un fossé où se reflètent trois miradors. Plus à gauche se trouve une baraque de prisonniers. Autant de vestiges qui témoignent encore aujourd’hui d’une lourde impression d’enfermement et de privation de liberté. J’ai souhaité donner un effet sépia à ma photographie pour rehausser l’intensité du lieu et exprimer un caractère d’éternité comme si le temps s’y était figé, avec l’objectif de faire ressentir à chacun la nécessité de ne pas oublier les crimes atroces qui s’y sont déroulés. Quand je regarde cette photographie, je ne cesse ainsi de penser à ce millier d’enfants passés par Vught avant d’être exterminés à Sobibor, à ces 70 femmes enfermées dans une cellule de 9 mètres carrés sans ventilation(*), à ces 749 prisonniers qui y sont morts. Pourquoi cette haine ? Une question et des sentiments qui m’ont inspiré ce poème. »

Pourquoi cette haine ?
Ici, je la ressens partout,
Tout autour de nous cette haine.
Emprisonné depuis 20 jours
Cette haine me fait de la peine.
Je suis juif, j’ai 10 ans,
Je demande à maman
Pourquoi cette haine ?
Elle non plus ne sait pas
D’où vient-elle cette haine ?
Ça changera, dit-elle
Et je m’endors dans ses bras.
Toute la journée cette haine
Dans les yeux de ces criminels
Diaboliques comme Himmler,
Tyranniques comme Hitler.
Chaque jour ce ciel bleu,
Et cet horizon noir.
Me voient-ils mes aïeux
Derrière ce crématoire ?
La Mort va-t-elle nous prendre
Dans ses bras par centaines
Nous ôtant cette haine
Où nous laisser attendre ?
Je vois bien une obscure clarté
Dans le regard des prisonniers
Mélange de haine et d’espoir
Et la liberté la revoir.
Pourquoi ?
Pourquoi cette haine ?

(*) Le drame du bunker a eu lieu du 15 au 16 janvier 1944. Alors que plusieurs femmes ont montré leur solidarité envers une des codétenues, le commandant du camp décide d’en enfermer le plus possible dans une cellule. Au total 74 femmes sont ainsi emprisonnées dans une cellule de 9 m2. Pendant quatorze heures, elles restent ainsi entassées manquant rapidement d’oxygène. Lorsque la cellule est ouverte, dix femmes sont retrouvées mortes.

plus d’info sur le concours : https://www.fondationresistance.org/…/concours_p.htm

 

Héros de la résistance à Dechy, Zygmunt Wlodarczyk n’est plu

Héros de la résistance à Dechy, Zygmunt Wlodarczyk n’est plu

Le Caporal-Chef Zygmunt Wlodarczyk, commandant de la deuxième section de réserve de l’armée polonaise et résistant en France pendant l’Occupation s’est éteint le 5 novembre dernier, en Pologne. Zygmunt Wlodarzyk est né en France et a vécu son enfance dans la Cité de la Croix de Pierre à Dechy.

Hommage national à Daniel Cordier : « Il était le patron de mémoire de l’Ordre de la Libération »

Hommage national à Daniel Cordier : « Il était le patron de mémoire de l’Ordre de la Libération »

Comment faire perdurer la mémoire de la Résistance ? C’est le travail de Lionel Boucher, secrétaire de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, qui recueille au quotidien les témoignages des anciens résistants encore en vie.

Article rédigé par

Florence Morel – franceinfo
France Télévisions

Recueillir et transmettre. Telles sont les missions de Lionel Boucher, secrétaire de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, décernée à plus de 65 000 résistants, après-guerre. Moins connue que sa grande sœur, la Croix de la Libération, cette décoration est toujours décernée à titre posthume.

Daniel Cordier, mort à 100 ans vendredi 20 novembre et dont l’hommage national a lieu jeudi 26 novembre, était l’un des deux derniers Compagnons de la Libération encore en vie et chancelier d’honneur de l’Ordre de la Libération. Au fil des ans, il est parfois difficile de recueillir le témoignage et entretenir la mémoire de ceux qui ont vécu ces heures cruciales pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est précisément le travail de Lionel Boucher, qui détaille auprès de franceinfo ses méthodes pour connaître chaque jour un peu plus ces résistants qui ont façonné l’histoire du pays.

Franceinfo : Daniel Cordier s’est éteint vendredi dernier. Il était l’un des deux derniers Compagnons de la Libération encore en vie. Que représentait-il pour vous ?

Lionel Boucher : J’ai eu la chance de le côtoyer, car il était le chancelier d’honneur de l’Ordre de la Libération depuis octobre 2017 et la mort de son prédécesseur, le chancelier Fred Moore. Daniel Cordier était notre représentant officiel, l’emblème des Compagnons et de la Résistance encore en vie. Notre patron de mémoire, en quelque sorte. Depuis sa création, l’Ordre de la Libération a toujours eu un Compagnon de la Libération à sa tête. Le prochain sera très certainement Hubert Germain, le dernier Compagnon encore en vie.

Nous sommes à la fin de l’année 2020, il ne reste plus qu’une centaine de médaillés de la Résistance encore en vie. Comment entretenez-vous leur mémoire ?

Pour l’entretenir, nous avons beaucoup travaillé avec les Compagnons de la Libération française par le passé. Le travail est désormais en cours avec les médaillés de la Résistance. Mon rôle est de faire connaître au monde entier les parcours de ces héros de la Résistance. Cela consiste à étoffer leurs dossiers et lancer des études scientifiques pour les faire connaître au plus grand nombre au sein du musée de l’Ordre de la Libération.

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