L’exposition itinérante consacrée à la médaille de la Résistance française et à ses récipiendaires réalisée par la Fondation de la Résistance et l’Association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française (ANDMRF) sera présentée à Plougasnou (Finistère) du 5 au 18 septembre 2020 dans la salle Prévôtale.
La médaille de la Résistance française a été décernée à Plougasnou par décret en date du 31 mars 1947 (17 villes ou villages de métropole ainsi que la Nouvelle-Calédonie ont reçu cette décoration).
Les lieux de mémoire de Plougasnou sont référencés sur la carte interactive du Musée de la Résistance en ligne grâce au travail de Maryvonne Moal, présidente des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du Finistère : http://www.museedelaresistanceenligne.org/lieux/
De même, toujours grâce au travail effectué par madame Moal, le musée de la Résistance en ligne présente dans sa base nominative de résistants, une rubrique « Chemin de mémoire Plougasnou » qui renvoie aux biographies d’une quinzaine de résistants locaux (http://www.museedelaresistanceenligne.org/liste-personne.php)
Le 11, 12 et 13 septembre 2020, la commune de Plougasnou accueillera les représentants des 18 collectivités territoriales françaises Médaillées de la Résistance pour un week-end de commémoration (passation du drapeau des collectivités médaillées de la Résistance).
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Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora
Proche de Buchenwald auquel il était d’abord rattaché, Mittelbau-Dora fut l’un des camps de concentration et d’extermination par le travail les plus meurtriers du IIIe Reich. D’août 1943 à avril 1945, près de 9 000 déportés de France ont creusé des tunnels pour installer un site industriel et assembler les pièces de fusées V2 censées anéantir l’Angleterre depuis le Pas-de-Calais. Plus de la moitié sont morts dans l’enfer du camp.
Qui étaient-ils ? D’où venaient-ils ? Pour quelles raisons ont-ils été arrêtés ? Que sont devenus les survivants ? Ces parcours ici relatés témoignent de l’engagement, du courage dont ont fait preuve ces déportés, résistants pour la plupart, mais aussi des souffrances terribles qu’ils ont endurées.
Tous nous semblent familiers tant, jusqu’à la guerre, leur destin semblait se fondre dans celui des hommes de leur époque : ouvriers, fonctionnaires, ingénieurs, artisans, étudiants ou vétérans de 1914-1918… Au fil des pages, nous découvrons Pierre Walter, jeune militaire de 22 ans, qui tentait de rejoindre les Forces française libres ; Émile Fabre, 50 ans, arrêté pour résistance communiste dans les Bouches-du-Rhône ; Robert Bailly, 20 ans, Jurassien, réfractaire au STO ; Isidore Haggai, 32 ans, tailleur à Paris, arrêté au motif qu’il ne portait pas l’étoile jaune.
Depuis Roger Abada jusqu’à Benjamin Zyman, en passant Stéphane Hessel et Simone Veil, ces notices biographiques, enrichies d’un index par département, retracent l’histoire d’un pan entier de la déportation dans toutes ses composantes et sa complexité.
Fruit de près de deux décennies de recherches, du recoupement de milliers d’archives, de la mobilisation sans précédent d’historiens, de professeurs, d’archivistes, de bénévoles, Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora rend enfin justice à l’engagement et au combat mené par les déportés contre le nazisme.
LES COMPAGNONS DE LA LIBÉRATION – Tome 4. Romain Gary
Il y eut Romain Gary l’écrivain mais aussi le soldat déterminé à se battre malgré la capitulation française en 1940. Un focus un peu étonnant sur l’interminable attente du combat.
Grand écrivain français du XXe siècle et deux fois prix Goncourt, Romain Gary fut également décoré du titre de Compagnon de la Libération pour avoir, le 25 janvier 1944, bombardé des rampes de lancement de V1 allemands au sud de Saint-Omer et ramené son équipage sain et sauf, bien que blessé lui-même.
Un fait d’armes que raconte Catherine Valenti et Claude Plumail, dans le quatrième volet d’une série consacrée à quelques uns des 1.038 compagnons de la Libération, un ordre créé par le Général de Gaulle afin de récompenser les braves ayant rejoint la France libre et la Résistance.
Pourtant cet épisode de 1944 ne forme pas le coeur de l’album. Car ici, ce qui ressort ce sont l’admiration que Romain Gary vouait à de Gaulle, l’amour qu’il portait à sa mère – dont l’annonce romancée de la mort est reprise telle que décrite dans « La Promesse de l’aube » – et surtout l’attente du combat. Une attente d’autant plus interminable que le jeune homme veut à tout prix se battre pour sa patrie d’adoption et qu’il semble sans cesse jouer de « malchance » et accumuler les manqués, arrivant après la bataille ou restant cloué sur un lit d’hôpital plusieurs mois… Résultat, cette histoire complète en 56 pages au dessin classique – enrichie d’un cahier documentaire sur son parcours – surprend un peu par sa légèreté et son humour, quitte peut-être à estomper un peu l’image héroïque de l’homme…
Dessinateur: Claude Plumail – Scénariste: Catherine Valenti – Editeur: Grand Angle – Prix: 14,50 euros.
1975, Joséphine Baker évoque sa participation à la Résistance
Ce vendredi, lors de la cérémonie au Panthéon en l’honneur des 150 ans de la République, le président Macron a rendu hommage à la chanteuse et meneuse de revue Joséphine Baker. Il a évoqué son engagement dans la Résistance, un sujet qu’elle évoquait peu.
Pourtant, le 26 mars 1975, dans le JT de 13h00 de TF1, à l’occasion d’un sujet sur son nouveau spectacle à Bobino, l’artiste américaine naturalisée française évoquait en quelques mots et avec une grande humilité cette période de sa vie.
« J’ai fait ce que je devais faire… Devinez… J’ai chanté de temps à autres mais surtout je faisais de la Résistance. Parce que j’avais une seule chose en tête, aider la France à remonter comme elle était avant, ce qu’elle avait perdu avec le commencement de la guerre. C’était un petit moment malheureux« .
Dans le Val de Saire, Yves Sassignol est marqué par l’histoire de son grand-père, résistant déporté suite à une dénonciation familiale. Il en a fait le combat de sa vie.
Yves Sassignol, originaire du Val de Saire, porte sur ses larges épaules le destin funeste vers lequel son grand-père Julien Hardy, père de cinq enfants, a été précipité le 27 février 1943.
Julien Hardy, bûcheron de profession, né à Valognes en 1904, est arrêté par la Gestapo sur dénonciation de ses proches à la maison familiale située rue Inkerman à Cherbourg.
Julien Hardy avait 39 ans lors de son arrestation.
Ma mère, fille de Julien, avait 8 ans le jour de son arrestation. Comme nombre de nos compatriotes, elle n’a jamais évoqué cette période. C’est au moment de son décès que, dans le grenier, j’ai retrouvé des documents et des courriers qui relatent toute cette période », explique Yves Sassignol.
« Durant l’Occupation, Julien avait des activités isolées au sein de la résistance française locale avec un petit groupe de camarades. Son arrestation par la Gestapo est bien l’amer fruit d’une dénonciation familiale. Après un séjour de quelques jours à la prison de Cherbourg, il est transféré à celle de Caen pour y subir un interrogatoire musclé ».
Très rapidement, il est envoyé dans le camp d’internement de Royallieu à Compiègne, dans l’Oise.
Les étapes s’enchaînent et la dernière, pour Julien Hardy, prend la direction du camp de Mauthausen en Autriche. « Les prisonniers de Compiègne montent alors à bord d’un train, dans des convois à bestiaux, dans le cadre de l’opération Aktion Meerschaum (écume de mer). Pour la France, deux transports sont partis de Compiègne à destination de Mauthausen en avril 1943 ».
Le premier de ces deux transports comprenait au moins 994 hommes dont Julien Hardy et trois camarades de la région : Jules Lejuez d’Hainneville, Hippolyte Olivier d’Equeurdreville et Jules Letterier de Fermanville.
À chaque commémoration du 21 juin 1944, la grande résistante et la cofondatrice du réseau « Victoire » Jeanne Robert est toujours présente dans les esprits. Jusqu’à l’âge avancé de 102 ans et malgré parfois l’avis de son médecin, Jeanne répondait toujours présente chaque 21 juin. Nul ne peut oublier Jeanne. Depuis 2014, l’école communale aujourd’hui fermée porte son nom, mais jusqu’au bout elle s’était battue contre cette fermeture allant jusqu’à écrire contre cette fermeture à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale. Combattante dans l’âme, Jeanne ne connaissait pas la capitulation. Elle fut décorée de la Légion d’Honneur le 21 juin 2016. Bien qu’originaire du Nord, jusqu’à son dernier souffle, elle a gardé dans son cœur ce coin du Gers. Arrivée en 1941 à Castelnau, elle fut une pierre angulaire du réseau « Victoire » et de la Résistance française. Après l’Armistice, elle continua à enseigner à Caussens et à Condom, puis s’installa dans la région bordelaise. À l’origine de la création de l’association des Amis du réseau Victoire, en 2000, elle avait passé le flambeau à Alain Geay. Disparue en septembre 2017, elle repose désormais au cimetière de Condom.
Inauguré à la fin février puis confiné, le musée de la Résistance nationale a enfin rouvert ce samedi à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Les premiers visiteurs ont profité d’une visite guidée gratuite.
Par Lucile Métout
Le 27 juin 2020 à 17h26, modifié le 27 juin 2020 à 19h08
Rien à voir avec les livres en classe. Ici, l’Histoire se touche, s’examine, s’écoute. Elle se vit, presque, au travers d’yeux qui ont vu la guerre. De femmes et d’hommes qui l’ont subie, faite. Mais qui ont surtout combattu pour une France libre.
Projeter chaque visiteur dans d’extraordinaires « tranches de vie », c’est bien toute l’ambition du nouveau Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne. Cet « MRN », inestimable écrin de mémoire inauguré quai Victor-Hugo fin février puis confiné, a enfin rouvert ce samedi matin.
Immersion en 39-45
Ceux qui ont eu la chance d’en franchir le seuil ont gagné le droit d’assister gratuitement à la toute première visite guidée. Comme Ophélie qui a redécouvert la Seconde Guerre mondiale. « On l’étudie en cours, mais là, ce n’est pas pareil, ne peut qu’admettre la collégienne venue en voisine. Je trouve ça super intéressant de voir toutes ces preuves… »
Une étonnante scénographie sert la collection du musée. LP/L.M.
Des preuves ? Il s’agit en fait de 900 pièces composant l’exposition permanente sur plus de 1 000 m2 à l’espace Aimé-Césaire. L’original du poème « Liberté », des billets secrets, des armes cachées ou le vélo d’un compagnon de la Libération. Mais aussi bien d’autres trésors à débusquer dans l’ancien centre de documentation pédagogique. Mieux vaut ouvrir l’œil !
Tous ces objets sont issus d’archives privées, et correspondent à des donations abondant la collection du musée depuis 1965. « Les pièces présentées ici n’en représentent toutefois qu’une petite partie », assure Claude Gascard, secrétaire général de l’association MRN. Le reste demeure dans les précédents locaux, rue Dormoy.
L’arrêté de 2015 qui ouvrait les archives de la Seconde Guerre mondiale connaît des blocages. Des historiens s’en émeuvent.
Jean-Marc Berlière, professeur d’histoire contemporaine et spécialiste de la police française, s’inquiète de la fermeture des archives de la défense. Dans ces conditions, les historiens ne peuvent accéder aux fonds concernant la Seconde Guerre mondiale.
Dans quelle mesure chaque citoyen peut-il accéder aux archives de la Seconde Guerre ?
Le président François Hollande avait permis la libre consultation de ces archives après un gros travail des historiens en ce sens. Une façon, avait-il dit, de lutter contre le révisionnisme, l’altération de la mémoire, l’oubli, l’effacement . Déjà, sous Lionel Jospin en 1999, les choses évoluaient. En 2015, l’ouverture au grand public a permis à des amateurs, qui ne sont pas historiens de formation, de progresser dans la connaissance de cette période. Cela a multiplié les études locales. C’est aussi une façon de faire avancer la démocratie.
En quoi la situation a-t-elle changé ?
Depuis le début de l’année, on note de grosses difficultés pour obtenir les documents aux archives, notamment au Service historique de la Défense, à Vincennes. Ce centre incontournable pour les chercheurs, qui dépend du ministère des Armées, a reçu une consigne des autorités qui vise à la fermeture « provisoire » totale des fonds postérieurs à 1940, en attendant de revenir ensuite sur les documents antérieurs à 1940. Pour un universitaire qui, par exemple, travaille sur le contre-espionnage de 1934 à 1944, tout se ferme brutalement !
Raymond Gurême, né le à Meigneux et mort le à Arpajon, est un forain français, l’un des derniers survivants de l’internement des « Nomades » en France de 1940 à 1946.
Résistant pendant la guerre, il consacre ensuite sa vie à la lutte contre l’antitziganisme.
Raymond Gurême naît le à Meigneux (Seine-et-Marne) au sein d’une famille manouche itinérante depuis des générations.
Sa mère, Mélanie Gurême, est issue d’une famille de vanniers, et son père, Hubert Leroux, est forain et tient un cirque ainsi qu’un cinéma muet ambulants. Il est le troisième de neuf enfants.
Dans son enfance, qu’il décrit comme « magique », il commence très tôt au sein du cirque familial : à deux ans et demi, il est ainsi déjà clown et acrobate. Il assiste aussi son père dans le bon fonctionnement du cinéma
Déportation et résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
Depuis la loi du 16 juillet 1912, les populations itinérantes sont fichées en France.
Trois catégories sont mises en place : les commerçants ambulants, les forains et les « nomades » ; ces derniers ont l’obligation d’avoir un Carnet anthropométrique.
La famille de Raymond Gurême acquiert le statut de forain. Le 6 avril 1940, un décret est signé par le président Albert Lebrun qui interdit la libre circulation des nomades en les assignant à résidence.
En octobre de la même année, l’administration allemande décrète l’internement des Tsiganes de la zone occupée dans des camps placés sous la responsabilité de policiers et gendarmes français.
Ces internements ne devaient concerner que les personnes nomades et non foraines.
Le matin du , les gendarmes l’envoient lui et sa famille à Darnétal pour être confinés dans une usine désaffectée avec d’autres gens du voyage.
Ils sont ensuite internés à Linas-Montlhéry dès l’ouverture du camp, le 27 novembre.
Il s’échappe avec son frère en juillet 1941 mais ils sont repris, suite à une dénonciation par le maire de leur village d’origine. Il s’échappe une deuxième fois, en octobre 1941 et rejoint la Bretagne pour travailler dans des fermes.
Il retourne à plusieurs reprises à Linas pour apporter de la nourriture et des vêtements à sa famille, toujours internée.
En avril 1942, le camp est démantelé et les personnes internées sont transférés au camp de Montreuil-Bellay, le plus grand camp de nomades de la zone occupée.
Raymond Gurême continue d’apporter de la nourriture à sa famille.
Il est alors placé dans une maison de redressement pour mineurs à l’hôpital d’Angers.
Ce sont plus de 5.000 dossiers d’affaires du Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Rouen versés aux Archives départementales en 1978 et 1979. Il s’agit des enquêtes des inspecteurs de la Troisième brigade de police mobile qui couvraient l’ensemble des cinq départements normands pour les années 1907 à 1958. Les dossiers constitués entre 1941 et 1945 ont été indexés pour faciliter les recherches sur cette période.
Les dossiers relatifs aux crimes et délits de droit commun sont communicables après un délai de 75 ans, par conséquent les dossiers 1945 ne seront communicables qu’en 2021. Les dossiers d’enquêtes de moins de 75 ans relatives à des faits survenus entre le 3 septembre 1939 et le 8 mai 1945 et ne relevant pas du droit commun sont communicables, les archives relatives à la Seconde guerre mondiale ayant été ouvertes par l’arrêté du 24 décembre 2015.
L’indexation de ces dossiers a mis au jour les enquêtes réalisées par la police française pour identifier les réseaux de résistance de la région normande ou les arrestations opérées par la police allemande. Des dossiers contiennent également des documents saisis lors des perquisitions à savoir des journaux clandestins, des tracts, de la correspondance, des photographies des suspects, des photographies des scènes de crime.
Les recherches peuvent s’effectuer par thématique, par département, par ville ou par date. Le nom des résistants est parfois mentionné. La consultation des dossiers s’effectue dans la salle de lecture du site de l’Hôtel du département. A noter que les dossiers de moins de 75 ans concernés par la dérogation générale ne peuvent pas être reproduits. En 2020, le SRPJ a prévu de verser des registres facilitant les recherches pour les autres tranches chronologiques.