Invitation / Inauguration
Au mont Mouchet, 80 ans après les combats du maquis auvergnat, la mémoire reste vive
La foule des grands jours s’est rassemblée, ce dimanche 16 juin, dans la clairière du mont Mouchet, au pied du Monument national à la Résistance et aux Maquis de France. Tous venus rendre un hommage appuyé aux quelque 300 maquisards et près de 80 civils qui, les 10 et 11 juin 1944, sont tombés pour la France libre. » Rappeler l’histoire est un hommage aux absents. […] Nous, humains, nous oublions vite, la mémoire est si fragile « , insistait René Soulier, maire d’Auvers, commune sur laquelle se situe le mont Mouchet, en introduction de la cérémonie.
L’hommage de la ville de Caen à Joséphine Baker, artiste libre, engagée dans la Résistance et militante antiraciste
A l’occasion du 80e anniversaire de la libération de Caen, la ville rend hommage à une femme libre et engagée. Star des années folles, Joséphine Baker, qui avait choisi la France comme patrie, était aussi une résistante dans les forces françaises libres.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions – Rédaction Culture
Publié le 17/06/2024 12:35
Temps de lecture : 3 min
L’exposition Joséphine Baker, libre et engagée à l’hôtel de ville de Caen (France 3)
On connaît tous son jeu de jambes et ses danses endiablées. Joséphine Baker fut la meneuse des célèbres Folies Bergère en 1926. Mais derrière l’artiste extravagante qui a bousculé les conventions avec sa célèbre ceinture de bananes, Joséphine Baker est également une femme engagée.
Dès 1940, elle rentre dans la Résistance française. L’occasion pour la ville de Caen qui fête le 80e anniversaire de sa libération de rendre hommage à cette femme exceptionnelle dans une exposition, Joséphine Baker, libre et engagée, jusqu’au 3 novembre à l’hôtel de ville.
Tout au long de la guerre l’artiste, interdite de se produire sur scène par Vichy, sert activement la France Libre du Général de Gaulle, comme espionne puis comme ambassadrice. « Elle choisit de s’engager parce que c’est une femme d’idéal, elle était une grande résistante, c’est la raison pour laquelle nous avons fait le choix de cette affiche où on la voit en uniforme. Elle a été une espionne au service des Alliés et notamment de la couronne britannique », raconte Patrick Nicolle, Maire-Adjoint en charge de la culture de la ville de Caen.
COMMUNIQUE DE L’ASSOCIATION DES AMIS DU MUSEE DE LA RESISTANCE DE CHAMPIGNY
Disparition de M. Jean Rol-Tanguy
Le maquis du Mont Mouchet, lorsque les jeunes auvergnats résistaient aux nazis
L’endroit est paisible, à plus de 1.300 mètres d’altitude, en Margeride, à cheval sur les frontières des départements de Haute-Loire, du Cantal et de la Lozère. Difficile de croire 80 ans plus tard que les combats ont été féroces en ce début de juin 1944. C’est là que de nombreux jeunes de toute la région, dont de nombreux Clermontois, ont afflué. ils répondaient à l’appel à la mobilisation lancé le 20 mai par Emile Coulaudon, le colonel Gaspard, le chef de la Résistance en Auvergne. Ils étaient environ 2.700 maquisards, répartis en 15 compagnies, réparties dans un vaste rayon autour de la maison forestière du Mont Mouchet, là où était installé l’État Major.
Les Allemands les ont attaqué une première fois le 2 juin, offensive qui avait pu être repoussée. Les allemands sont revenus en force le 10 juin, en attaquant sur trois fronts et en n’hésitant pas à s’en prendre aux civils (le massacre d’Oradour-sur-Glane a eu lieu au même moment, le 10 juin 1944). C’est le cas notamment sur le front cantalien, à Ruynes-en-Margeride, où 29 personnes ont été fusillées ce 10 juin, et Clavières, où 13 civils ont été tués, dont le maire, François Broncy, pourtant venu parlementer avec un drapeau blanc. La commune de Clavières a d’ailleurs été incendiée et détruite en quasi totalité par les Allemands, devenant l’une des communes martyrs de ces combats, avec Lorcières et Paulhac.
Le rôle clef des femmes dans la Résistance à travers 150 objets emblématiques et émouvants exposés à Paris
La Résistance des femmes pendant l’Occupation allemande, bien qu’incarnée par de grandes héroïnes, manque souvent de reconnaissance. L’exposition « Résistantes ! France 1940-1944 » au musée de l’Ordre de la Libération, révèle les multiples formes de leur engagement. Parmi les 150 œuvres, documents et objets exposés, en voici six particulièrement éclairants et émouvants.
Si, par définition, la Résistance, activité clandestine, a laissé peu de traces matérielles, il existe encore moins de preuves des actions menées par les femmes. Seule une très petite minorité participe à des combats sur le terrain, mais toutes prennent, en connaissance de cause, des risques et sont les « joueuses d’un terrible jeu » (André Malraux). L’activité d’agent de liaison est fréquemment dévolue aux femmes en raison de leur capacité à se déplacer, le plus souvent à bicyclette, en suscitant moins, a priori, la méfiance des autorités.
C’est le cas de Simone Jouandet, née Ortolland – alias Liliane, agent de liaison FTP (francs-tireurs et partisans), chargée de transmettre des messages verbaux ou des plis portant de brèves instructions. Ce poste de radio appartient à ses parents, M. et Mme Ortolland, propriétaires du café de Bernin, en Isère, surnommé par ses habitués « Radio Londres ». En dépit de l’interdiction d’écouter des radios britanniques et du risque encouru par les auditeurs, ils ne seront jamais dénoncés.
A Champigny, le Musée de la Résistance nationale lance un appel aux dons pour survivre
lors que la France célèbre le 80e anniversaire de la Libération cette année, à Champigny-sur-Marne, le Musée de la Résistance nationale est menacé de disparition. « En raison de la suppression de subventions municipales et territoriales ces dernières années », l’Association des Amis du musée de la Résistance nationale (AAMRN), qui gère ce « Musée de France » (bénéficiant à ce titre de financements des collectivités locales, communes, établissements publics, départements et de mécènes privés), voit ses comptes déséquilibrés et pourrait être contrainte de se déclarer prochainement en cessation de paiement. Ce qui signifierait la fermeture du musée créé en 1985. Et ce, « malgré une hausse importante de la fréquentation (de 35% depuis son installation en 2020 dans ses nouveaux locaux sur les bords de Marne), le soutien financier de nouvelles collectivités locales et les nombreux projets initiés par le musée pour 2024 ».
Mais l’association ne baisse pas les armes. Elle lance, à compter de ce samedi 15 juin, une souscription nationale invitant « tous ceux qui chérissent l’histoire et les valeurs de la Résistance » à se mobiliser. Souscription qui a déjà reçu le soutien de personnalités publiques comme la comédienne Ariane Ascaride, le slameur Grand Corps Malade, l’artiste plasticien et réalisateur Pascal Convert, le mathématicien et élu parisien Cédric Villani, le dirigeant d’entreprise Alain Minc (fils du résistant Joseph Minc), Elisabeth Helfer-Aubrac, la fille des résistants Raymond et Lucie Aubrac, Annette Doisneau et Francine Deroudille, les filles du photographe Robert Doisneau, le président d’honneur de la ligue de droits de l’homme Patrick Baudouin, et Stéphane Kovalsky, le petit-fils du photographe Willy Ronis.