Madeleine Riffaud, figure de la Résistance : « Après ce que nous avions traversé, on ne pouvait plus vivre comme les autres »

Madeleine Riffaud, figure de la Résistance : « Après ce que nous avions traversé, on ne pouvait plus vivre comme les autres »

Entretien« Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. A 99 ans, celle qui fut poète, journaliste et longtemps militante communiste, revient sur le « coup de pied au cul » d’un nazi qui a fait basculer sa vie.

Trois jours plus tôt, un début d’incendie a ravagé son salon. Madeleine Riffaud, 99 ans, était seule dans l’appartement. Les pompiers sont arrivés à temps et, une fois de plus, l’ancienne résistante a survécu. Alitée et aveugle, la poétesse garde une mémoire très vive de son incroyable vie et tient à témoigner. En s’offrant, au milieu de l’entretien, un de ces petits cigares qu’elle apprécie tant…

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si je n’avais pas reçu un formidable coup de pied au cul, à la gare d’Amiens, en novembre 1940. C’est un officier allemand qui me l’a administré parce que je refusais les avances de ses soldats. Je suis tombée à terre. Je n’aime pas être humiliée. Surtout à un moment où la France entière était humiliée. Alors, ce coup de pied d’un nazi m’a poussée à m’engager dans la Résistance. Encore fallait-il trouver comment y entrer. Je n’avais que 16 ans. Qui aurait voulu d’une pareille gamine dans son réseau ? Ce n’était pas commode de trouver la bonne porte.

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