Pourquoi on a failli ne jamais lire le Journal d’Hélène Berr
63 ans… C’est le temps écoulé entre la mort d’Hélène Berr, étudiante juive parisienne déportée à Auschwitz, et la publication de son “Journal”, dans lequel elle chronique son quotidien entre 1942 et 1944. Sa nièce, Mariette Job, nous explique ce long délai.
Publié en janvier 2008, le Journal d’Hélène Berr fut un choc à sa sortie et reste un témoignage majeur de la vie sous l’Occupation. Née en 1921, juive, étudiante en anglais et passionnée de littérature, cette jeune Parisienne tint, en effet, la chronique de son quotidien d’avril 1942 à février 1944. Son journal dit ses peurs, ses doutes, ses engagements, mais aussi ses joies, ses coups de cœur et ses moments de légèreté. On y comprend d’ailleurs très bien pourquoi, si longtemps, les Juifs français n’imaginèrent pas que leur pays les sacrifierait à l’occupant nazi. En mars 1944, Hélène Berr fut arrêtée avec ses parents, retenue à Drancy puis déportée à Auschwitz et enfin à Bergen-Belsen. Elle y mourut du typhus, quelques jours avant la libération du camp.