À Bourges, le grand résistant berrichon Hubert de Lagarde honoré, petites lueurs sur un soldat de l’ombre
Militaire par tradition familiale, homme de lettres et d’érudition, patriote sans concession, résistant de la toute première heure, virtuose de la quête, de l’analyse et de la transmission du renseignement, rompu à toutes les techniques de la vie clandestine… Tel fut le lieutenant-colonel berrichon Hubert de Lagarde, mort pour la France en déportation, début 1945. À Bourges, une petite exposition évoque la mémoire de cet homme immense, mais oublié.
Le 25 janvier 1945, à bout de forces, un homme agonise au camp de concentration de Dora, près de Buchenwald, en Allemagne. Le Berrichon demande où en est l’avancée des Alliés. La France est en grande partie libérée, lui dit-on. « En somme, les nouvelles sont bonnes », murmure Hubert de Lagarde. Ses dernières paroles.
Ainsi s’éteint une figure majeure de la Résistance, aujourd’hui très méconnue, qu’une exposition, aux archives départementales, à Bourges (*), tente de ramener vers nous. Dès la fin juin 1945, le colonel Passy, compagnon de la Libération et alors chef du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), les services secrets de la France libre, l’adoube « Résistant de la première heure ».