Libération de la Corse, le témoignage du dernier participant au débarquement d’Ajaccio

Libération de la Corse, le témoignage du dernier participant au débarquement d’Ajaccio

En 1943 à la libération de la Corse, Denis Fagnano centenaire aujourd’hui, débarque à Ajaccio à bord du sous-marin Casabianca. Italien d’origine, quatre ans plus tôt il modifie son état civil et profite de son nom à consonance insulaire pour s’engager. Témoignage.

Il y a 79 ans, le 9 septembre 1943 avec l’insurrection d’Ajaccio, débutait le processus de libération de la Corse, premier territoire français à se libérer de l’occupation notamment grâce aux Corses qui mènent la résistance depuis le maquis de juin à juillet 1943. Ces derniers subiront une répression dure, très dure même, de la part la police politique fasciste italienne, l’OVRA et plus de 800 Corses seront arrêtés et déportés en Italie mais les habitants n’en démordent pas et continuent. Ils seront notamment aidés par le bataillon de choc arrivé à bord du sous-marin Casabianca à Ajaccio. Un sous-marin à bord duquel se trouvait Denis Fagnano au moment du débarquement. À 100 ans, il est le dernier membre du débarquement encore en vie. Il vit à Nice entourée de ses deux fils Jean-Luc et Daniel. 79 ans après il a gardé un souvenir intact de la Corse. Une île avec laquelle Denis Fagnano avait un lien malgré lui, et ce, bien avant la guerre.

Nous sommes en 1932, Denis Fagnano n’a que 10 ans quand il fuit le régime italien avec ses parents pour s’installer en France. Quelques années plus tard, le 3 septembre 1939, la guerre éclate. Denis Fagnano veut donc s’engager dans l’armée, mais d’abord, il lui faut obtenir la nationalité française « Les Italiens, à l’époque pendant la guerre, ne reconnaissaient pas les changement de nationalité » et s’il se faisait arrêter il était traître à sa patrie et fusillé, alors il a fallu trouvé une combine explique son fils Jean-Luc « On lui avait attribué un nom bien français mais en sortant du bureau un copain le reconnait et l’appelle Fagnano, alors on lui propose de garder son nom mais de le mettre à l’état civil en Corse, puisque Fagnano cela peut être corse de consonance. » Voilà qu’à 18 ans, Denis Fagnano se trouve un lien avec l’île qu’il n’a alors jamais foulé. « Dans mon livret militaire je suis né à Santa-Maria Siché » dit-il, officiellement baptisé à l’église de Santa Maria, il a des papiers corses, il est corse.

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