Roger Mazet, le dernier du Maquis d’Ols, s’en est allé

Roger Mazet, le dernier du Maquis d’Ols, s’en est allé

Roger Mazet s’est éteint à 95 ans, laissant derrière lui un passé de combattant exceptionnel.

Il était une figure de la Résistance dans le Bassin ; le dernier du Maquis d’Ols. Roger Mazet s’est éteint à 95 ans, samedi dernier à l’Ehpad Bellevue, où il résidait depuis près de 10 ans et où il recevait selon sa famille « de très bons soins » de la part des personnels (sa famille tient particulièrement à les remercier toutes et tous).
Roger Mazet s’est éteint doucement auprès des siens. Il a ainsi rejoint son épouse Suzanne, ses deux fils Didier et Thierry, de même que ses frères d’armes et ses copains. Roger Mazet était le grand-père de l’élu decazevillois Pascal Mazet et de Karine Hortelano ; et l’arrière-grand-père de Joris et Jessie. Tous se disent « Très fiers de lui, nous étions très proches ».
Né en 1926, route de Bonissard, à Decazeville, Roger Mazet intègre le maquis d’Ols à 16 ans, avec comme nom de guerre « Arago », sous l’égide du commandant Marc pour combattre les fascistes et les nazis. C’est son meilleur ami qui avertit ses parents, disant « qu’il était parti défendre la France et qu’ils ne se fassent pas de soucis ».
Avec le maquis d’Ols, il participe aux combats de Carmaux. Puis, en septembre 1944, il s’engagea comme volontaire jusqu’au 8 mai 1945. Il traversa le Rhin avec le premier Bataillon de l’Aveyron, faisant partie de la 1re Armée française de De Lattre de Tassigny, et a vu notamment un camp de concentration vide ; « une horreur sans nom » se souvenait-il.
Pour Roger, il était fondamental de s’engager pour défendre son pays. Et comme il disait souvent, « s’il fallait le refaire, je le referais ». S’ensuit une anecdote qu’il aimait raconter : « À la libération de Decazeville, le 14 juillet 1944, défilant en camion avec mes compagnons du maquis, j’aperçus mon père. Je fis arrêter le camion et je suis allé l’embrasser, lui disant : Tu as vu ! Je suis en vie ! ».

Distinctions prestigieuses

Quand il entendait « Le chant des partisans », Roger Mazet « devenait un autre homme, empli de fierté. Il le fredonnait tout doucement. On sentait bien que ce moment de la vie l’avait marqué à tout jamais », précise Pascal Mazet, également président de la section du bassin de la Maison Départementale de la Résistance, Déportation, Citoyenneté.
Après la guerre, Roger Mazet s’est réengagé pour 18 mois chez les parachutistes. Il est alors parti en mission en Afrique du Nord (AFN), puis direction Madagascar (insurrection du peuple malgache). Il termina sa carrière militaire en mai 1948. Roger Mazet a obtenu plusieurs distinctions prestigieuses, dont la Croix du combattant et la Croix de guerre, ainsi qu’une citation à Madagascar pour avoir refoulé une contre-offensive ennemie. Il avait obtenu la médaille militaire et, dernièrement, la médaille de reconnaissance de la Nation.
Revenu à Decazeville, il fonda sa famille. Il a travaillé à la Vieille Montagne avec, pour loisir, la pêche à la truite et le rugby de Viviez. Il était toujours et depuis de longues années invariablement présent à la commémoration du 8-Mai 1945, à Decazeville, car pour lui « c’était un devoir d’être présent ». Il pensait beaucoup à ses compagnons de route qui furent tués au combat ou qui sont morts depuis. Il voulait leur rendre hommage.
À sa famille, à ses amis et à tous ceux que cette disparition afflige, nous adressons nos plus sincères condoléances.
Un dernier hommage peut encore être rendu à Roger Mazet ce matin, à la chambre funéraire Spinelli, route d’Agnac à Decazeville.

Ses obsèques religieuses ont lieu ce mardi après-midi, à 14 h 30, en l’église Notre-Dame de Decazeville ; suivies de l’inhumation au cimetière de Viviez.

GDM
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