Comment faire l’histoire de la Résistance ?
Ce jeudi 11 novembre, Hubert Germain a rejoint le dernier caveau de la crypte du Mémorial de la France combattante au Mont Valérien. Il était l’ultime survivant des Compagnons de la Libération. Est-ce à dire que le temps des témoins est terminé, et que commence celui des historiens ?
Le général de Gaulle n’avait pas souhaité proclamer le rétablissement de la République puisque, pour lui, celle-ci n’avait jamais cessé d’être. Tel est le « mensonge sacré des patriotes », qui donne sa majuscule au grand nom de Résistance. Comment en écrire l’histoire ? Tâche difficile, assurément, qui doit naviguer entre vérité et mensonges, témoignage et archives, enquêtes et mémoire. Les historiens du futur, c’est nous aujourd’hui. Le jeudi 11 novembre 2021, Hubert Germain a rejoint le dernier caveau de la crypte du Mémorial de la France combattante au Mont Valérien, qui lui était réservé en tant qu’ultime survivant des Compagnons de la Libération. Est-ce à dire que le temps des témoins est terminé, et que commence celui des historiens ?
Pour le comprendre, nous allons nous intéresser à l’avant-dernier compagnon de la Libération, mort il y a un an, presque jour pour jour, à 101 ans. Il s’agit de Daniel Cordier.
Nous en parlerons avec Laurent Douzou, historien de la Résistance, rejoint dans la seconde partie de l’émission par Paulin Ismard, dont les entretiens avec Daniel Cordier ont donné lieu, en 2013, à ce beau livre, De l’Histoire à l’histoire. Comment l’histoire peut perdre sa majuscule au moment où la Résistance la conquiert ? Comment un témoin se fait historien, avant de redevenir témoin de la manière dont il est devenu historien ?