Histoire : “Fini de reculer ! On se fait tuer sur place !”

Histoire : “Fini de reculer ! On se fait tuer sur place !”

Le 11 septembre 1944, à Belmont, près de Fayl-Billot, le détachement de soldats français de l’aspirant Pasquet était réduit au silence en affrontant une colonne allemande en retraite.

C’était, à partir de 1942, la seule formation militaire française tolérée par l’Occupant. Autant dire que les résistants ont regardé avec grande méfiance, voire hostilité le 1er régiment de France, créé en zone libre et dont un détachement est arrivé dans le Nord-Est (en zone occupée) fin mai 1944. Mission des hommes du commandant Samuel Meyer : assurer la surveillance de la ligne électrique à haute tension Paris-Kembs. Voilà pourquoi un de ses éléments s’est établi en Haute-Marne, à Champigny-lès-Langres.

Le commandant Meyer l’y a rejoint le 15 août 1944, portant son poste de commandement à Hûmes, puis rassemblant ses trois compagnies à Bussières-lès-Belmont. Effectifs à sa disposition : 248 officiers, sous-officiers et soldats casqués, habillés et armés.

Alors que Londres a refusé le passage du 1er régiment de France à la Résistance, les officiers du bataillon Meyer, sans grand enthousiasme, ont pris la décision, le 2 septembre 1944, de se joindre aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la Haute-Marne. Ils formeront le groupement Oscar, qui se battra dans la région de Fayl-Billot en liaison avec le maquis de Bussières.

Blessés et capturés

Le 11 septembre 1944, la section du lieutenant Bertrand d’Arras part, avant l’aube, pour le château de Saulles. Elle doit y assurer la protection d’un poste de secours. En arrivant sur Belmont, elle se heurte à la tête d’une colonne allemande qui cherchait à rejoindre la nationale 19, capturant le major Teudesmann. Bientôt, le combat s’engage, dans le village, puis à hauteur du cimetière. Des renforts sont envoyés par Meyer. Notamment les douze hommes de l’aspirant Michel Pasquet. Le jeune officier arrive près du cimetière lorsqu’il est pris sous le feu des Allemands qui y sont retranchés. « Maintenant c’est fini de reculer ! On se fait tuer sur place ! », lance-t-il.

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