Primo Levi se suicide le 11 avril 1987 !
JOURNAL
Primo Levi se suicide le 11 avril 1987 !
Primo LEVI, s’est donné la mort le 11 avril 1987 à l’âge de soixante-huit ans, en se jetant dans la cage d’escalier de l’immeuble où il a toujours vécu. Bien assimilé dans la société italienne, il considérait qu’être d’ascendance juive ne signifiait pas davantage, dans le climat de tolérance qui régnait avant Mussolini. Certes, un certain obscurantisme imprégnait l’enseignement qui était dispensé. Mais Primo Levi était persuadé que la science, par son « discours objectif », pouvait mettre en échec les idées fascisantes. Ce n’est qu’en 1938, après que Mussolini ait promulgué des lois raciales inspirées par celles de Nuremberg, que l’origine sémite de ce jeune chercheur profondément humaniste et rationaliste devient socialement visible. De pseudo savants, rassemblés par le Duce affirment, dans le « Manifeste de la race », qu’il existe une «race italienne» à laquelle les juifs n’appartiendraient pas. Avec quelques amis, il établit alors des contacts avec des membres du mouvement Justice et Liberté. Son groupe est rapidement repéré et infiltré par des miliciens mussoliniens. Le 13 décembre 1943, quelques semaines après la chute du Duce, il est fait prisonnier et transféré dans un camp près de Modène. Lorsque les allemands prennent le commandement du camp en février 1944, tous les prisonniers sont déportés à Auschwitz. Primo Levi écrit: «Je suis devenu juif à Auschwitz. La conscience de ma différence m’a été imposée. Quelqu’un, sans aucune raison au monde, établit que je suis différent et inférieur. Par une naturelle réaction, je me suis senti dans ces années – là différent et supérieur. Dans ce sens, Auschwitz m’a donné quelque chose qui reste. En me faisant sentir juif, il m’a aidé à récupérer par la suite un patrimoine culturel que je ne possédais pas auparavant. »
« Le temps était fini où les jours se succédaient vifs, précieux, uniques: l’avenir se dressait devant nous, gris et sans contours, comme une invincible barrière. Pour nous, l’histoire s’était arrêtée ». (Primo LEVI)