Décès de la résistante et combattante féministe belfortaine Loty Margulies à l’âge de 95 ans
Elle avait tout d’une grande dame. L’intelligence, le cœur, la détermination. Loty Margulies, modeste Belfortaine juive, aura gardé longtemps pour elle ses faits de résistance. Honorée à Boussac, dans la Creuse, en 2015, elle n’a d’ailleurs aucune médaille ni décoration. Son action de l’ombre a pourtant compté, contribuant à la lutte pour les libertés. Elle en a fait le récit complet dans un livret consacré à la Deuxième Guerre mondiale , où elle livre les détails de l’exil de sa famille et de ses faits de lutte. « J’étais Deborah, de la 2105e compagnie de marche FTP », résumait-elle.
Elle habitait dans cette vieille ville « faite de cafés et de bordels remplis de militaires »
Elle aimait citer Armand Gatti, né comme elle le 24 janvier 1926, entré en résistance lui aussi en 1943. Mais s’il était auteur et poète, Loty était autodidacte : ses parents arrivant de Galicie et de Pologne en 1923 pour un contrat à l’Alsthom , considérés ensuite comme des Juifs étrangers malgré la nationalité française acquise, elle n’avait pas pu suivre une scolarité tout à fait normale. À 8 ans, elle quittait la classe un peu avant midi pour aller porter sa gamelle au gardien du Lion de Belfort… Elle habitait dans cette vieille ville « faite de cafés et de bordels remplis de militaires » et gardera toute sa vie un grand respect des plus humbles.