Disparition de Daniel Cordier

Disparition de Daniel Cordier

Daniel Cordier vient de s’éteindre. D’autres que nous dirons qui il fut, la singularité d’un parcours qui conduira un jeune homme qui avait Pétain en admiration, refusera sa trahison et deviendra pour combattre cette forfaiture le secrétaire de Jean Moulin, fondateur du Conseil National de la Résistance.
Les organisateurs de la Journée nationale de la Résistance ont eu le plaisir et la chance de l’accueillir le 27 mai 2018 lors de la cérémonie de la rue du Four. Là où le Conseil National de la Résistance s’est réuni pour la première fois dans des conditions que Robert Chambeiron secrétaire général de l’organisation clandestine disait avec quelles difficultés et précautions elle dû être organisée et protégée pour avoir lieu.
Ce 27 mai 2018,déjà marqué par le poids des ans, il mit un point d’honneur à se lever durant le Chant des Partisans et, revigoré par la présence de jeunes de lycées et la chorale de CM2 des enfants du 13e, il passa debout un temps qui souciait fort les personnes qui l’accompagnait.
Ce qui ce jour a impressionné, c’est sa jubilation d’être avec les jeunes, lesquels, sérieux, prenant garde à sa fragilité le questionnaient et lui leur répondant, expliquant.
Ces jeunes, d’ici quelques temps pourront, se rappelant de ce moment , mesurer le cheminement de sa réflexion. dans laquelle quelque part Il y a un peu de Mauriac, mâtinée à celle d’un d’Estienne d’Orves, irriguée de leur colère commune les conduisant au rejet de la défaite et de la trahison.
Cela va le mener, au contact de Jean Moulin, à faire une douloureuse réflexion interne, dans les pires conditions de la clandestinité pour devenir ce que l’Histoire, munie de ces clés, doit maintenant porter de sa mémoire.
Cela lui permettra d’abattre la plus grande partie de ses murs idéologiques et accepter les aspérités de ceux qui ne s’abattront pas mais seront non pas face à lui mais des points de convergences et d’appuis pour lutter contre la trahison et l’occupant pour le combat libérateur.
Un cheminement qui le conduira à d’autres engagements, indéfectiblement républicains parce que nés dans la lutte contre le fascisme, illuminés par la volonté de faire partager l’exigence culturelle comme pilier de la démocratie.
Mieux que ce qui est dit ici, Il faut vite lire Daniel Cordier. Dans cette période, plus que tout protocole qui ne l’emballait pas, certainement un des meilleurs moyens de continuer son combat et de l’accompagner vers son éternité.
Le Comité Parisien de la Libération
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