La résistante Geneviève Augris nous a quittés
Loin de tous les honneurs qu’elle refusait pour avoir simplement fait son devoir de citoyenne, Geneviève Augris, née Frotier de la Messelière, grande dame des premiers moments de la résistance française sous l’Occupation, vient de nous quitter à l’âge de 97 ans. Dès le début de la guerre, sa famille, qui a payé un lourd tribut au premier conflit mondial, entre en résistance et son château à Queaux, en zone libre, va servir aux réfugiés et à camoufler du matériel de guerre.
Geneviève Augris ne recule pas à apprendre le maniement des armes, à passer des courriers et des informations multiples pour Londres au risque et péril de sa vie, durant de nombreuses et parfois très longues virées nocturnes à bicyclette, chargée de documents précieux, comme les plans du camp d’aviation de Poitiers Biard, ou à faire passer des personnes en zone libre.
Elle refuse une médaille
La Vienne libérée en 1944, elle entrera au 125 régiment d’infanterie comme sergent-chef et infirmière pour se battre dans la poche de résistance allemande de Saint-Nazaire.
De retour à la vie normale, lors d’une cérémonie à l’hôtel de ville de Poitiers, elle refusa une médaille qu’on devait lui remettre, estimant avoir fait les choses quand il le fallait. Elle se plaisait de dire: « Chacun faisait à son niveau ce qu’il pouvait. On a camouflé beaucoup de monde, des étudiants, des appelés au STO, des évadés… On n’a pas été capable de remercier des gens modestes qui ont risqué leur vie. » Jusqu’au bout, Geneviève Augris aura forcé le respect.