Catégorie : Actualité de la Résistance

« Désolé, Eric Zemmour, mais on compte de nombreux ‘Mohamed’ dans la Résistance »

« Désolé, Eric Zemmour, mais on compte de nombreux ‘Mohamed’ dans la Résistance »

Habitant de la région lyonnaise, Kamel Mouellef parcourt la France à la recherche des combattants « indigènes » oubliés. Il a publié deux BD à partir de cette quête. Dans une tribune que nous publions ci-dessous, il réagit aux propos d’Eric Zemmour qui souhaite interdire les « Mohamed » et autres prénoms étrangers.

M. Eric Zemmour veut interdire le prénom « Mohamed » et tous les prénoms étrangers. J’ai du mal à comprendre. Pourquoi s’est-il embarqué là-dedans ? Veut-il nous emmener dans une guerre civile ?

Comme beaucoup d’autres avant lui, le candidat putatif à l’élection présidentiel oublie ce que tous les « Mohamed » ont apporté à la France, particulièrement en ce battant pour ce pays pour lequel ils n’avaient bien souvent pas la nationalité.

Cette histoire ne date pas d’hier. Ça a commencé avec la Guerre de Crimée, ça s’est poursuivi avec la guerre contre les Prussiens en 1870 et ça a culminé lors des deux guerres mondiales et la guerre d’Indochine.

Mon arrière-grand-père, Alouache, tirailleur algérien, a combattu à Verdun où il a été gazé. Il est finalement mort au front en juillet 1918.

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5 personnalités méconnues mises en avant par le « Panthéon des oubliés »

5 personnalités méconnues mises en avant par le « Panthéon des oubliés »

Pour les Journées du Patrimoine, SOS Racisme a inauguré une statue visant à rendre hommage aux personnalités peu connues de l’histoire de France. Des militant·es antiracistes, des féministes, des artistes, des intellectuel·les, ou encore des figures de la Résistance forment ce « Panthéon des oubliés ».

Madeleine Pelletier, Abdelkader Ibn Muhieddine, Pierre Seel… Ces noms ne vous disent peut-être rien, et c’est précisément ce contre quoi SOS Racisme entend lutter. À l’occasion des Journées du Patrimoine, SOS Racisme a inauguré ce week-end une statue rendant hommage aux personnalités méconnues de l’histoire de France. Une quinzaine d’associations prennent également part au projet. Installée temporairement place de la République à Paris, la statue est en quelque sorte un « Panthéon des oubliés ».

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Ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof

Ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof

Le 24 septembre 1944, il y a 77 ans aujourd’hui, les nazis effectuent une énorme rafle dans six villages de la vallée du Rabodeau, en représailles des actions du Groupe Mobile Alsace-Vosges, du 1er RCV-FFI et des SAS britanniques.
453 hommes, de 18 à 50 ans, de Moussey, Belval, La Petite Raon, Le Puid, Le Saulcy et Le Vermont sont arrêtés.
D’abord détenus au château de Belval où certains sont torturés, ils partent à pied le lendemain vers le camp de sûreté de Schirmeck. Jules Py, 61 ans, maire de Moussey, refusant d’abandonner ses administrés, ouvre la marche. Il paiera de sa vie son dévouement.
Les hommes passent la nuit dans une usine désaffectée à Fouday et arrivent le 26 à Schirmeck.
Début octobre 1944, ils sont déportés à Dachau. Beaucoup seront envoyés ensuite dans différents camps du système concentrationnaire nazi.
317 ne reverront jamais les Vosges.
(Photo : plaque commémorative à La Petite Raon)
Hommage à Jean De VOGÜÉ

Hommage à Jean De VOGÜÉ

Cérémonie aujourd’hui Place de Lévis de dévoilement de la plaque commémorative en Hommage à Jean De VOGÛE, Résistant, membre du Comité d’action militaire du Conseil National de la Résistance, acteur majeur de la Libération de Paris ( http://museedelaresistanceenligne.org/media3257-Jean-de-VogA) avec la participation de /
– Laurence PATRICE (chargée de la mémoire et du monde ccmbattant de la Mairie de Paris), représentant Anne HIDALGO,
– Geoffroy BOULARD (Maire du 17eme arrondissement de Paris)
– la famille de Jean de VOGÛE,
– Sylvie ZAIDMAN, directrice du Musée de la Libération de Paris,
– Jean Rol Tanguy, Président du Comité parisien de Libération,
– représentants du Musée de la Résistance Nationale.
Des élèves redonnent un visage à trois résistants exécutés au parc de la Malgrange à Jarville

Des élèves redonnent un visage à trois résistants exécutés au parc de la Malgrange à Jarville

Pendant deux ans, cinq classes de première du lycée La Malgrange à Jarville ont reconstitué l’histoire de trois résistants exécutés par les Allemands en septembre 1944. Un travail qui a abouti à l’édification d’une stèle commémorative inaugurée ce vendredi 3 septembre.

La stèle qui rend hommage à Pierre Feuerstoss, Gilbert Lamoise et Léon Stutzmann, exécutés le 3 septembre 1944 © Radio France – Isabelle Baudriller

Ils ont mené un travail d’historiens pendant deux ans. Les élèves de cinq classes de première du collège-lycée La Malgrange à Jarville ont mis au jour un pan oublié de l’histoire de leur établissement et de la ville pendant la Seconde Guerre mondiale : l’exécution le 3 septembre 1944 par les Allemands de trois résistants dans le parc de la Malgrange. 77 ans plus tard, une plaque commémorative a été dévoilée ce vendredi soir dans l’enceinte du collège-lycée privé, là où les trois hommes ont été fusillés.  Pierre Feuerstoss, Gilbert Lamoise et Léon Stutzmann avaient 36, 34 et 24 ans.

C’est presque par hasard que cette histoire est découverte : lors d’une exposition à La Malgrange, une visiteuse explique que son grand-père a été tué là. Deux professeurs d’Histoire-géo, Vincent Cavaillet et Alexis Zivré, s’emparent de ce souvenir. Avec leurs élèves, ils remontent le fil et donnent un visage et un parcours de vie à ces hommes engagés dans les FFI (Forces françaises de l’intérieur).

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Décès de la résistante Jeanine Morisse-Messerli

Décès de la résistante Jeanine Morisse-Messerli

Née le 19 mai 1921 à Auch (Gers), Jeanine Morisse est étudiante aux beaux-arts à Toulouse lorsqu’elle décide de devenir résistante. Nous sommes le 18 juin 1940, jour de l’appel du général de Gaulle. La jeune femme devient alors agent de liaison entre le lieutenant anglais Marcus Bloom, un opérateur radio, et son chef de réseau. En 1943, dénoncée, la résistante est obligée de se cacher successivement dans plusieurs petits villages du Gers. Elle est finalement arrêtée en avril 1943 avec son père, également membre de la résistance.

D’abord emprisonnée dans la prison de Furgole à Toulouse, elle est déportée en train jusqu’à la prison de Fresnes (au sud de Paris) le 28 mai 1943. Elle y reste 8 mois. Le 25 janvier 1944, elle est déportée en camion au camp de Compiègne à Paris, où elle retrouve ses amis de la résistance toulousaine. Le 31 janvier, elle part en train depuis la gare de l’Est et arrive le 3 février 1944 à Ravensbrück.

Elle y découvre un monde inhumain. « Je ne pourrais jamais dire ce qui se passa en nous en franchissant cette porte, cette voûte, témoignera-t-elle des années plus tard. Nous avions l’impression de vivre un cauchemar, de laisser le monde des humains pour entrer dans un monde de terreur. » Finalement, le 31 juillet 1944, Jeanine Morisse-Messerli est déportée avec un petit groupe de Françaises pour Schlieben, un petit village du Brandebourg allemand situé à côté d’une poudrerie où elle doit travailler.

Elle y reste jusqu’à la désertion des officiers allemands fin avril 1945 et l’arrivée des Russes qui libèrent le camp quelques jours plus tard. A la fin de la guerre, Jeanine Morisse-Messerli s’installe à Toulouse et y exerce le métier de décoratrice. Pendant longtemps, elle aura beaucoup de mal à témoigner et à raconter sa vie dans les camps, avant de publier un livre, Là d’où je viens, en 2008.

« C’est indescriptible, écrit-elle. La destruction de l’être par cette machine infernale, le nazisme, qui ne voulait pas seulement détruire le corps, mais l’esprit, l’âme. Le plus profond de l’être, l’avilissement total. »

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