Disparition de Pierre Morel
MOREL Pierre
Pierre MOREL a fait ses études au lycée de RENNES jusqu’à 1939, à cette date son père fut nommé Chef d’Atelier des Réparations de l’Armée de l’Air à Clermont-Ferrand. De ce fait, MOREL entra au Lycée Blaise Pascal en Octobre 1939. En Décembre 1941 ils rentrent en Bretagne. Son père fut nommé inspecteur du Comité d’Organisation d’Automobiles » à Poitiers. Sa mère acheta un hôtel à HEDE (Ille-et-Vilaine) et MOREL retourna au lycée de RENNES.
Fin 1942, son père prit sa retraite. Sa mère vendit l’hôtel de HEDE mais ils continuèrent d’y vivre un certain temps. En Juin 1943, elle acheta l’ « Hôtel Feart et de la Plage » à Dinard mais ils conservèrent leur maison d’HEDE.
MOREL resta au lycée jusqu’en Juin 1942 puis entra à la Faculté des Sciences de RENNES pour étudier la médecine. Il abandonna en Mai 1943, toutefois, pour consacrer son temps entièrement à la Résistance. Il vécut le plus souvent à HEDE jusqu’en Novembre 1943 puis, par commodité prit une chambre à Saint-Servan.
RESISTANCE
Le premier contact de MOREL avec la Résistance se fit à Clermont-Ferrand en 1941.
A ce moment il s’agit d’éléments de peu d’importance et de propagande. Il fut recruté par un camarade d’école nommé Marc TARTIERE qui travaillait pour deux professeurs, l’un de philosophie nommé SAINTNAC et l’autre de Français et de Latin nommé FLANDIN. Son initiation à la Résistance active eut lieu en Janvier 1942
à RENNES où il fut recruté par un autre camarade d’école devenu étudiant en droit nommé Bernard DUBOIS dont le père était Directeur des Tramways de Rennes et vivait dans cette ville à la Gare de la Touche.
MOREL n’est pas certain que cette organisation, dont il pense qu’elle était connue comme étant le « Réseau PERICLES » était un groupe purement breton ou si elle avait d’autres ramifications. En ce qui concerne RENNES, ce groupe était sous la direction de Robert TIERCERY (Fred). Leur tâche consistait à collecter le plus d’informations militaires possible, qui étaient transmises via TIERCERY à Paul MOYSAN de BREST dont le père était chef du mess des officiers Navals. Le Groupe était en contact avec Mme PROD’HOMME (Mme HERMINYE), 1, Boulevard Magenta, RENNES, qui lui donna une aide importante, notamment financière. MOREL, peu après, recruta quatre amis d’études, à savoir René BICHELOT (RPS 18215), jean RICHARD (RPS 18793), Georges BOURDET et Jacques DORDAIN. Ce Groupe continua de fonctionner de façon indépendante jusqu’à l’été 1943
En Juin 1943, « François » (Oscar) fut envoyé d’Angleterre pour coordonner la Résistance en Bretagne. MOREL ne connaît pas le vrai nom d’Oscar. Il pense qu’il était originaire des C ôtes du Nord mais qu’il avait vécu en Afrique du Nord au début de la guerre où il aurait pu participer aux préparatifs du débarquement allié et ensuite envoyé en France. Par l’intermédiaire d’une Mme BALLARD, « Oscar » fut introduit auprès de Mme PROD’HOMME et, à travers elle, prit en main le Groupe TIERCERY en Août 1943. Son chef assistant était « Henri » et son opérateur radio, un Anglais, « Georges ».
Leurs activités prirent beaucoup d’extension. Pendant qu’ils continuaient de recueillir de l’information, ils organisèrent aussi des groupes paramilitaires et des terrains de parachutage à travers toute la Bretagne.
La répartition des activités de la région était comme suit : « Fred » : la région de VITRE DUBOIS : CHATEAUBRIANT jusqu’à la Loire RICHARD : MARTIGNE-FERCHAUD DORDAIN : Sud-ouest de RENNES MOREL SAINT-AUBIN du CORMIER, GUER, HEDE et la Région de DINARD BICHELOT était responsable de l’instruction militaire et de la réception des parachutages. BOURDET était responsable pour la liaison.
10/ Aux environs du début de Novembre 1943, BICHELOT partit pour le Royaume Uni et le territoire de MOREL s’agrandit. SAINT-AUBIN-du-CORMIER et HEDE furent absorbés dans d’autres districts et il fut responsable pour la plus grande partie du nord de l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-du-Nord.
C’est lorsqu’il déménagea pour Saint-SERVAN qu’il prit le nom de Pierre MORVAN, ayant été pourvu de faux documents à ce nom par le commissaire de Police LOURADOUR, de Saint SERVAN -Saint MALO qui travaillait avec lui.
Le 30.11.43, MOREL quitta Saint-SERVAN pour RENNES avec son adjoint, Paul GOMMERIEL afin de faire son rapport à Oscar qui vivait dans la maison de Mme PROD’HOMME, à propos des parachutages prévus dans le mois. A son arrivée chez Mme PROD’HOMME, il constata que la maison était sous scellés, indiquant que la Gestapo y était passée. Il se rendit toutefois chez DORDAIN, rue Hoche. DORDAIN n’était pas à son domicile mais il rencontra son frère Maurice et lui dit ce qui s’était produit.
Le 28.11.43, « Georges » avait transmis depuis une ferme à HEDE avec Louis MOINE que MOREL avait recruté au temps de CLERMONT-FERRAND. La ferme avait été visitée par la Gestapo, probablement suite à une radiodétection, ils avaient tous été arrêtés y compris le fermier et sa famille. Le matin du 29.11.43, TIERCERY avait été arrêté à son domicile. Dans la soirée, la famille de MOREL était arrêtée à HEDE.
Aux environs de minuit, la Gestapo s’était rendue à la maison de Mme PROD’HOMME, qui fût arrêtée. « Oscar » qui était malade se trouvait à l’étage supérieur avec un ami, nommé Yves, Mme PRODHOMME avait naturellement assez de bruit pour qu’ils sachent ce qui se passait. Les deux hommes s’échappèrent par le toit et trouvèrent refuge auprès du Commandant de la gendarmerie de VANNES qui fit en sorte qu’ils puissent rejoindre PARIS
Jacques DORDAIN parvint à se cacher. (Le père de DORDAIN ultérieurement réussit à cacher ses deux fils, mais par inadvertance laissa échapper leur retraite à un « agent provocateur » et du coup ils se trouvèrent tous deux arrêtés).
MOREL et GOMMERIEL prirent le train de VERNE à CHATEAUBRIANT dans l’intention de retrouver DUBOIS. A la gare, ils trouvèrent l’un des assistants de DUBOIS, CHARLES BESNARD dont MOREL ne peut se rappeler le nom. Celui-ci leur offrit de les faire conduire au magasin d’un marchand de grains « LETERTRE Père » de la Grand Place qui était l’adjoint de DUBOIS. Quand ils y arrivèrent, ils virent un certain nombre de S.S. alentour et du coup attendirent jusqu’à ce qu’un jeune homme se rende au magasin.
Il ne reparut pas, aussi après une demi-heure, ils se rendirent à la maison du père du jeune homme CHARLES BESNARD père et lui expliquèrent la situation. Le père se rendit au magasin de grains pour y trouver la Gestapo qui venait d’arrêter toutes les personnes présentes. L’homme déclara à la Gestapo qu’il avait envoyé son fils acheter des pois secs – ce qu’il s’arrangea par signes à faire comprendre- le père et le fils furent relâchés et purent rentrer à la maison pour prévenir MOREL de ce qui s’était passé.
MOREL et GOMMERIEL passèrent la nuit dehors et le jour suivant se rendirent à BAIN-de-BRETAGNE pour contacter TRAVERS, un « placier » qui était un autre des hommes de DUBOIS. Il n’avait pas de nouvelles et de ce fait alla voir le Général ALLARD, un des principaux contacts d »‘Oscar » pour avoir son avis. Pendant qu’il était sorti, la Gestapo se rendit chez lui pour l’arrêter. Sa femme leur dit qu’il allait rapidement rentrer. Heureusement ils ne fouillèrent pas la maison et partirent et Mme TRAVERS envoya MOREL et GOMMERIEL dans une maison amie qui appartenait à un boucher et elle s’arrangea pour prévenir son mari de ne pas rentrer.
Décès de la résistante et combattante féministe belfortaine Loty Margulies à l’âge de 95 ans
Elle avait tout d’une grande dame. L’intelligence, le cœur, la détermination. Loty Margulies, modeste Belfortaine juive, aura gardé longtemps pour elle ses faits de résistance. Honorée à Boussac, dans la Creuse, en 2015, elle n’a d’ailleurs aucune médaille ni décoration. Son action de l’ombre a pourtant compté, contribuant à la lutte pour les libertés. Elle en a fait le récit complet dans un livret consacré à la Deuxième Guerre mondiale , où elle livre les détails de l’exil de sa famille et de ses faits de lutte. « J’étais Deborah, de la 2105e compagnie de marche FTP », résumait-elle.
Elle habitait dans cette vieille ville « faite de cafés et de bordels remplis de militaires »
Elle aimait citer Armand Gatti, né comme elle le 24 janvier 1926, entré en résistance lui aussi en 1943. Mais s’il était auteur et poète, Loty était autodidacte : ses parents arrivant de Galicie et de Pologne en 1923 pour un contrat à l’Alsthom , considérés ensuite comme des Juifs étrangers malgré la nationalité française acquise, elle n’avait pas pu suivre une scolarité tout à fait normale. À 8 ans, elle quittait la classe un peu avant midi pour aller porter sa gamelle au gardien du Lion de Belfort… Elle habitait dans cette vieille ville « faite de cafés et de bordels remplis de militaires » et gardera toute sa vie un grand respect des plus humbles.
Camille Senon, épisode 01: le massacre d’Oradour-sur-Glane


A 95 ans, Camille n’a rien perdu de sa verve. Infatigable militante, elle continue de raconter son histoire et celle du massacre de son village, où 643 habitants furent brûlés vifs par les SS le 10 juin 44. Un combat qu’elle mène pour sensibiliser la jeunesse et la mettre en garde face à la montée du néo-nazisme.
Camille venait d’avoir 19 ans le 10 juin 1944. Elle travaillait à Limoges et, comme chaque samedi, elle rentrait chez ses parents à Oradour-sur -Glane en tramway. Mais ce soir-là, les employés du tram lui ont dit « les Allemands sont arrivés à Oradour en début d’après-midi, et nous ne savons pas ce qui se passe. Nous avons essayé de téléphoner, mais Oradour ne répond pas. » Camille et les autres passagers embarquent néanmoins. Jamais ils n’auraient pu imaginer ce qu’ils allaient découvrir en arrivant là-bas.
Ce 10 juin 1944, Camille a perdu son père, son grand-père, ses oncles et ses tantes, de nombreux cousins et camarades. Sur les 643 victimes de ce terrible massacre, 350 étaient des femmes et des enfants. Il s’agit du plus grand massacre de civils perpétré par l’armée Allemande en France pendant la seconde guerre mondiale.
Georges Peignart était résistant du Vercors

Habitant du Havre, Georges Peignart était résistant du Vercors pendant la Seconde Guerre mondiale
Histoire. Cet habitant des Acacias a aujourd’hui 96 ans et c’est un homme discret. Pourtant, Georges Peignart pourrait témoigner de ce qu’il a accompli pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que résistant dans le Vercors, dans les Alpes, dans l’est de la France, puis en Allemagne et en Autriche. En s’appuyant sur le « Cahier de Résistance » qu’il a tenu pendant la guerre, sa famille témoigne.
Un couple de lesbiennes françaises qui a combattu les nazis, peu à peu reconnu
Dans « Paper Bullets », Jeffrey H. Jackson revient sur ce couple emblématique qui a su démoraliser les Allemands occupant l’île de Jersey et inspiré des gens comme David Bowie
NEW YORK JEWISH WEEK — Lucy Schwob et Suzanne Malherbe – connues sous leurs pseudonymes Claude Cahun et Marcel Moore – auront bénéficié d’une reconnaissance tardive, au cours des dernières décennies, pour leurs photographies scintillantes, leurs collages et les écrits qu’elles avaient créés dans la sphère de l’art avant-gardiste du Paris des années 1920. En tant que maîtresses et collaboratrices, elles ont laissé derrière elles une œuvre surréaliste visionnaire en ce qui concerne l’ambiguïté de genre et la métamorphose, et elles auront séduit des admirateurs allant de la rock-star David Bowie à l’artiste Cindy Sherman.
L’auteur Jeffrey H. Jackson aimerait également qu’elles soient reconnues pour un autre rôle : En tant que résidentes de Jersey, la plus grande des îles du Channel, en Grande-Bretagne, les deux françaises avaient mené une campagne de résistance contre l’occupation nazie. Dans « Paper Bullets: Two Artists Who Risked Their Lives to Defy the Nazis, » Jackson décrit comment, en quatre ans, elles avaient écrit des prospectus subversifs, des pamphlets et des dessins qui avaient eu pour objectif de démoraliser les soldats allemands qui contrôlaient l’île. Glissée dans les poches des soldats, collée sur les murs et abandonnée dans les cimetières, leur propagande « a souligné la variété des moyens utilisés par les populations pour combattre l’empire nazi dans toute l’Europe ».
Jackson est professeur d’histoire au Rhodes College de Memphis, dans le Tennessee. Lui et moi – deux mâles hétérosexuels cisgenre – nous sommes entretenus de la nature de la résistance, de l’utilité de la désinformation et de la capacité de ces deux héroïnes de franchir les lignes du genre, de la religion – et les lignes ennemies.
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Du métro au maquis, la résistance armée du Colonel Fabien
Lundi 28 Décembre 2020Jeune militant, combattant antifasciste, franc-tireur, militaire… Le Colonel Fabien, né Pierre Georges, a marqué l’histoire en étant le premier résistant à abattre un soldat allemand.
Le 21 août 1941, il est un peu moins de 9 heures quand trois hommes pénètrent dans la station de métro Barbès- Rochechouart, à Paris. Deux d’entre eux montent sur le quai, en face du wagon de la première classe. Chacun tient dans sa paume un revolver. Celui qui est utilisé, un 6,35 mm, a été « emprunté » à la mère d’un étudiant communiste. Il est tenu par un jeune homme de 22 ans. Sa cible, l’aspirant allemand Alfons Moser. Deux coups de feu retentissent dans la rame et sur le quai. Les résistants s’enfuient et se retrouvent dans un square. Le tireur est surnommé Fabien. « Il respire profondément et fait un mouvement d’expiration avec ses bras. Il s’exclame : “Titi est vengé.”», racontera l’un des camarades de Fabien après l’opération. Samuel Tiszelman « Titi » avait été fusillé par l’occupant deux jours plus tôt.
Disparition de Raymond Savoyat


Disparition de Pierre Morel

Camille Senon

