Catégorie : Actualité de la Résistance

Patrimoine. Francisco Ponzan-Vidal, le passeur de la Résistance à Toulouse

Patrimoine. Francisco Ponzan-Vidal, le passeur de la Résistance à Toulouse

Cet instituteur et militant anarcho-syndicaliste espagnol a organisé plusieurs filières d’évasion pour le compte de divers réseaux de la Résistance toulousaine.

17 août 1944. Une cinquantaine de détenus de la prison Saint-Michel et de la caserne Caffarelli sont emmenés sous escorte allemande jusqu’aux abords de la forêt de Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne), au nord de la Ville rose, pour y être fusillés puis brûlés.

Il a contribué à sauver 2000 personnes

Parmi les victimes identifiées, grâce aux archives des membres de la Gestapo de Toulouse et aux recherches menées par l’historienne Françoise Sabatié-Clarac, auteure de Buzet-sur-Tarn, les tragédies sous l’Occupation, se trouve Francisco Ponzan-Vidal, 33 ans.

L’homme, véritable figure de la Résistance, a contribué à sauver près de 2 000 personnes (aviateurs, militaires alliés, Juifs, résistants français) par ses filières d’évasion. De Toulouse, il a organisé trois voies : une par l’Ariège et l’Andorre, et deux autres dans les Pyrénées-Orientales, par la Cerdagne et la Côte Vermeille, jusqu’aux consulats britanniques, américains, belges et portugais de Barcelone et de Madrid.

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Gérardmer : Andrée Flachon, résistante, s’est fait passer pour un homme pour combattre lors de la Seconde Guerre mondiale

Gérardmer : Andrée Flachon, résistante, s’est fait passer pour un homme pour combattre lors de la Seconde Guerre mondiale

Femme à la vie aussi héroïque qu’incroyable, Andrée Flachon est parvenue à intégrer le 5e régiment d’infanterie lors de la Seconde Guerre mondiale en se faisant passer pour un homme. Une manière de servir son pays pour cette résistante à la fois bornée et courageuse, avant que son identité ne soit finalement découverte à Gérardmer en 1945.

Par Audrey MARTIN 29 août 2021 à 12:30
L’Histoire, il y a ceux qui la racontent et puis, il y a ceux qui la vivent. Andrée Flachon est de ceux-là. Pour elle, il était donc impensable de ne pas prendre la plus large part possible pour sauver la France de l’occupation lors de la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi, très naturellement, que cette jeune Française originaire de région parisienne intègre la résistance dès le début du conflit. Âgée d’une trentaine d’années, elle est alors l’agent numéro 17 et se fait appeler Sylvia Bataille. « Elle a accompli de nombreuses missions passant régulièrement la ligne de démarcation et a même été arrêtée et enfermée en 1943 après dénonciation pour insulte sur l’occupant », explique, France Franck, sa fille. Pas de quoi néanmoins l’arrêter. « Elle a continué la résistance jusqu’à ce que Paris soit libérée », précise France Franck, qui a entendu sa mère lui raconter son histoire des dizaines de fois. Seulement voilà, la guerre n’est pas finie et Andrée Flachon, têtue, décide que les derniers combats ne se feront pas sans elle. « Elle ne voulait pas aller dans l’armée des femmes. Elle voulait en découdre dans l’armée régulière en se faisant passer pour un homme », ajoute sa fille. Une idée folle, qu’elle parvient à mettre à exécution. Après avoir payé un homme pour qu’il passe la visite médicale à sa place, elle intègre le 2e bataillon du 5e régiment d’infanterie.
Laure Diebold, alias « Mado », secrétaire de Jean Moulin et résistante de la première heure

Laure Diebold, alias « Mado », secrétaire de Jean Moulin et résistante de la première heure

Laure Diebold, « mort pour la France ». Sur la tombe de la résistante, depuis le temps, personne ne s’est avisé de corriger ce mâle hommage et grammatical anachronisme. Pas de féminin pour les soldats de la liberté, pour les défenseurs de la patrie, tant la lutte contre le nazisme fut longtemps résumée à des histoires d’hommes et parfois, la victoire acquise à coup sûr, à des vantardises de « mecs ». Sur la pierre funéraire, il est encore gravé qu’elle est « compagnon de la Libération ». Là encore, le masculin l’emporte. Et de combien !

Six femmes ont été reconnues dans cet ordre restreint, voulu par le général de Gaulle pendant la guerre pour distinguer les rebelles de la première heure. Six noms perdus parmi 1 038 : Berty Albrecht, Marie Hackin, Marcelle Henry, Simone Michel-Lévy, Emilienne Moreau-Evrard. Et donc Laure Diebold, qui repose là, dans le modeste cimetière Saint-Guillaume, à Sainte-Marie-aux-Mines, une petite ville du Haut-Rhin.

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Une grande journée du 18juin commencée au Mont Valérien

Une grande journée du 18juin commencée au Mont Valérien

« Quoi qu’il arrive, la Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. » Une grande journée du #18juin commencée au Mont Valérien autour d’Hubert Germain, dernier des Compagnons de la Liberation avec les 5 villes compagnon garantes de l’esprit des valeurs de l’ordre. Après différents dépôts de gerbes, en conclusion un beau ravivage de la flamme, à l’Arc de Triomphe en présence active de plusieurs classes de tous âges qui ont travaillé sur le sens de l’appel du Général de Gaulle, et l’esprit de liberté de toutes celles et ceux qui y ont répondu.

Leon Gautier, le dernier survivant français du Débarquement, a été décoré par Emmanuel Macron

Leon Gautier, le dernier survivant français du Débarquement, a été décoré par Emmanuel Macron

Le chef de l’Etat a commémoré l’appel du 18 juin au Mont-Valérien, devant le monument que le général de Gaulle avait lui-même inauguré en 1960. Emmanuel Macron y a honoré Hubert Germain, le compagnon de la Libération encore vivant, et Léon Gautier,  le dernier des 177 Français du commando Kieffer.

Le lieu est hautement symbolique : c’est au Mont-Valérien qu’ont péri de nombreux résistants et otages pendant l’occupation. Il incarne aujourd’hui la France Libre et l’esprit de résistance. Emmanuel Macron y a présidé la cérémonie militaire marquant le 81e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre
et ne s’éteindra pas », avait lancé le général de Gaulle depuis Londres, sur les ondes de la BBC.

Emmanuel Macron a invité deux personnalités qui à ses yeux incarnent aujourd’hui l’esprit de la Résistance. Hubert Germain, qui est aujourd’hui âgé de 101 ans, avait rejoint Londres à la fin du mois de juin 1940. Il est aujourd’hui le dernier des compagnons de la Libération. À sa mort, il reposera au Mont-Valérien.

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Lavelanet. Quatre-vingt un an après

Lavelanet. Quatre-vingt un an après

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s‘éteindra pas », déclarait depuis Londres, le 18 juin 1940, un officier alors inconnu du grand public, Charles de Gaulle. Un appel bref et puissant exhortant le peuple de France à poursuivre la lutte contre l’envahisseur allemand. Quatre-vingt un an après, ils étaient quelques-uns à commémorer cette journée historique devant le monument aux morts lavelanétien. Élus de la municipalité et conseillers départementaux côtoyaient des représentants de diverses associations d’anciens combattants et leurs fidèles porte-drapeaux. On remarquait la présence, autour de Lucien Tinirello, principal du collège Victor Hugo, des élèves de la classe défense et leur professeur, Loïc Ginières. La jeune Léa Martinez portait le drapeau confié aux élèves de cette classe. Après la lecture de la lettre du ministère des armées par Marc Sanchez, un dépôt de gerbe et la Marseillaise clôturaient cette cérémonie.

Le jour où le Général de Gaulle aurait eu l’idée de l’appel du 18 juin 40 à Huppy dans la Somme

Le jour où le Général de Gaulle aurait eu l’idée de l’appel du 18 juin 40 à Huppy dans la Somme

En 1940, c’est à Huppy, un village de 800 habitants dans la Somme, que le Général de Gaulle aurait eu l’idée de son célèbre discours après être venu fin mai de la même année.

En cette année 2021, le 81 on célèbre le 81e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle. Ce célèbre discours, prononcé à la radio de Londres, est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.

Un événement majeur qui a marqué l’Histoire de France, mais aussi, celle d’un village de la Somme, Huppy. Car c’est dans cette bourgade de 800 habitants que le Général de Gaulle aurait eu l’idée de faire appel aux Français pour continuer le combat contre l’Allemagne.

Un passage express à Huppy en 1940 à l’origine de tout

En mai 1940, nous ne sommes qu’au début de la Seconde guerre mondiale et Charles de Gaulle n’est encore que colonel. À la tête de la 4e division cuirassée (4e DCr), il dirige le 17 mai une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon dans l’Aisne. Offensive réussie pour une division blindée récemment constituée et dont les unités n’avaient encore jamais opéré ensemble.

Une dizaine de jours plus tard, la division se dirige au sud d’Abbeville dans la Somme dans le but d’attaquer la tête de pont allemande, l’objectif général étant de dégager les unités encerclées de la poche de Dunkerque.

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Hommage à l’historien et résistant Marc Bloch, exécuté dans l’Ain le 16 juin 1944

Hommage à l’historien et résistant Marc Bloch, exécuté dans l’Ain le 16 juin 1944

L’historien réputé et résistant a été exécuté il y a 77 ans.

Ce mercredi a été commémoré, à Caluire et à Saint Didier de Formans, le « massacre de Rousille » : le 16 juin 1944, Marc Bloch était exécuté dans ce village de l’Ain avec 32 détenus extraits de Montluc.

De généreux donateurs, membres de l’association Histoire et Patrimoine et du groupe de travail Marc Bloch, ont offert la gerbe déposée au pied de la plaque commémorative vissée l’an dernier au 21bis rue de l’Orangerie : c’était aussi l’occasion de saluer le souvenir de Blanche et René Molino qui ont hébergé à La Sablière le résistant jusqu’à son arrestation le 8 mars 1944. La boulangère a dénoncé bien involontairement « M. Blanchard » à la Gestapo alors qu’il descendait prendre le tramway place de la Boucle en sortant de chez elle. Emprisonné, il fera avec d’autres, les frais de la répression extrajudiciaire exercée par les Allemands après le débarquement allié.

Micha Roumiantzeff animait la cérémonie en présence de Patrick Ciappara, adjoint au maire. Le fils de Marc Bloch, Daniel, évoquait la fin tragique de son père, et l’historienne de Lyon 2 Cindy Biesse, auteur d’une thèse sur « 500 Justes de la Région Rhône-Alpes », revenait sur le déroulement des événements.

Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz : « Maintenant, vous savez… »

Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz : « Maintenant, vous savez… »

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Pendant plus de deux heures, Ginette Kolinka, 96 ans, a raconté à des collégiens son extraordinaire histoire dans l’enfer des camps de la mort, dont elle a réchappé.

Les élèves de 4e et 3e du collège de Chavagnes ont été émus par le témoignage de Ginette Kolinka (1), au centre culturel René-Monory, bien que préparés par leur professeur d’histoire Anne Lemetayer. Elle a été accueillie par le principal Grégory Adam et Joël Dazas, le maire de Loudun.
Au début de sa conférence, Ginette Kolinka montre deux photos. L’une, c’est son frère de 10 ans et l’autre, son neveu de 14 ans. Elle demande aux collégiens : « Regardez-moi bien et ces photos que je vous montre, est-ce que ce sont des gens normaux ? » La réponse est évidemment affirmative. « Pour vous, nous sommes normaux, mais pas pour les nazis, nous ne sommes pas normaux parce que nous sommes juifs. »
« Mon père, mon frère et mon neveu sont gazés à l’arrivée » Elle évoque le souvenir d’une enfance normale. Elle est née à Paris en février 1925, la petite dernière d’une famille de six filles et un garçon. « Avec mes sœurs, nous avions un stand au marché d’Aubervilliers, on vendait de la lingerie et mon père avait un atelier de confection. »
Fin décembre 1942, les juifs sont recensés dans les commissariats, la mention « juif » est apposée sur leur carte d’identité, ils sont obligés de porter une étoile jaune bordée de noir sur leurs vêtements. « En 1942, toute la famille est partie s’installer à Avignon, après un périple avec des faux papiers et l’aide de passeurs. » « En 1944, nous pensions que tout le monde avait oublié que nous étions juifs avec nos nouveaux papiers mais, autour de nous, tout le monde savait », se souvient-elle. Le 13 mars 1944 sur dénonciation, la Gestapo et la Milice viennent arrêter son père, son frère de 12 ans, son neveu de 14 ans et Ginette elle-même sur le marché.
« Nous sommes internés au camp de Drancy, le 13 avril. Nous sommes déportés en wagons à bestiaux depuis la gare de Bobigny jusqu’à Auschwitz Birkenau. Mon père, mon frère et mon neveu rejoignent les camions et sont gazés à l’arrivée. Moi, je pensais que nous allions rejoindre un camp de travail. »
Puis elle raconte l’impensable horreur : « En un instant, c’était fini, on perdait notre identité, notre humanité, il fallait se déshabiller, on nous rasait les cheveux et le sexe, on nous tatouait un matricule sur le bras. Nous étions couchés à deux sur une couchette étroite, rien pour la toilette, nous vivions dans la crasse et la puanteur, dévorés par les poux. Une humiliation intentionnelle et méthodique, accentuée par les coups des kapos, la faim et la peur. »