Ce vendredi, lors de la cérémonie au Panthéon en l’honneur des 150 ans de la République, le président Macron a rendu hommage à la chanteuse et meneuse de revue Joséphine Baker. Il a évoqué son engagement dans la Résistance, un sujet qu’elle évoquait peu.
Pourtant, le 26 mars 1975, dans le JT de 13h00 de TF1, à l’occasion d’un sujet sur son nouveau spectacle à Bobino, l’artiste américaine naturalisée française évoquait en quelques mots et avec une grande humilité cette période de sa vie.
« J’ai fait ce que je devais faire… Devinez… J’ai chanté de temps à autres mais surtout je faisais de la Résistance. Parce que j’avais une seule chose en tête, aider la France à remonter comme elle était avant, ce qu’elle avait perdu avec le commencement de la guerre. C’était un petit moment malheureux« .
Le retour des déportés des camps de concentration en avril et mai 1945 a été précédé d’événements douloureux, liés à la désintégration progressive de l’État national-socialiste allemand et de son système concentrationnaire, à mesure de la progression des armées libératrices à l’Est et à l’Ouest. Cette exposition retrace les grandes lignes des événements intervenus au printemps 1945.
Elle rappelle que l’énorme machine concentrationnaire d’exploitation, de déchéance humaine et de mort a continué à fonctionner jusqu’à l’arrivée ou à l’imminence d’arrivée des armées alliées, malgré la désintégration progressive des structures de commandement du Reich et de la SS, que des crimes ont accompagnée jusqu’au bout.
Elle jette également un regard sur les structures clandestines interne de résistance des détenus et leur rôle dans ces semaines décisives, marquées à la fois par un immense espoir et une angoisse insoutenable de ne pas survivre jusqu’à la délivrance finale.
Elle rend compte enfin de l’extrême complexité des retours et des difficultés d’accueil et de réinsertion qu’ont rencontrées ces hommes, ces femmes et ces enfants revenu(e)s d’un monde que leur entourage ne pouvait pas ou ne voulait pas comprendre.
Une initiative autour de l’exposition est prévue le 23 septembre à partir de 17h30 au CESE.
Cotentin : il se bat pour entretenir la mémoire des résistants et des victimes du nazisme
Dans le Val de Saire, Yves Sassignol est marqué par l’histoire de son grand-père, résistant déporté suite à une dénonciation familiale. Il en a fait le combat de sa vie.
Yves Sassignol, originaire du Val de Saire, porte sur ses larges épaules le destin funeste vers lequel son grand-père Julien Hardy, père de cinq enfants, a été précipité le 27 février 1943.
Julien Hardy, bûcheron de profession, né à Valognes en 1904, est arrêté par la Gestapo sur dénonciation de ses proches à la maison familiale située rue Inkerman à Cherbourg.
Julien Hardy avait 39 ans lors de son arrestation.
Ma mère, fille de Julien, avait 8 ans le jour de son arrestation. Comme nombre de nos compatriotes, elle n’a jamais évoqué cette période. C’est au moment de son décès que, dans le grenier, j’ai retrouvé des documents et des courriers qui relatent toute cette période », explique Yves Sassignol.
« Durant l’Occupation, Julien avait des activités isolées au sein de la résistance française locale avec un petit groupe de camarades. Son arrestation par la Gestapo est bien l’amer fruit d’une dénonciation familiale. Après un séjour de quelques jours à la prison de Cherbourg, il est transféré à celle de Caen pour y subir un interrogatoire musclé ».
Très rapidement, il est envoyé dans le camp d’internement de Royallieu à Compiègne, dans l’Oise.
Les étapes s’enchaînent et la dernière, pour Julien Hardy, prend la direction du camp de Mauthausen en Autriche. « Les prisonniers de Compiègne montent alors à bord d’un train, dans des convois à bestiaux, dans le cadre de l’opération Aktion Meerschaum (écume de mer). Pour la France, deux transports sont partis de Compiègne à destination de Mauthausen en avril 1943 ».
Le premier de ces deux transports comprenait au moins 994 hommes dont Julien Hardy et trois camarades de la région : Jules Lejuez d’Hainneville, Hippolyte Olivier d’Equeurdreville et Jules Letterier de Fermanville.
À chaque commémoration du 21 juin 1944, la grande résistante et la cofondatrice du réseau « Victoire » Jeanne Robert est toujours présente dans les esprits. Jusqu’à l’âge avancé de 102 ans et malgré parfois l’avis de son médecin, Jeanne répondait toujours présente chaque 21 juin. Nul ne peut oublier Jeanne. Depuis 2014, l’école communale aujourd’hui fermée porte son nom, mais jusqu’au bout elle s’était battue contre cette fermeture allant jusqu’à écrire contre cette fermeture à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale. Combattante dans l’âme, Jeanne ne connaissait pas la capitulation. Elle fut décorée de la Légion d’Honneur le 21 juin 2016. Bien qu’originaire du Nord, jusqu’à son dernier souffle, elle a gardé dans son cœur ce coin du Gers. Arrivée en 1941 à Castelnau, elle fut une pierre angulaire du réseau « Victoire » et de la Résistance française. Après l’Armistice, elle continua à enseigner à Caussens et à Condom, puis s’installa dans la région bordelaise. À l’origine de la création de l’association des Amis du réseau Victoire, en 2000, elle avait passé le flambeau à Alain Geay. Disparue en septembre 2017, elle repose désormais au cimetière de Condom.
Inauguré à la fin février puis confiné, le musée de la Résistance nationale a enfin rouvert ce samedi à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Les premiers visiteurs ont profité d’une visite guidée gratuite.
Par Lucile Métout
Le 27 juin 2020 à 17h26, modifié le 27 juin 2020 à 19h08
Rien à voir avec les livres en classe. Ici, l’Histoire se touche, s’examine, s’écoute. Elle se vit, presque, au travers d’yeux qui ont vu la guerre. De femmes et d’hommes qui l’ont subie, faite. Mais qui ont surtout combattu pour une France libre.
Projeter chaque visiteur dans d’extraordinaires « tranches de vie », c’est bien toute l’ambition du nouveau Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne. Cet « MRN », inestimable écrin de mémoire inauguré quai Victor-Hugo fin février puis confiné, a enfin rouvert ce samedi matin.
Immersion en 39-45
Ceux qui ont eu la chance d’en franchir le seuil ont gagné le droit d’assister gratuitement à la toute première visite guidée. Comme Ophélie qui a redécouvert la Seconde Guerre mondiale. « On l’étudie en cours, mais là, ce n’est pas pareil, ne peut qu’admettre la collégienne venue en voisine. Je trouve ça super intéressant de voir toutes ces preuves… »
Une étonnante scénographie sert la collection du musée. LP/L.M.
Des preuves ? Il s’agit en fait de 900 pièces composant l’exposition permanente sur plus de 1 000 m2 à l’espace Aimé-Césaire. L’original du poème « Liberté », des billets secrets, des armes cachées ou le vélo d’un compagnon de la Libération. Mais aussi bien d’autres trésors à débusquer dans l’ancien centre de documentation pédagogique. Mieux vaut ouvrir l’œil !
Tous ces objets sont issus d’archives privées, et correspondent à des donations abondant la collection du musée depuis 1965. « Les pièces présentées ici n’en représentent toutefois qu’une petite partie », assure Claude Gascard, secrétaire général de l’association MRN. Le reste demeure dans les précédents locaux, rue Dormoy.
L’arrêté de 2015 qui ouvrait les archives de la Seconde Guerre mondiale connaît des blocages. Des historiens s’en émeuvent.
Jean-Marc Berlière, professeur d’histoire contemporaine et spécialiste de la police française, s’inquiète de la fermeture des archives de la défense. Dans ces conditions, les historiens ne peuvent accéder aux fonds concernant la Seconde Guerre mondiale.
Dans quelle mesure chaque citoyen peut-il accéder aux archives de la Seconde Guerre ?
Le président François Hollande avait permis la libre consultation de ces archives après un gros travail des historiens en ce sens. Une façon, avait-il dit, de lutter contre le révisionnisme, l’altération de la mémoire, l’oubli, l’effacement . Déjà, sous Lionel Jospin en 1999, les choses évoluaient. En 2015, l’ouverture au grand public a permis à des amateurs, qui ne sont pas historiens de formation, de progresser dans la connaissance de cette période. Cela a multiplié les études locales. C’est aussi une façon de faire avancer la démocratie.
En quoi la situation a-t-elle changé ?
Depuis le début de l’année, on note de grosses difficultés pour obtenir les documents aux archives, notamment au Service historique de la Défense, à Vincennes. Ce centre incontournable pour les chercheurs, qui dépend du ministère des Armées, a reçu une consigne des autorités qui vise à la fermeture « provisoire » totale des fonds postérieurs à 1940, en attendant de revenir ensuite sur les documents antérieurs à 1940. Pour un universitaire qui, par exemple, travaille sur le contre-espionnage de 1934 à 1944, tout se ferme brutalement !
Raymond Gurême, né le à Meigneux et mort le à Arpajon, est un forain français, l’un des derniers survivants de l’internement des « Nomades » en France de 1940 à 1946.
Résistant pendant la guerre, il consacre ensuite sa vie à la lutte contre l’antitziganisme.
Raymond Gurême naît le à Meigneux (Seine-et-Marne) au sein d’une famille manouche itinérante depuis des générations.
Sa mère, Mélanie Gurême, est issue d’une famille de vanniers, et son père, Hubert Leroux, est forain et tient un cirque ainsi qu’un cinéma muet ambulants. Il est le troisième de neuf enfants.
Dans son enfance, qu’il décrit comme « magique », il commence très tôt au sein du cirque familial : à deux ans et demi, il est ainsi déjà clown et acrobate. Il assiste aussi son père dans le bon fonctionnement du cinéma
Déportation et résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
Depuis la loi du 16 juillet 1912, les populations itinérantes sont fichées en France.
Trois catégories sont mises en place : les commerçants ambulants, les forains et les « nomades » ; ces derniers ont l’obligation d’avoir un Carnet anthropométrique.
La famille de Raymond Gurême acquiert le statut de forain. Le 6 avril 1940, un décret est signé par le président Albert Lebrun qui interdit la libre circulation des nomades en les assignant à résidence.
En octobre de la même année, l’administration allemande décrète l’internement des Tsiganes de la zone occupée dans des camps placés sous la responsabilité de policiers et gendarmes français.
Ces internements ne devaient concerner que les personnes nomades et non foraines.
Le matin du , les gendarmes l’envoient lui et sa famille à Darnétal pour être confinés dans une usine désaffectée avec d’autres gens du voyage.
Ils sont ensuite internés à Linas-Montlhéry dès l’ouverture du camp, le 27 novembre.
Il s’échappe avec son frère en juillet 1941 mais ils sont repris, suite à une dénonciation par le maire de leur village d’origine. Il s’échappe une deuxième fois, en octobre 1941 et rejoint la Bretagne pour travailler dans des fermes.
Il retourne à plusieurs reprises à Linas pour apporter de la nourriture et des vêtements à sa famille, toujours internée.
En avril 1942, le camp est démantelé et les personnes internées sont transférés au camp de Montreuil-Bellay, le plus grand camp de nomades de la zone occupée.
Raymond Gurême continue d’apporter de la nourriture à sa famille.
Il est alors placé dans une maison de redressement pour mineurs à l’hôpital d’Angers.
Ce sont plus de 5.000 dossiers d’affaires du Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Rouen versés aux Archives départementales en 1978 et 1979. Il s’agit des enquêtes des inspecteurs de la Troisième brigade de police mobile qui couvraient l’ensemble des cinq départements normands pour les années 1907 à 1958. Les dossiers constitués entre 1941 et 1945 ont été indexés pour faciliter les recherches sur cette période.
Les dossiers relatifs aux crimes et délits de droit commun sont communicables après un délai de 75 ans, par conséquent les dossiers 1945 ne seront communicables qu’en 2021. Les dossiers d’enquêtes de moins de 75 ans relatives à des faits survenus entre le 3 septembre 1939 et le 8 mai 1945 et ne relevant pas du droit commun sont communicables, les archives relatives à la Seconde guerre mondiale ayant été ouvertes par l’arrêté du 24 décembre 2015.
L’indexation de ces dossiers a mis au jour les enquêtes réalisées par la police française pour identifier les réseaux de résistance de la région normande ou les arrestations opérées par la police allemande. Des dossiers contiennent également des documents saisis lors des perquisitions à savoir des journaux clandestins, des tracts, de la correspondance, des photographies des suspects, des photographies des scènes de crime.
Les recherches peuvent s’effectuer par thématique, par département, par ville ou par date. Le nom des résistants est parfois mentionné. La consultation des dossiers s’effectue dans la salle de lecture du site de l’Hôtel du département. A noter que les dossiers de moins de 75 ans concernés par la dérogation générale ne peuvent pas être reproduits. En 2020, le SRPJ a prévu de verser des registres facilitant les recherches pour les autres tranches chronologiques.
Le Dauphiné Libéré a intégré l’opération « Nation apprenante » lancée par le ministère de l’Education nationale. Pendant la fermeture des écoles en raison du Covid-19, notre journal se mobilise sur le web pour proposer, du lundi au vendredi, des contenus pour les enfants, en lien avec les apprentissages et les programmes scolaires. Ceux-ci sont issus du Dauphiné Libéré des enfants, le journal qui accompagne à l’école les 6-11 ans depuis maintenant quatre ans.
Par Gw. B. – 18 juin 2020 à 10:00 | mis à jour le 20 juin 2020 à 07:29 – Temps de lecture : 3 min
lors que l’on célèbre aujourd’hui le 80e anniversaire de l’appel du 18 juin, partons à la découverte du mémorial de la Résistance en Vercors construit sur les hauteurs de Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme. Il rend hommage aux femmes et aux hommes courageux qui ont défendu la liberté pendant la Seconde Guerre mondiale et résisté aux nazis.
La Résistance, qu’est-ce que c’est ?
Résister veut dire s’opposer. En 1940, la France est envahie par les nazis allemands, et le gouvernement français de Philippe Pétain collabore avec eux. La Résistance désigne les hommes et les femmes qui refusent de leur obéir. Ces résistants décident de continuer à combattre l’ennemi dirigé par Adolf Hitler en Allemagne. Ils mènent des opérations de sabotage (ils font dérailler des trains), espionnent, fabriquent des faux papiers, créent des journaux clandestins pour informer les Français, ou encore cachent des Juifs persécutés.
Le 18 juin, jour de l’appel du Général de Gaulle, ne pouvait être mieux choisi pour remettre à Camille Vampa, un Castelmeillantais méritant, la plus haute distinction française : la Légion d’honneur.
Frédéric Durant, nouveau maire de Châteaumeillant, a reçu, jeudi, de nombreuses personnalités pour honorer Camille Vampa, qui s’est vu décerner la Légion d’honneur.
Selon le protocole, c’est Edmond Chesné, président honoraire des médaillés militaires du Cher, qui a relaté le parcours du récipiendaire, né le 11 septembre 1924, à Amiens, dans la Somme. « Camille Vampa a suivi des études primaires, secondaires et professionnelles à Montluçon (Allier) où il a obtenu un certificat de menuisier-modeleur, a-t-il indiqué. En 1942, il a contracté un engagement de quatre ans dans l’armée de l’Air et c’est en mars 1944 qu’il a rejoint la résistance au maquis de Cuzac (Lot) où il est devenu chef de groupe. »
« Une grande joie et une immense fierté »
Nommé sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI) la même année, le Castelmeillantais a participé à « plusieurs opérations périlleuses, échappant plusieurs fois à l’issue fatale ».
Après avoir épousé Georgette en 1946, union de laquelle deux enfants ont vu le jour, Camille Vampa est entré en 1953 dans les rangs de la Compagnie républicaines de sécurité (CRS) de Montluçon, avant de terminer sa carrière, en 1979, à Bourges.
Camille Vampa, qui s’est vu remettre la Légion d’honneur par le général Bernard Ducateau, a prononcé un long discours dans lequel il a dit recevoir « avec une grande joie et une immense fierté » cette récompense honorifique. « Mais je n’ai fait que mon devoir », a-t-il tenu à préciser.
La cérémonie s’est achevée par La Marseillaise et le Chant des partisans, deux morceaux joués avec émotion par Jérôme Gauthier et son piston.