Catégorie : Actualité de la Déportation

ILS ONT ETE CACHES PAR DES VILLAGEOIS PENDANT LES MARCHES DE LA MORT

ILS ONT ETE CACHES PAR DES VILLAGEOIS PENDANT LES MARCHES DE LA MORT

A Mötzing, durant les marches de la mort 3 déportés de confession Juive se sont cachés dans la grange où la colonne a passé la nuit. Lorsque les gardes, des SS, et les déportés quittent Mötzing le 25 avril, après un certain temps, trois évadés sortent de leur cachette dans une meule de paille. Il s’agit de :
Janek Silberberg né le 25.10.1925, Juif polonais, il a transité par les KZ de Plaszow, Auschwitz, de Sachsenhausen puis transféré à Flossenbürg où il n’a pas été enregistré)
Heinrich Chensinski né le 15.3.1925, Juif polonais, il a transité par les camps de Rakowice, KZ Plaszow), KZ Gross- Rosen, Buchenwald puis avant l’évacuation il est transféré à Flossenbürg, où il n’a pas été enregistré.
Samuel Berger né le 03.01.1924 Juif polonais matricule 81932 – Buchenwald matricule 137058, non enregistré à Flossenbürg où il a été transféré le 26.03.1945.
Une colonne de 300 hommes traverse Aufhausen venant de la direction de Mötzing sur l’Ochsenstraße après Haid. Une autre colonne avec beaucoup moins de déportés est allée en direction de Wallkofen.
Maintenant, les habitants sont confrontés à un problème: que faire avec ces trois évadés? Que se passerait-il si les gardes SS reviennent pour une raison quelconque? Ce serait extrêmement dangereux pour les rescapés et aussi pour ceux qui les ont protégés. Ils sont accueillis dans le Mötzinger Pfarrhof avec le pasteur Alois Bauer. Peu de temps après, ils sont cachés par la famille Müllerbauer. L’étudiant de médecine de l’époque, Hans Wörner, visitait la famille Müllerbauer pour s’inquiéter de la santé des évadés et suivait leur rétablissement progressif avec une nourriture correcte.
Ils sont restés à Mötzing plusieurs mois après la guerre puis ils ont rejoint la Palestine.
A Mötzing trop faibles pour poursuivre la route, sept déportés sont tués :
Maurice Blumenberg né le 24 avril 1898 à Paris – Buchenwald – Juif français – matricule 121197 transféré d’Auschwitz le 21.01.1945 matricule 167469.
Herz Enger né le 12.09.1919 – Buchenwald – Juif polonais – matricule 126776.
Symcha Rozen, né le 07.04.1915 – Buchenwald – Juif polonais – matricule 126545 venant du camp d’Auschwitz matricule 178381 le 10.02.1945.
Georges Adler né le 30.08.1925 – Buchenwald – Juif Hongrois – matricule 52417 venant du KL d’Auschwitz le 18.06.1944.
Gabriel Blechmann le 16.11.1923 à Riga – Buchenwald – Juif Lettonien – matricule 82305 venant du KL de Stuthof le 16.08.1944, matricule 59670.
Majer Nussbaum né le 05.03.1925 à Aark – Buchenwald – Juif polonais – matricule 134409.
Berek Brojges né le 03.03.1923 à Dzialoszyce – Buchenwald – Juif polonais – matricule 134313, venant de Gross Rosen le 07.03.1945, matricule 89578.
Une citoyenne de Triftlfing a décrit comment elle voyait les quelques centaines de prisonniers du camp de concentration comme une petite fille. « Des hommes courbés, se soutenant les uns les autres, enveloppés dans des couvertures, incroyablement vieux même s’ils étaient jeunes. »
« Vous n’irez plus danser »

« Vous n’irez plus danser »

[Vous n’irez plus danser ! ]
 Attention ! Il ne vous reste que quelques jours pour venir visiter l’exposition « Vous n’irez plus danser ! Les bals clandestins 1939-1945 », qui fermera ses portes lundi 3 janvier à 18h.
Une visite guidée gratuite de l’exposition est proposée dimanche 2 janvier à 14h30. N’hésitez pas à vous inscrire, il reste des places  04 76 42 38 53.
Prisonnière d’Auschwitz

Prisonnière d’Auschwitz

Cette photo d’identité de prisonnière d’Auschwitz est particulièrement émouvante. Le sourire de Marie-Louise Pierrette Moru, surnommée Lisette, est un acte de résistance. Face aux nazis, sa bravoure évoque la beauté, la lumière et la liberté d’esprit dans un endroit sombre où la mort régnait en maître absolu.
Elle est née à Port-Louis le 27 juillet 1925, au foyer de Joseph et Suzanne Moru.
Elle était membre de la résistance française, inspirée par son grand-père mort au champ d’honneur en 1914.
Elle ne faisait pas spécialement partie d’un groupe mais aidait la résistance dans la mesure du possible, transmettant des messages et des informations, surveillant les allées et venues des occupants et aidant les gens à fuir vers la zone libre.
Elle a envoyé, à son amant Louis Séché, une liste de 36 personnes qui sympathisaient avec les nazis,. L’information parvint aux Allemands et leur domicile fut perquisitionné. Le 8 décembre 1942, ils furent conduits dans une prison de Vannes. Lisette fut transférée au fort de Romainville le 19 décembre 1942. Louis est interné au camp de Royallieu à Compiègne.
Le 24 janvier 1943, 230 femmes, dont Lisette, sont conduites en gare de Compiègne et chargées dans les quatre derniers wagons d’un convoi. A la gare de Halle-sur-Saale, le convoi est scindé, les hommes emmenés à Oranienburg-Sachsenhausen et les femmes à Auschwitz où elles arrivent 2 jours plus tard.
D’après les témoignages, elles marchèrent jusqu’à Birkenau où elles entrèrent en chantant La Marseillaise.
Deux mois plus tard, en mars, atteinte de dysenterie sévère, Lisette est décédée à l’âge de 17 ans.
Louis, selon les témoignages, était vivant 2 jours avant la libération d’Oranienburg-Sachsenhausen, puis il disparaît. En 1947, il est déclaré Mort pour la France le 26 avril 1945 dans le camp.
⁉️ Que vous inspire son sourire ⁉️
© Dr David Ohnona – @davidohnona ZAHOR – Souviens toi !
CEO Memories Foundation- Shoah & Mémories
1❤ = I Remember – #WeRemember
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Jacques Semelin : « Concernant le maréchal Pétain et les juifs français, Zemmour a exploité une faiblesse de l’historiographie »

Jacques Semelin : « Concernant le maréchal Pétain et les juifs français, Zemmour a exploité une faiblesse de l’historiographie »


[Interview] Spécialiste de la violence de masse, l’historien Jacques Semelin a travaillé de nombreuses années sur la survie des Juifs en France durant la Seconde Guerre mondiale. Il déconstruit les propos d’Éric Zemmour et rappelle combien le régime de Pétain continue d’imprégner nos esprits.
Interview Pascale Tournier
Publié le 04/01/2022 à 11h24 I Mis à jour le 04/01/2022 à 11h24

Directeur de recherche émérite au CNRS affecté au Centre d’études et de recherches internationales, professeur à Science Po Paris, Jacques Semelin est un spécialiste des génocides et de la violence extrême. Une énigme française retrace sa décennie de recherches qui ont abouti à la publication de l’ouvrage Persécutions et entraides dans la France occupée, comment 75 % des Juifs en France ont échappé à la mort (les Arènes-Seuil).

Comment avez-vous accueilli les propos d’Éric Zemmour affirmant que le maréchal Pétain avait sauvé des Juifs français ?

C’est tout simplement scandaleux. Il a repris les arguments de Jacques Isorni, l’un des avocats du maréchal Pétain lors de son procès, tout en s’appuyant sur un auteur dont la thèse est peu reconnue parmi la communauté scientifique. Éric Zemmour a aussi exploité une faiblesse de l’historiographie.

Depuis les travaux de Robert Paxton sur le rôle de la collaboration du régime de Vichy avec l’occupant, les historiens s’étaient surtout concentrés sur les causes de la déportation de 25 % des Juifs de France et fort peu sur celles de la survie des trois autres quarts.

À la demande de Simone Veil, je me suis emparé de cette question en 2008 pour consacrer quelque 10 années de recherche à comprendre les raisons pour lesquelles « la France est le pays où les Juifs ont proportionnellement subi le moins de pertes », comme le formule Serge Klarsfeld. C’est l’histoire de cette enquête que je raconte dans mon nouveau livre Une énigme française. Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n’ont pas été déportés (Albin Michel).

Comment expliquer ce chiffre si élevé de 75 % ?

En tout cas, ce n’est pas grâce à Vichy mais en dépit de Vichy. Selon Éric Zemmour, Vichy aurait livré des Juifs étrangers pour sauver les Juifs français. Où a-t-il vu ou lu cela dans les archives ? Il est vrai que Pierre Laval a voulu se débarrasser en priorité des Juifs étrangers, dans le contexte de la xénophobie ambiante. Cela n’a pas empêché des Français d’aider spontanément nombre d’entre eux au moment fatidique de leur possible arrestation.

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Résistants, déportés : un appel à témoignages

Résistants, déportés : un appel à témoignages

Pour ne pas passer à côté de renseignements importants, l’association lance un appel aux personnes susceptibles d’avoir contribué à aider la Résistance ou résistants elles-mêmes.

Entretien avec Serge Libot, membre de l’association Avessac histoire et patrimoine (AHP), à Avessac, près de Redon (Ille-et-Vilaine).

Votre prochaine publication, prévue courant 2022, portera sur les déportés et les résistants de la commune. Quelle est la genèse de ce projet ?

AHP a été sollicité, il y a deux ans et demi, par les Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation pour reconstituer le parcours de six déportés avessacais. La réflexion s’est alors portée sur le devoir de mémoire et le devoir d’histoire. C’est pourquoi nous avons décidé d’élargir nos recherches aux résistants de la commune. Nous avons donc recherché des témoignages pour étayer le vécu de cette époque couvrant la période de 1943 à 1945.

Avec quels retours ?

Ils sont positifs, avec la découverte de quelques pépites. Par ailleurs, nous avons trouvé trois autres déportés. Sur le volet résistance, nous avons trouvé un certain nombre de noms auxquels nous aimerions donner un peu de vie. Certains sont d’authentiques résistants ; d’autres ont contribué à faire vivre la Résistance ou étaient des figurants.

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Atelier pour enfants « Résistance et solidarité » Mémorial de la Shoah Paris

Atelier pour enfants « Résistance et solidarité » Mémorial de la Shoah Paris

Atelier pour enfants « Résistance et solidarité » Mémorial de la Shoah, 1 mars 2022, Paris.
Date et horaire exacts : Le mardi 01 mars 2022
de 14h30 à 17h00
payant
Lors d’une visite-atelier, les enfants découvrent les différentes formes de résistance, de la libération du territoire au sauvetage des enfants.

À travers l’analyse de documents d’archives, ils mettent en lumière l’engagement de personnes aux origines et parcours divers.

Animé par Karine Edry.

Mémorial de la Shoah 17 Rue Geoffroy l’Asnier Paris 75004

Visites commentées de l’exposition temporaire Musée départemental de la Résistance et de la Déportation Toulouse

Visites commentées de l’exposition temporaire Musée départemental de la Résistance et de la Déportation Toulouse

Visites commentées de l’exposition temporaire Musée départemental de la Résistance et de la Déportation, 21 décembre 2021, Toulouse.
Visites commentées de l’exposition temporaire
du mardi 21 décembre au jeudi 30 décembre à Musée départemental de la Résistance et de la Déportation
**Visites commentées de l’exposition Beate & Serge Klarsfeld. Les combats de la mémoire (1968 – 1978 )** La décennie 1968-1978 a marqué un tournant important dans l’évolution de la mémoire de la Shoah en Europe et dans le monde. L’action spectaculaire du couple forme par Beate et Serge Klarsfeld, menée sur plusieurs continents, a exercé un rôle majeur dans ce mouvement vers la reconnaissance de la Shoah.
Entrée libre ,gratuit
Visites commentées de l’exposition Beate & Serge Klarsfeld. Les combats de la mémoire (1968 – 1978)

Musée départemental de la Résistance et de la Déportation 52 allée des demoiselles 31400 Toulouse Toulouse Haute-Garonne

Disparition de Robert Créange

Disparition de Robert Créange

Robert Créange, ancien instituteur, puis professeur, inlassable témoin et passeur de la mémoire de la Shoah vient de mourir. Sa vie fut déterminée par l’arrestation, la déportation et l’assassinat par les nazis, de ses parents, Pierre Créange et Raymonde Cahen. Robert fut un grand secrétaire général de la FNDIRP. Il était communiste. Je l’aimais beaucoup.
« Robert Créange, issu d’une famille juive d’origine lorraine. Ses parents et son grand-père paternel ont été arrêtés en tentant de franchir la ligne de démarcation en Juillet 1942, très vraisemblablement vendus par le « passeur » qu’ils avaient payé. Ils ont été internés à Poitiers puis à Drancy. Son grand-père faisait partie du dernier convoi de vieillards relâchés de Drancy.
Ses parents ont été déportés par le convoi n° 34 du 17 Juillet 1942 en direction d’Auschwitz-Birkenau. Ils meurent en déportation. Pendant sa déportation, Pierre Créange, le père de Robert, a écrit deux poèmes qui sont parvenus comme par miracle à ses enfants. »
Robert a 11 ans ce jour d’août 1942 : « Pendant la guerre et l’occupation, mon père, Pierre Créange, militant de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière – le parti socialiste français), franc-maçon, juif et poète, a très vite été recherché. Aussi bien par la police française que par la gestapo.
Après la rafle du Vel’dHiv, du 16 juillet 1942, il a décidé de nous faire passer la ligne de démarcation pour rejoindre la zone libre, avec ma mère, mon grand-père maternel et ma sœur âgée de 13 ans. Nous savions qu’il y avait danger, mais nous ignorions complètement l’existence des camps et des chambres à gaz.
Ce jour d’août 1942, ma sœur et moi, nous avons vu nos parents pour la dernière fois, arrêtés par les Allemands. Recueillis par une tante à Périgueux, nous avons pu échanger quelques cartes avec nos parents, tant qu’ils étaient dans la prison de Poitiers et dans le camp de Drancy, jusqu’à l’arrivée de la dernière, sur laquelle un gardien avait inscrit “Partis le 18/09/1942 pour destination inconnue”…
Nous n’avons plus rien su de notre mère, certainement gazée à l’arrivée. Pour notre père, quelqu’un, qui en est revenu, nous a raconté et rapporté deux de ses poèmes écrits au camp. Notre grand-père a eu plus de chance, après la libération, nous l’avons retrouvé à Boulogne-Billancourt ».
Pour passer la ligne de démarcation, Pierre Créange fait appel à un passeur, qui faisait passer d’une zone à l’autre.
Malheureusement les Créange tombent sur un passeur qui se faisait payer par les réfugiés d’un côté et par les nazis de l’autre. Robert, 11 ans, et sa soeur 13, sont 200 mètres en avant. Les Allemands ne font pas attention à eux.
Les deux petits passent.
Photos de Robert Créange, et de son père et sa mère.
La Shoah au-delà du témoignage

La Shoah au-delà du témoignage

Après « l’ère du témoin », la littérature peut participer à perpétuer la mémoire, rappelle un recueil d’« écrits des camps ».

Un an avant sa disparition, l’écrivain Jorge Semprun nous avait accordé un entretien, chez lui à Paris, pour la publication de son dernier livre (1). L’ancien « Espagnol rouge » et membre de la Résistance française, matricule 44904 au camp de Buchenwald, plaidait pour que la mémoire de la déportation soit « ouverte ». Car « l’ère du témoin », pour reprendre l’intitulé de l’historienne Annette Wieviorka (2), est en train de s’achever. L’auteur du film Shoah, Claude Lanzmann, venait alors d’attaquer l’écrivain Yannick Haenel pour avoir romancé la vie de Jan Karski (3), ce résistant polonais qui tenta d’alerter Roosevelt sur les chambres à gaz. Semprun lui répondait ainsi dans Politis : « Je ne veux pas polémiquer avec Lanzmann. Je crois néanmoins que, sur le plan du principe, littéraire en général, la fiction doit prendre le relais. […] Les témoins vont progressivement disparaître. Il faut donc, à mon avis, que la littérature s’empare de cette mémoire, comme elle s’est emparée d’événements du passé, comme la guerre de Trente Ans ou la guerre 14-18. Aujourd’hui, il n’y aurait plus rien sur 14-18 s’il n’y avait pas les romans. »

Il reste toutefois que les textes des survivants des camps nazis conservent une force incommensurable de témoignage des horreurs auxquelles ils ont assisté. C’est toute la force de ce volume de la « Pléiade » que de regrouper une sélection soignée de cette « littérature des camps », du classique La Nuit d’Elie Wiesel aux incontournables L’Univers concentrationnaire de David Rousset, L’Espèce humaine de Robert Antelme ou L’Écriture ou la vie de Jorge Semprun. Sans oublier l’œuvre magistrale de Charlotte Delbo, qui, dans Auschwitz et après, relate non seulement sa propre expérience du camp, mais surtout celle du retour dans leurs familles de ses quelques camarades qui ont survécu… Et, bien entendu, le texte du grand poète Jean Cayrol, revenu de Mauthausen après y avoir fait face aux « portes de la mort », qui constituera, avec l’aide de Chris Marker, la voix off du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, prix Jean-Vigo 1956.

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