Vendée. Jean Laidet, résistant et déporté, s’en est allé

Vendée. Jean Laidet, résistant et déporté, s’en est allé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Membre du réseau Buckmaster, trahi puis arrêté le 12 août 1943 avant d’être déporté avec son père, il était le dernier résistant vendéen déporté à Buchenwald. Ce « grand témoin » s’est éteint jeudi 22 août à l’âge de 96 ans.

« C’était un symbole pour nous. » Michel Lebœuf, président de l’Union nationale des combattants, rend hommage à Jean Laidet. Cet ancien résistant, le dernier Vendéen vivant déporté à Buchenwald, s’est éteint à 96 ans, jeudi 22 août. Il sera inhumé ce mardi à Grues, où il résidait et où nous l’avions rencontré, en 2014.

Yonnais de naissance, Jean Laidet avait rejoint la résistance à 17 ans. Il avait suivi son père cheminot à Nantes et, devenu étudiant à l’Institut polytechnique de l’ouest, il agissait au sein du réseau de résistance Buckmaster.

Trahi par un camarade de classe, il est arrêté le 12 août 1943, torturé, puis transféré à Compiègne où son père le rejoint. Ensemble, ils sont déportés vers le camp de concentration de Buchenwald en décembre 1943.

« Un univers où plus rien n’est humain »

Malade de la scarlatine, le Vendéen échappe au travail dans l’usine souterraine de Dora. Son père, envoyé à Dora, y meurt en mars 1944. Jean Laidet rejoint finalement le block 34 dans le « grand camp » de Buchenwald. « Il pouvait parler pendant des heures de la façon dont les détenus se serraient les coudes », se souvient Jean-Michel Caquineau, autre membre de l’UNC.

Le Vendéen connaîtra l’enfer du « petit camp » de Buchenwald, vers lequel les détenus de la zone libérée par les Russes sont évacués. Mille d’entre eux sont entassés. « Nous sommes dans un univers où plus rien n’est humain », écrira Jean Laidet dans un livre.

« C’est tellement difficile de raconter la déportation. Elle est si différente selon les camps. Je ne raconte que mon histoire », confiait-il. Cet officier de la Légion d’honneur n’en sillonnait pas moins les établissements scolaires. « C’était l’un des derniers grands témoins vendéens de cette période », selon l’historien William Chevillon, qui l’avait côtoyé au sein de l’association des anciens élèves et professeurs des lycées Herriot et Mendès-France. Jean Laidet avait accompagné la réalisation par des collégiens de Saint-Michel-en-L’Herm d’un wagon de la mémoire, inauguré en 2010 à Mouilleron-en-Pareds.

L’inhumation aura lieu mardi 27 août, à 16 heures, dans l’intimité, au cimetière de Grues.

 

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