Émile Verdier, un héros de la Résistance

Émile Verdier, un héros de la Résistance

Émile Verdier est né le 19 août 1891, à Sauveterre-de-Comminges. De 1939 à 1944, alors chef de gare de Saléchan, il met son courage et son abnégation au service de la Résistance française en accueillant, nourrissant, soignant et cachant des dizaines de réfugiés venant de Belgique, Hollande, Luxembourg, Alsace-Lorraine, nord et est de la France. Ces personnes arrivant de Toulouse ou Auch, des familles juives, des pilotes récupérés par le maquis, cherchent toutes à gagner l’Espagne. Pour ce faire, leur but est les sommets du Val d’Aran et du Luchonnais. Tous ces malheureux remettent leur vie entre les mains de M. et Mme Verdier, à Saléchan, qui, après s’être assurés de leur donner un peu de réconfort, les confient aux passeurs. À partir de là commence une route longue et difficile semée de dangers et dans des conditions climatiques souvent épouvantables à travers des sommets de 2.000 à 3.000 m. À leur arrivée en Espagne, les conditions de vie ne sont pas meilleures jusqu’à leur destination finale. L’Afrique du Nord pour certains, le Canada ou l’Amérique pour d’autres. Émile rejoint le maquis en «44», traqué par la Gestapo. Pour ses actes de bravoure, il est cité à l’ordre de la division, le 28 juin 1947, et plusieurs fois décoré. Aujourd’hui, le 4 mai 2019 Jacques Simon, président de l’association Les Chemins de la liberté, les élus de la vallée, du département et de la région, le directeur de l’Onac ainsi que les porte-drapeaux mais aussi Josette Baron et Paul Mifsud rendent un vibrant hommage à ce couple héroïque. À l’époque, Josette et Paul ont 11 et 18 ans quand ils arrivent à la gare de Saléchan, ils sont les acteurs et les témoins de cette période terrible, survivants de ce périple vers l’Espagne. Leur visage empreint de gravité rappelle à tous que le devoir de mémoire se doit d’être multigénérationnel, qu’il ne faut jamais oublier toutes les familles Verdier à travers la France qui ont été des héros du quotidien en temps de guerre. Depuis samedi, une plaque commémorative est posée sur la gare ainsi qu’une borne km 0 marquant le départ du 1er Chemin de la liberté par la Comminges et le Val d’Aran.

Annabel Troch

 

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