L’histoire d’amour d’une Belge et d’un Polonais à Auschwitz qui a provoqué un mouvement de résistance
Dans les camps d’Auchwitz-Birkernau, une histoire d’amour improbable est née entre deux déportés: elle est belge, lui est polonais. Leur évasion, ratée, et leur mort provoqueront un mouvement de résistance.
Dans les camps d’Auschwitz-Birkenau est né un amour tragique, celui de Mala, 25 ans, déportée juive d’Anvers, et d’Edek, 20 ans, prisonnier politique polonais. Ils se rencontrent en 1943 au cœur de l’enfer concentrationnaire. Arrêtée en 1942 durant une rafle, Mala évite la chambre à gaz à son entrée à Auschwitz, elle possède des capacités exceptionnelles. « Elle parlait plusieurs langues couramment, cela la rendait unique grâce à ces capacités, du coup, elle a été choisie par la hiérarchie SS du camp pour transmettre les messages aux prisonniers et aux soldats », explique Teresa Wontor-Cichy, historienne au musée d’Auschwitz-Birkenau, au micro de Sébastien Rosenfeld pour RTL TVI. Les tâches administratives de Mala lui permettent de se déplacer facilement et elle en profite pour aider les femmes en fournissant des médicaments et des vivres.
Le jeune homme rend régulièrement visite au camp des femmes et voit Mala secrètement
Edek fait partie du premier convoi de prisonniers en 1940. Depuis, miraculeusement, il survit en travaillant dans l’atelier de serrurerie. « Il connaissait beaucoup de prisonniers, mais aussi de nombreuses personnes dans l’administration, dans les magasins, ça lui a permis de se procurer des uniformes et des médicaments, il savait à qui s’adresser », indique encore l’historienne. Le jeune homme rend régulièrement visite au camp des femmes et voit Mala secrètement. Des amies épient les capos pour leur permettre de s’aimer.
Ils s’évadent le 24 juin 1944
Edek prépare depuis longtemps son évasion. Uniformes, documents, il ne reste plus qu’à tenter sa chance. Le 24 juin 1944, Edek, habillé de l’officier SS, escorte Mala qui elle a la tenue d’un travailleur. Elle cache ses cheveux et son visage dans un évier qu’elle porte à l’envers sur sa tête. Edek remet son laissez-passer à l’officier de garde, il y jette à peine un coup d’œil, les deux amoureux sont libres.