CNRD 2025-2026










Fils du résistant Joseph Epstein, le président de l’association en charge du musée de la Résistance à Champigny a légué ses archives familiales précieuses. Il nous les raconte.
« Mon petit microbe chéri, mon fils. Quand tu seras grand, tu liras cette lettre de ton papa. Il l’a écrit 3 heures avant de tomber sous les balles du peloton d’exécution ». Ces mots, écrits depuis la prison de Fresnes le 11 avril 1944, Georges Duffau-Epstein les a reçus à deux ans, lus pour la première fois à huit ans. Trop tôt encore pour réaliser la portée de ces dernières pensées, celles de son père, le résistant communiste Joseph Epstein, chef des Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée (les FTP-MOI), fusillé au Mont-Valérien quelques jours après ses camarades du groupe Manouchian.

D’abord en ordre dispersé, les forces combattantes s’unifient, puis rédigent le programme du Conseil national de la Résistance pour former le modèle démocratique et social de la Libération.
Dès juin 1940, la France défaite est abattue. Si le général de Gaulle s’enfuit à Londres pour organiser la future armée auprès des Britanniques, il reste pour la plupart un inconnu. Beaucoup hésitent encore à franchir la Manche, estimant qu’ils seraient plus utiles dans l’Hexagone, à l’image de Léon Blum.
D’autres considèrent qu’il faut refuser l’Occupation en sabotant des lignes téléphoniques ou autres installations, mais très vite ils sont fusillés. Quelques manifestations jalonnent cependant ces années 1940-1942, entre autres un défilé d’étudiants et de lycéens sur les Champs-Élysées le 11 novembre 1940, ou encore la mise en place du réseau du musée de l’Homme, à Paris, qui est très vite décapité.

Quand les grandes rafles débutent à l’été 1942, des pasteurs, des prêtres et des professeurs s’insurgent contre les déportations vers les camps de la mort. Leurs mots viennent briser le silence des institutions et alimenter la flamme de la Résistance, tandis que des écoles et des couvents ouvrent leurs portes aux réfugiés juifs.
Au printemps 1940, l’armée française est défaite par la Wehrmacht et le Maréchal Pétain s’engage à collaborer avec les forces d’occupation. Parmi les mesures prises par son gouvernement, installé à Vichy : le statut des juifs, daté du 18 octobre, qui les exclut de la vie publique. Beaucoup de réfugiés juifs étrangers sont également regroupés dans des camps d’internement.